dimanche 2 octobre 2011

Wakeboard : petite formation accélérée sur le slow motion




       Comme vous le savez, dans ce blog, j'essaye de partir d'un fait d'actualité qui a agité le web, le plus souvent les vidéos qui font le buzz et je tente d'expliquer pourquoi en décryptant les raisons du succès ou donnant des clés pour bien comprendre l'originalité de telle ou telle création. Le but : faire sourire ou émerveiller tout en faisant découvrir, bref apprendre tout en s'amusant. Simplement sans se prendre la tête.
       Curiosité de la semaine : deux des vidéos les plus remarquées, sûrement à cause de leur esthétique, le teaser de "Defy : the Danny Harf project."  et la pub virale "Redley Originals", utilisent le m^me procédé : le slow motion.
      Dans les deux cas, il s'agit de grosses et belles productions. Pour "The Defy", qui s'annonce comme un des films de glisse de l'année, Danny Harf, quatre fois vainqueur des X games, 3 fois champion du monde de wakeboard, a tourné pendant trois ans. Pendant 36 mois, il a filmé à l'aide de ce qui se fait de mieux en termes de caméras, la Phantom, la Red Epic, et en super 16.
    Aux yeux des spécialistes, il s'agit sans doute du plus beau film de wakeboard de tous les temps à cause de son casting qui comprend quelques uns des meilleurs spécialistes de la discipline et aussi à cause des spots parcourus entre lacs de rêve et plages paradisiaques. Hélicoptère, caméras embarquées sur des bateaux ou des voitures, les angles de vues sont stupéfiants. 


      Mais le charme des séquences vient aussi de l'utilisation des ralentis, une technique souvent appelée "Slowmotion" en anglais. Ce procédé consiste à diffuser les images d'une action dans un temps plus long que celle de l'action initiale, afin d'en augmenter l'impact. Le ralenti est obtenu en filmant une scène avec un nombre d'images par secondes supérieur à la vitesse de projection. En passant l'enregistrement avec un nombre d'images par seconde normal, la scène, plus longue, donne l'impression de se dérouler lentement. Pour caricaturer, si on capte 50 images en  une seconde et je les lis à 25 images/s, j'ai un ralenti x 2.


      Inventé par l'Autrichien August Musger en 1914, il est souvent utilisé au cinéma  notamment dans les scènes  de suspense ou de combat, dans des retransmissions sportives pour détailler une action (une transformation en rugby ou l' arrivée d'une course, etc.) et dans des applications scientifiques (par exemple en balistique ou en biologie pour étudier des phénomènes naturels). 
    Au cinéma l'un des premiers à employer cet effet a été le japonais Akira Kurosawa en 1954 dans "Les sept mercenaires". Depuis la technique a fait du chemin notamment grâce à l'arrivée de caméras numériques puissantes et des capacités de stockage des images vidéos de plus en plus importantes. La Phantom HD permet ainsi de tourner à plus de 1000 images/ seconde en format HD... La Red EPIC, elle, peut aller jusqu'à 225 images secondes. Ce qui permet de faire de beaux ralentis en montage que cela soit avec des stations de montage HD comme les les AVID Adrénaline ou Final Cut Pro HD. 


      Beaucoup d'images donc en haute résolution mais normalement sur ce genre de shooting d'action, les séquences sont courtes. Et on cherche à mettre en valeur des gestes qui passent inaperçus à vitesse normale. On peut ainsi noter la déformation d'une balle de golf transpercée par un club, une cible qui se déchire au passage d'une flèche, des gouttes glissant sur le visage d'un rider en ski nautique... Le seul impératif est d'assurer la prise de vues en fixant l'appareil ou la caméra sur un trépied. Car le moindre mouvement parasite qui passerait ni vu ni connu en vitesse normale est amplifié au ralenti.





          Le rendu est si probant, que certaines marques qui veulent jouer sur l'esthétique demandent à leurs réalisateurs d'y avoir recours. C'est le cas de Redley qui, dans le cadre de sa nouvelle campagne de marketing viral pour faire la promotion de ses chaussures, a eu une la bonne idée choisir cette technique. L'internaute peut ainsi voir la matière s'effriter, les gouttes gicler... et les logos des tennis plus longtemps car l'action y va par définition moins vite. Bon choix donc. Cette vidéo haute en couleur a été depuis une semaine largement postée et commentée. Comme quoi ce petit film assez graphique qui joue sur la lumière et la poussière n'est pas que de la poudre aux yeux. 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire