samedi 29 octobre 2011

De mauvaises cicatrices pour Scarface. Des montagnes d'erreurs de montage dévoilées par Faux Raccord...


De mauvaises cicatrices pour Scarface. Des faux raccords. Pas un mais des dizaines. C'est le buzz du moment. Des milliers d'internautes se sont échangés cette semaine la dernière émission "Faux raccord" consacrée au chef d'oeuvre de Brian de Palma. Six minutes incroyables pour passer en revue les mille et unes erreurs de montage de cette "master piece". Reflet des opérateurs, détails oubliés, raccord douteux... Les créateurs de la série diffusée sur "Allo Ciné", Kevin Sardet, Yoann Sardet et Anthony Barthélémy ont passé au crible, plan par plan, le film écrit par Oliver Stone. Erreurs d'inattention de l'assistant réalisateur, précipitation des acteurs ou du caméraman, coupes limites, rien n' a échappé à leur sagacité. Pas de quoi faire une montagne des tours de magie de Tony Montana. Pas de quoi tirer un trait sur ce drame cocaïné. Mais c'est la preuve que même les très grands directeurs hollywoodiens peuvent se prendre les pieds dans le tapis. Depuis janvier 2010, l'équipe de ce programme très original a épinglé Spielberg, Scorcese, Tarantino, Kubrick. Et même le roi du blog buster pardon, du blockbuster : James Cameron. Un regard technique et pertinent qui ravit tous les fans d'audiovisuel mais aussi une approche un brin culturelle puisque nos pinailleurs relèvent aussi les aberrations historiques. Exemple avec Titanic dont les scénaristes sont un peu partis à la dérive mentionnant un lac artificiel qui sera construit après le naufrage ou tableau qui n'avait aucune chance de se trouver à bord.






Si le Titanic coule une seconde fois avec cette petite leçon de montage, le ton de l'émission reste cool. En plus d'un oeil incomparable pour dénicher des petits détails, les auteurs ne se prennent pas au sérieux. Le charme de la série qui en est au 48 ème épisode vient de son ton décontracté. Le deux duettistes parlent cinéma comme deux copains ou deux collègues le feraient sur leur canapé. Et même si le téléspectateur ne les voit pas, il n'y a aucune possibilité de se tromper, grâce à leur timbre bien distinct, mais aussi grâce à une habile répartition des rôles. Le premier se fait le poil à gratter et saute sur la moindre bévue de montage. Le second pondère les propos de son compère en essayant de trouver des excuses au réalisateur ou lui rappelant qu'il a l'art et la manière de couper les cheveux en quatre, histoire de dédramatiser ses remarques. La palme de la perspicacité revient à leur analyse de Pulp fiction. Entre l'ombre du perchman, les dérapages des cascadeurs, les projecteurs du chef électro, les oublis du décorateur, la liste des oublis est longue. Ils ont même repéré le couvre chef du caméraman. Chapeau les artistes...

Pour un film primé à Cannes, c'est un vrai festival... De vannes de la part de nos deux spécialistes. Normal que leur série décolle à l'image de leur décryptage de "Airplaine". Si l'on en croit le site "Allo Ciné", Faux raccord totaliserait des centaines de milliers de connexions. A voir. Tous les quinze jours. Un succès qui n'est pas volé comme diraient les auteurs de Y-a-t-il un pilote dans l'avion?!!


mardi 25 octobre 2011

Fini les sombres héros : la Go Pro HD Hero 2, une bonne cam pour le sport



 

Le lancement d'une nouvelle caméra Go Pro est aussi un événement aussi attendu par les fans que la sortie d'un nouvel i phone ou la création d'un nouveau macaron chez Pierre Hermé. Depuis lundi, tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à la vidéo et aux sports de plein air ne parlent de la dernière née de la firme californienne. Les petites caméras Go Pro font figure de référence chez les sportifs car elles permettent de filmer au cœur de l'action. Fixées sur un casque ou un guidon, elles donnent à voir ce que vit un athlète. Et restituent les sensations qu'on peut avoir en VTT, en ski ou en chute libre. Il y a dizaines d'années, les exploits sportifs étaient filmés à distance avec des caméras sur pied. On avait alors des images propres, spectaculaires mais ceux qui les voyaient avaient du mal à se mettre à la place des riders. Aujourd'hui, grâce à ces boitiers microscopiques, ces paluches faciles à déclencher, ils peuvent s'imaginer au volant d'un bolide, ressentir la moindre vibration du terrain, avoir le ventre qui se creuse en s'imaginer sauter du haut d'un pont en bungee. Pour vous en rendre compte : cette vidéo démente  ski tournée en avril 2010 par les skieur Matthias Giraud près des Contamines est démente. Quand on la visionne, on passe de l'excitation, à la surprise puis à la peur et au soulagement... Une avalanche d'émotions.



 

 De bonne qualité, les caméras Go Pro avaient jusqu'à présent trustées une grande partie du marché des caméras subjectives à destination des sportifs. Avec leur HD Hero, ils s'étaient fait une réputation enviable. Nombreux étaient les sportifs qui s'envoyaient en l'air, en deltaplane, en base jump, et qui mettent en ligne leurs expériences. D'abord placées grâce à des vis sur les casques, elles ont été ensuite ventousées à l'avant des bateaux ou à l'arrière des motos. Du coup, les plus cinéphiles ont pu réaliser des films complets avec toutes une série de valeurs de plans et en trouvant des angles variés et originaux. Certains se sont mis à utiliser des bras télescopiques, d'autres des harnais pour immortaliser leurs exploits. Une coque étanche à même été mise au point pour les surfeurs pour les aider à partager leurs sensations sur l'eau. Finies les images vagues, avec ces objectifs grand angle équipés de capteurs puissants, les internautes ont pu découvrir des séquences nettes sur le net. En l'espace de quelques mois, les surfeurs se sont mis à naviguer sur le web.

   

La qualité des images en haute définition est plus que probante, les spécialistes parlent de Full HD. (1080 pixels pour les vidéos et 11 mégapixels pour les photos )Et certains réalisateurs professionnels n'hésitent pas à mêler certains rushs à leurs films. En télévision même topo. Sur Canal Plus, les journalistes l'utilisent en deuxième caméra. Sur certains reportages de Dimanche Plus, pour éviter d'être battus lors de bousculades sur un meeting en suivant un ministre ou un candidat, des reporters fixent une Go Pro sur la perche de leur ingénieur du son. Un bon moyen pour surplomber la meute et être sûr d'avoir la petite phrase dont tout le monde va parler. Même si le héros est entouré de 50 micros, grâce au grand angle, les monteurs sont sûr que la vedette sera dans le champ. Lors des derniers débats de la primaire PS, une équipe de Canal, qui ne pouvait accéder au studio d'enregistrement, bloquée par des vigiles costauds, a monté une Go Pro sur une perche et a volé ainsi quelques images inédites par dessus le mur d'enceinte. Faut être un peu perché. Dans le même esprit, sur la "Nouvelle Edition"de la même chaîne, on voit certains rédacteurs porter sur eux une caméra à l'écran. Incroyable. 



Avec l'arrivée d'une nouvelle génération, l'engouement ne devrait que croître. Les performances de la Go Pro ont été considérablement améliorées. Le processeur de la HD Hero 2 est deux fois plus puissant que son prédécesseur et le capteur de la caméra a été porté à 11 millions de pixels. Ce qui se traduit par une mise au point plus fiable, plus de détails et de meilleures images en faible luminosité. Cette grande rapidité de mise au point lui permet de prendre également des photos en mode rafale. La Go pro peut prendre des photos avec un intervalle de 500 millisecondes entre chaque photo. Une telle célérité est un plus pour la vidéo car avec 60 images/seconde en mode 720p, 48 images/seconde en mode 960p, un cinéaste peut envisager des ralentis dignes de ce nom et donner à voir des gestes presque imperceptibles. Sur des actions qui vont très vite, des sauts périlleux, des rotations exécutées en moins que rien, c'est plus qu'appréciable. Doté d'un mode time lapse, la caméra peut être paramétrée pour prendre des clichés toutes les 2 secondes, les 5 secondes, les 10 secondes ou les 30 secondes. Autre innovation, des menus plus simples et des commandes claires. De quoi se régaler.
Spécialement pour vous, voici une petite vidéo comparative réalisée 24 heures à peine son lancement officiel entre les derniers modèles de l'entreprise de Half Moon bay, la HD Hero et la HD Hero 2. La différence est frappante : en 2012, fini les sombres héros.


Une des nouveautés de la GoPro HD-2 est de pouvoir choisir l’angle de vue de la caméra en fonction de son utilisation, avec au choix le super grand angle à 170° ou le grand angle à 127° et même une visée plus restreinte à 90°. Il faudrait être obtu pour ne pas reconnaître que c'est un pointu. Et pratique : la HD Héro 2 est aussi munie de LED sur chacune de ses faces l'appareil tourne bien. Des Led pas trop laides et de petites tailles. Petit mode d'emploi en vidéo : un emploi à la mode.



 Référence en vidéo mais aussi bientôt en photo. Jusqu'à présent, la Go Pro était surtout employée comme camera subjective en sport. Subjectif car, peu à peu, les photographes l'empruntent pour faire des images de scènes de vie, de paysages... Il y a un mois, la société américaine avait mis en ligne une vidéo prise avec 18 Go Pro placées sur un rail. Un spot pour Rip Curl où l'on voyait un surfeur figé en l'air et photographié à 360 degrés sous toutes les coutures. Un gros buzz sur la toile. Sans aller jusque là, et sans tomber dans les clichés, la HD HERO 2 devrait être de plus en plus utilisée comme appareil photo. Vu son format très discret, ce boitier pourrait s'imposer. Ce lancement devrait être un déclic et amorcer des usages plus sages.




Cette arrivée devrait donner un coup de fouet au marché des caméras embarquées. La société Drift innovation avait déjà apporté un nouveau souffle en proposant avec sa "Drift HD". Relativement compacte, cette dernière filme, elle aussi, en haute définition : en HD 720p à 60 images par secondes et en SD à 90 images par secondes pour des beaux ralentis et des vidéos très fluides même à grande vitesse. Mais son avantage réside dans son écran de contrôle sur le côté qui permet de surveiller son cadre. Fini l’approximation … Les caméramen peuvent choisir leur cadre de façon précise. Et non pas à l'aveugle comme sur la GO Pro qui ne propose de moniteur qu'en option.



Une vraie avancée en termes de précision. D'autant que contrairement à sa rivale, sa lentille pivote à 300 degrés pour être assuré d'être toujours bien aligné sur l'horizon. Des détails pour certains mais qui comblent les amoureux du cadre et de la lumière. Présentation.


 


Tout est donc "under control" au tournage. Et au visionnage. L'écran de contrôle permet aussi de relire ses vidéos sur le terrain et de changer de paramètres au besoin. Voire de les montrer en sortant de l'océan ou dans les œufs. De quoi briller auprès de ses amis. Surtout qu'on peut rajouter un micro à sensibilité réglable et d'une entrée jack pour un micro externe. Difficile de faire le choix entre les deux. D'autant que la Drift HD bénéficie d'une télécommande pour lancer ses enregistrements à distance. Plus besoin de chercher le bouton une fois la caméra sur le casque, une simple pression sur la télécommande et c’est parti ! Deux minis caméras accessibles, capables de faire le maximum, les sportifs ne sont pas loin du 7 ème ciel. En voyant ces images de chute libre, une nouvelle ère s'ouvre. Mais chut....

 

samedi 22 octobre 2011

Stop ! Retour sur des spots plutôt top pour inciter à aller voter en Tunisie



"Au soleil, la vie est belle / Y a pas de pluie, plus de Ben Ali". Voilà les premières paroles de l'Avenue Bourguiba, une chanson imaginée par Noman Hosni, un humoriste français d'origine tunisienne. La parodie d' "Aux Champs Elysées", célèbre chanson de Joe Dassin, est plutôt réussie. De quoi rappeler aux Tunisiens que ce week-end se déroulent les élections les plus importantes de leur histoire, un vote pour désigner la future Assemblée constituante qui fixera les contours du futur régime. 

Pour cette date historique, l’association "Engagement Citoyen" a fait appel à Memac Ogilvy Tunisie pour inciter les citoyens à aller voter. Bonne pioche ! Les créatifs de l'agence de pub ont trouvé une idée originale un brin provoc qui a fait le buzz : une caméra cachée citoyenne. Ils ont installé un  gigantesque portrait de Ben Ali dans le centre ville de La Goulette, une affiche ambigüe laissant entendre que l'ancien chef d' Etat pourrait revenir aux affaires et ils ont filmé les réactions des passants. Un temps médusés, les piétons réunis au pied du mur décident au bout d'une demi-heure de retirer cette image qu'ils pensaient reléguée aux oubliettes. Ils tirent un grand coup dessus, et surprise-surprise, ils découvrent avec stupéfaction un immense slogan les invitant à se rendre aux urnes à la fin du mois et tourner définitivement le dos à l'ancien régime. "Attention, la dictature peut revenir, allez voter le 23 octobre !" Les images aussitôt montées sont mises en ligne et en quelques jours la vidéo apparaît en tête des séquences les plus vues sur les sites de partage.


 

 Les réseaux sociaux ont été des outils privilégiés de la mobilisation des militants lors du printemps arabe. Pendant plus d'un mois, les jeunes se sont donnés rendez-vous pour manifester via Facebook. Un cinquième de la population seulement a un compte mais le bouche-à-oreille, et le téléphone arabe, fonctionnant à plein en Tunisie, les messages politiques passent encore par ce biais. Ces dernières semaines, les observateurs ont vu apparaître de nombreux sites pour se repérer dans la jungle des partis en lice. Il existe même un site où les citoyens peuvent donner leurs avis sur la rédaction des articles de la future constitution.
 Mais un des enjeux de la prochaine consultation est la participation des femmes. Dans ce pays, un brin machiste, où les femmes sont souvent brimées, bridées par les hommes, un collectif a choisi lui aussi la communication virale pour pousser ces dernières à voter. Avec un spot étonnant où l'on entend une jeune fille parler avec une voix rauque d'homme et des propos rétrogrades, des clichés misogynes du  style "les femmes sont faites pour rester à cuisine". Le contraste entre ce visage fin et les mots très crus interpelle. Et le jeu sur le doublage retient l'attention jusqu'au panneau de fin qui incite toutes celles qui voudraient changer le visage de la société tunisienne à s'exprimer dans les urnes. Efficace.

 

Donner de la voix. Apporter sa voix. Ouvrir la voie. A l'initiative du Programme des Nations Unies pour le Développement, plusieurs artistes tunisiens à la mode ont composé un nouvel hymne pour l'occasion. Faut dire que l'événement est de taille. Il s'agit de la première élection libre après les deux décennies du régime Ben Ali durant lesquelles les résultats, truqués, étaient toujours connus d'avance. "Avant il y avait un seul parti. S'opposer c'était voter nul. Là, on a la possibilité de voter pour quelqu'un qu'on apprécie", confient en privé les Tunisiens les plus âgés conscients de l'importance du scrutin. Pour les plus jeunes, le changement est moins évident et pour les inciter à participer, quelques grands noms de la scène underground ont enregistré une chanson intitulée "Enti Essout". Le parolier Bendir Man, les chanteuses Badiaa Bouhrizi et le duo electro-pop Si-Lemhaf y confient leurs espoirs d'une société plus juste. Chacun a leur manière, ils décrivent la Tunisie d'hier, chantent celle qu'ils souhaitent voir pour leurs enfants avant de reprendre ensemble le refrain "Ils ne passeront pas, même s’ils élèvent des murs, mon peuple, tu es la voix." Diffusé depuis le 22 septembre, ce clip collectif mêlant des chanteurs d'univers assez différents, une première pour le pays, est téléchargeable gratuitement sur wwww.entiessout.com. ainsi que le vidéo-clip et le « making of » de l’enregistrement.

   

Ces initiatives récentes sont typiques des nouvelles campagnes 2.0. Plus originales, elles donnent un coup de vieux à ce qui ce faisait avant. Le spot le plus "cheap", qui pourrait prétendre haut la main à un Gérard d'Or est incontestablement celui imaginé par le collectif "Civisme et démocratie" à l'occasion des dernières élections européennes. Parler de la protection de la planète pour attirer les jeunes soit, mais de là à faire une campagne aussi affligeante, le moins qu'on puisse dire c'est qu'il y a du déchet. A vous de juger. Certains parlent de "poubelle" publicité de tous les temps.

 


 Autre style : déjanté, décalé, ce spot financé à la même époque par le Parlement européen : At the polling station (au bureau de vote). Gros succès sur la toile mais pas forcément dans les urnes. Pas sûr de voter pour lui tant le coté surréaliste va à l'encontre du message.

 


L'humour, on le constate est assez difficile à manier dès lors qu'il s'agit de grands enjeux politiques. Les agences de communication tunisiennes ne s'y sont pas risqué. Au juste titre. Les jeux de mots et les parodies ne font pas toujours la blague. Pour y parvenir, il faut avoir de la bouteille. Ce qui n'est pas donné à tout le monde. Certains poussent le bouchon un peu loin, à l'image de cette campagne qui s'est transformé en piquette pour ceux qui l'ont commandé. Capitain Europa pour sauver le rosé, c'est osé et capiteux sur le papier mais à l'arrivée, ce cas d'école est pour le moins piteux. 

  


Des paillettes, du strass, du people : quoi de mieux pour attirer le chaland. Un des spots les plus vus a été tourné aux Etats-Unis. Une série de personnalités face caméra. Pas révolutionnaire, direz-vous. Sauf quand ces célébrités s'appellent Dustin Hoffman, Léonardo Di Caprio, Demi moore ou Julia Roberts. Quand ces messieurs-dames vous interpellent, ils sont écoutés. Les publicitaires parient sur le fait que les jeunes vont suivre leurs modèles et qu'ils seront tentés d'imiter ces exemples de réussite. De fait, le casting est si relevé dans ce spot que les internautes se demandent qui va leur parler et de fil en aiguille, finissent par tendre l'oreille à leurs arguments.

 

 Le parallèle est intéressant avec le prochain clip produit par la Fondation pour l’innovation politique. Et pour cause puisque les propos sont identiques : "I don't vote... It is a bad idea". A une différence près, les arguments sont tenus cette fois-ci par de parfait inconnus. Moins d'écho mais une attention malgré tout maintenue car la construction est pertinente. Plutôt que de reprendre des discours rodés, mille fois entendus et attendus, les concepteurs sont partis de phrases glanées ici et là. "Pourquoi voter? Pourquoi se déplacer pour rien? Une accroche plus qu'efficace. En mettant directement les pieds dans le plat, en teasant avec du politiquement incorrect, les jeunes Européens mis en scène attrapent tout de suite l'attention. Et peu à peu, le débat s'installe, les arguments s'enchaînent pour arriver à une évidence : "si vous ne vous occupez pas de politique, la politique s'intéressera à vous". La méthode est intéressante. Surtout que communication virale oblige, les internautes sont invités à se déchaîner sur les réseaux sociaux et adresser cette vidéo à cinq amis. L'internet comme nouveau maillon de la communication citoyenne : une chaîne qui vaut bien des chaînes de télévision.

   

Pour toucher les jeunes, les indécis, les créatifs tentent de dédramatiser les élections. Après tout, les timides ne font-ils pas déjà part de leurs avis en regardant des émissions comme la Nouvelle Star, Secret Story ou Nice People? Les jeux télé font partie de la réalité quotidienne. Départager des candidats est devenu une habitude. Alors pourquoi ne pas s'appuyer sur ce phénomène? Au Pays-Bas, terre d'origine d'un des géants du genre, Endemol, un spot tourné par Publicis témoigne de la banalité du vote. En compilant différents extraits de programmes, l'agence joue même sur la notion de plaisir. Le message est clair. Quelle idée de s'abstenir quand on consulte et qu'on vous offre la possibilité de de vous exprimer pour de bon. La téléréalité au secours de la démocratie... Pas sûr que les politiques apprécient d'être réduits au rang d'apprentis cuisiniers ou chanteurs de variété, eu égard aux efforts qu'ils se donnent pour imaginer des programmes sérieux. Mais l'idée inattendue est susceptible de séduire de nouveaux électeurs.



Les agences françaises ne sont pas en reste dès lors qu'il faut délirer. Fuyant les campagnes sages,  BDDP et fils s'est tourné vers les sages femmes.  Sentant le couffin, enfin le coup fin, le réalisateur neil Harris a imaginé une scène de joie dans l'enceinte de la maternité qui tournerait au cauchemar pour la jeune femme... enceinte. Un scénario catastrophe où tout le monde donne son avis sur le prénom du nouveau né sauf les parents. Moralité : "ne laissez pas les autres décider pour vous". Un bébé pour émouvoir, basique, c'est le b a ba des agences. Un bébé, Ah ah ah... Désolé.

 

 Last but not least, la campagne qui a sans doute fait le plus de buzz ces deux dernières années est sans aucun doute celle des jeunes socialistes de Catalogne. Plus de 600 000 vues sur You tube et de nombreuses copies. Une vidéo osée, sensuelle intitulée "Voter est un plaisir" qui a déclenché une grosse polémique lors de son lancement. Et il y avait de quoi. On y suivait une jeune femme dans un bureau de vote. Au fur et à mesure de ses opérations (prise du bulletin, passage dans l'isoloir, dépose dans l'urne), elle y éprouve un plaisir grandissant, au point d'avoir un orgasme. La droite crie au scandale et affirme que le clip est une "atteinte à la dignité de la femme".  La gauche appelle ainsi au "respect de la femme et à la responsabilité". L'espace de quelques jours, les journaux catalans ne parlent plus que de sexe et de vote, urnes et burnes, érections et élections. Un très bon coup. Jamais le taux de pénétration des discours socialistes auprès des jeunes n'aura été aussi bon et la participation aux ébats, pardon aux débats aussi forte.

mardi 18 octobre 2011

Des publicités citoyennes à poil ou plutôt au poil !




La nudité comme argument de promotion. Cela ne prend pas. Enfin. Vite dit. Cette pub pleine de beaux gosses à moitié dénudés pour inciter les jeunes filles à aller dans les centres de dépistage compte déjà plusieurs centaines de milliers de vues. Partant du principe qu'un bel ephèbe à plus de chance d'être entendu par les femmes qu'un banal médecin de ville tout aussi savant soit-il, l'association Rethink Breast Cancer n'y est pas allé par quatre chemins. Elle a pris quatre Apollons, plus musclés les uns que les autres pour rappeler les précautions de base et informer ces dames de la sortie d' une nouvelle application i-phone. Créé en 2001, cet organisme basé à Toronto qui s’est donné pour mission d’innover en terme de communication sur le cancer a fait le pari de jouer sur l'humour et le glamour. Et  cela marche. Un gros buzz et une avalanche de téléchargements. Quand les abdos sont aussi béton que les arguments, on y prête attention.





La publicité citoyenne joue de plus en plus sur les campagnes sensuelles. En Août 2010, Greenpeace, leader dans la protection de l'environnement, avait rencontré un franc succès en misant sur le striptease. Pour dénoncer les dangers d'une déforestation à outrance, les militants écologistes n'avaient pas trouvé mieux que de mettre en scène un effeuillage en bonne et due forme. Et cette fois-ci, pas de discrimination. Une belle blonde pour les garçons et un beau brun pour ces dames. Peu de bla-bla mais un message humoristique et fort... A se poiler. Même pour ceux qui sont durs de la feuille. Avec à la clef, là aussi, une grosse fréquentation sur les sites de partage en ligne. 



Quand on vise un public jeune, le second degré et l'humour potache passent aisément. De nombreuses causes qui optent pour la communication virale font aujourd'hui appel au sexe.  En misant sur le coté voyeur ou l'épate-bourgeois. Rares sont ceux qui reculent devant une once de scandale, synonyme de buzz et de notoriété rapide. A tel point que même certaines administrations réputées pour leur caractère austère y ont recours. Pas plus tard que le mois dernier, le très sérieux bureau central des statistiques hongrois a imaginé une campagne un peu folle pour informer la population sur l'organisation d'un recensement au mois d'octobre. Pour donner un coup de fouet au lancement de cette opération importante, elle a posté une vidéo plutôt osée sur le web. Avec un message, "si vous ne pouvez pas répondre à nos agents, remplissez nos formulaires en ligne. " Un spot plutôt décalé et inattendu de la part d'un organisme public puisqu'on y voit une jeune femme pas top mais topless, simplement vêtue d'une culotte en dentelle qui semble a avoir bien d'autres chats à fouetter que de remplir des questionnaires. Les officiels hongrois avaient visiblement décidé de frapper un grand coup. Il faut dire que le gouvernement très nationaliste qui a très mal vécu de passer sous la barre symbolique des 10 millions d'habitants cherche par tous les moyens à gonfler ses chiffres. Quitte à prendre en compte les étrangers résidents depuis trois mois et à faire une intense campagne d'information auprès des populations roms. 
Quoi de mieux qu'un clip sexy sur la toile qui permet de contourner le coût prohibitif des habituelles campagnes télévisées. Un spot culotté et un bon bouche-à-oreille ciblé, sur la toile, peuvent s'avérer de très bons vecteurs de sensibilisation lorsqu'on vise certains publics, jeunes, mobiles ou connectés.




Ce démarchage, et cette démarche ne valent cependant pas pour toute les causes. Une jeune fille ambitieuse en manque de notoriété vient d'en faire la cruelle expérience. Katarzyna Lenart, une militante de 23 ans, membre du parti social démocrate polonais, a ainsi lancé il y a trois semaines une vidéo plutôt "olé-olé" pour se faire connaître. Un strip tease presque complet. Un poil trop osé pour son parti qui lui a fait remarquer qu'il ne fallait pas confondre transparence et légèreté. Il faut dire qu'on y voyait la candidate aux législatives faire un numéro sensuel digne de Kim Bassinger. Et arrivé au moment crucial d'enlever le soutien gorge, surprise. Juste un  panneau "censuré" et un slogan "Tu en veux plus? Vote pour le SLD. Nous sommes les seuls à pouvoir donner plus". Qu'est ce qu'il ne faut pas faire pour éviter la débandade de son pays...
L'impétrante, étudiante en sciences-politiques, a beau avoir laissé entrevoir de sacrés arguments, son parti n'a pas vu d'un bon oeil un pareil racolage. "On ne dévoile pas son programme de la sorte", lui a-t-on fait comprendre. "Chaque candidat a le droit de préparer son matériel de campagne, mais il y a des limites", lui a fait remarquer, Tomasz Kalita, le porte-parole du parti social-démocrate. Katarzyna Lenart, candidate à Lublin, dans l'est de la Pologne, a expliqué qu'elle a voulu "attirer l'attention des médias pour son programme". "J'ai décidé de choquer. Il n'y a rien de vulgaire dans ma vidéo. J'ai misé sur mon corps car ma campagne est destinée aux jeunes", a-t-elle déclaré à la Gazeta. Mais pas de chance, pour quelques temps encore, si en politique, il y a des coups bas, on s'abstient souvent de taper sous la ceinture. Inutile donc de se sacrifier et d'enlever son soutien gorge pour gagner des soutiens. En Pologne, terre catholique, tous les saints ne font pas recette. 

 

jeudi 13 octobre 2011

"Last guitar hero" : l'histoire d'une photo plutôt canon et assez détonante en Libye




C'est la  photo de la semaine... Plutôt canon !
Libye, 10 octobre. Dans les rues de Syrte, des combattants tirent, les balles fusent de partout, la rue est  jonchée de débris. Et au milieu comme si rien n'était, un homme barbu joue de la guitare.
Le cliché est signé Aris Messinis, un photo reporter de l'AFP.  La scène est si inattendue, si sidérante qu'elle fait le tour du monde. Loin des photos habituelles de guerre, à l'écriture plutôt codifiée, l'image suscite dans un premier temps l'incrédulité. Certains journalistes soupçonneux  tournent et retournent la photo et la passent à la loupe cherchant une quelconque trace de montage. Peine perdue. Elle est authentique : «Nous avons un logiciel qui étudie en quelques minutes les différentes parties d’une photo et vérifie qu’elles correspondent» explique le service photo de l’AFP. Une méthode «complètement fiable», ajoute-t-il.

Aris Messinis  travaille pour l'AFP depuis des années et il est connu pour sa probité. Il a même été primé en 2005 pour une de ses photos de sport montrant la joie de l'équipe grecque de foot après une victoire contre la France lors du Championnat d'Europe.




Couvrant l'actualité international, le reporter grec était un habitué des lieux. Il y avait passé trois semaines fin mars et il suivait la fin du conflit près de Syrte depuis le 23 septembre. Au moment du cliché, il se trouvait derrière un groupe de combattants du Conseil national de transition. Entre les rebelles et les fidèles de Kadhafi,  cela tirait de partout. Tantôt  c'étaient des tireurs avec des AK47, tantôt des  mitrailleuses ou des armes anti-aériennes. Et c'est là qu'il aperçoit un musicien sorti de nul part brandissant sa guitare à bout de bras. Le photographe, placé à 50 mètres de lui, saisit son objectif.  Vu le vacarme, impossible de dire ce que le révolutionnaire jouait et s'il jouait bien. Sur la page facebook de l'AFP, Aris témoigne : "J'ai vu des combattants qui chantaient, portaient de drôles d'habits, qui priaient, qui fumaient du narguilé sur le front mais je n'avais jamais vu ça. Je me sens chanceux d'avoir été là à ce moment précis et d'avoir pu capturer ce moment".




Toute la force de l'image vient du contraste entre un monde ultra violent avec des armes au premier plan et la présence incongrue de cet artiste improbable, jouant la sérénade. Il y a un décalage entre deux univers qu'on a volontiers tendance à dissocier : la guerre d'un côté et les arts de l'autre. Une photo riche qui se prête à bien des lectures. A première vue, il s'agit d'un combattant qui encourage ses camarades. Une attitude intrépide un peu inconsciente compte tenu du lieu et du peu de protection dont il dispose. Au second degré, certains y ont vu un "éclairage sur l'absurdité de la guerre". La scène est ambiguë, ce qui laisse la place à l'imagination, à l'interprétation.

«Si elle interroge autant, c’est en partie à cause de son recadrage», explique André Gunthert, un chercheur qui dirige le laboratoire d'histoire visuelle contemporaine à l'EHESS. «Aris Messinis a pris plusieurs photos de la scène, et certaines ont été recadrées en donnant l’impression que le guitariste est plus en danger qu’il ne l’est en réalité. Quand on regarde la photo dans son cadrage original, on voit que le guitariste, comme son voisin, ne sont pas exposés, ce qui amoindrit la force de l’incongruité.»



Le charme de la photo provient d'un décalage flagrant, de l'opposition de deux activités. Ou de deux éléments qui n'ont pas la même force. Comme on peut en observer entre un homme seul faible face à un tank, une faible femme  qui regarde une multitude d’hommes en train de mitrailler…Ou comme cela a pu arriver dernièrement avec un cliché pris le 14 janvier dernier en Tunisie, où l'on voyait un homme qui faisait mine de tirer sur des policiers  avec une baguette de pain.


Des photos étonnantes, détonantes qui par le coté disproportionné des forces en présence interpellent. La plus marquante étant sans doute l’image d'Ammar Awad de l'agence Reuters qui a pris une photo bluffante de soldats israéliens s'arrêtant dans leurs  combats pour laisser passer une jeune Palestinienne  sur le chemin de l'école, une petite fille insouciante avec son cartable rouge.



mercredi 12 octobre 2011

Time lapse : une superbe vidéo pour apprendre sur le tas et sur l'Utah


    L'Arizona, l'Utah comme vous ne les avez jamais vu. Une incroyable vidéo, en grand angle, sur la nature américaine. Simple. Belle. Pour magnifier les splendides vallées de l'Ouest américain, et montrer le changement de couleurs des superbes panoramas tout au long de la journée, le photographe américain, Dustin Farrell, a eu recours à un effet dont il s'est fait une spécialité : "le time lapse". Ce trucage permet de voir en quelques secondes des évènements qui durent plusieurs minutes ou plusieurs heures. Un procédé pas très compliqué qui consiste à prendre à intervalles réguliers des photos, pour ensuite les passer à la vitesse des images d’un film, soit 24 images secondes, afin de créer un effet de vidéo accélérée. Une technique idéale pour faire défiler le temps : montrer par exemple des couchers ou des levers de soleil ou le rythme des saisons. 

     Petite explication. A la base, une vidéo est composée d'images successives, 1 seconde de vidéo est composée de 24 à 30 images, ( 24 en film, 25 ou 30 pour la télévision selon les pays. 25 avec le système PAL en Europe, 30 en cours aux États-Unis ou au Japon). Pour une séquence vidéo d'une seconde, il faut donc 25 clichés. Le "time lapse", ce sont des vidéos de 25 images par secondes, mais à partir de clichés pris dans un laps de temps plus long : deux secondes, 60 secondes, voire plus. En prenant, par exemple, un cliché toutes les secondes, 24 secondes de la réalité, seront compressées en une seule seconde sur la vidéo. Le passé est ramassé, compressé : un ciel peut s'obscurcir, la mer monter, une fleur s'épanouir en quelques instants. Dustin Farrell s'était fait connaître il y a 11 mois avec une autre vidéo du même style où l'on voyait un arc-en-ciel apparaître puis disparaître avec la nuit.

 

     Après ces deux opus, le directeur artistique de Crew West inc, une petite boîte de production américaine, est devenu une référence dans ce type de film. Il utilise comme bien d'autres le Canon EOS 5 D mark II avec des objectifs à focales fixes. Soit des 14 mm soit 24 mm. Le 5 D a la particularité d'être très performant en basse lumière grâce à ses capteurs ultra sensibles. Ce qui donne une grande précision en basse lumière. Idéal pour avoir des premiers plans lumineux tout en fixant le passage des étoiles. Un beau travail surtout que le jeune réalisateur combine aux déplacements des astres ou des nuages un léger mouvement avec un rail de travelling Dynamic Perception. Il passe ensuite sur After Effects CS5 pour homogéniser les images et il en fait des films. Et quels films puisque ces clips visibles sur Viméo atteignent à chaque fois des centaines de milliers de vues et qu'il prévoit un troisième épisode à sa série de paysages du grand ouest ! Le "time lapse" n' est pas une nouveauté car déjà Georges Méliès, le magicien de l'image y avait déjà recours en 1897 et son carrefour de l'Opéra. Depuis la technique s' est affinée et on ne compte plus les réalisateurs monteurs qui l'utilisent. Une des réalisations les plus marquantes étant sans doute, un clip tourné en Chine en juillet 2000 où l'on voyait se construire un immeuble de 15 étages en 48 heures. Un défi dingue pour les architectes et pour les vidéastes qui sont parvenus à rendre compte parfaitement de l'avancée des travaux.

   

      Aucun sujet n'y échappe, cela va du régime minceur, à la poussée d'un champignon en passant par la vague formée par les coureurs d'un marathon. Mais les vidéos les plus marquantes à mes yeux sont celles des aurores boréales. 
      Que cela soit vu du sol comme celle-ci filmée en une nuit par les équipes du National Géographic en Norvège.

 

      Ou vu du ciel comme celle de la Nasa avec de superbes images prises au Nikon D3S avec des objectifs grand angle 14-24 mmF/ 2.8 depuis la station spatiale orbitale : l'ISS. Comme quoi un effet spécial peut être aussi spatial !




 



samedi 8 octobre 2011

Deux vidéos de danse très denses. Le "bullet time", c'est de la balle !


Un ovni sur la toile. Ryan Enn Hughes, un jeune réalisateur canadien vient de poster sur le web deux vidéos de danse absolument bluffantes. Deux courts métrages splendides où l'on voit des danseurs filmés sous toutes les coutures : de face, de trois quart, de dos, par la droite, par la gauche. Une petite révolution dans le milieu de la danse trop habituée à des images prises de face ou de côté. Deux spots de 30 secondes seulement qui ont fait rentrer le ballet de plein pied dans le XXIème, balayant les captations héritées du temps des théâtres à l'italienne.



Ryan Enn Hughes a installé 48 appareils photo, 48 Nikon D7000 disposés en cercle autour d'une ballerine pour avoir une vue à 360 ° de chacun de ses gestes. En prenant 48 photos au même moment et en les collant les unes à coté des autres en post-production, le créateur est arrivé à rendre la pureté de gestes, de postures qui souvent passent inaperçues. Un tour de force qui permet aux néophites de découvrir des attitudes incroyables sous tous les angles. De quoi mieux apprécier la technique ou l'expressivité des artistes.
Qu'ils soient inspirés par le hip hop comme les danseurs du Northerbuck Krump ou par la musique classique comme les ballerines du Canada’s National Ballet School, ils sont figés et en mouvement. Figés puisqu'il s'agit toujours du même instant. Et en mouvement puisque la juxtaposition des différents clichés donne l'impression qu'une caméra sur un rail tourne autour des corps en action. Cet effet s'appelle le "bullet time". Un arrêt sur images, au pluriel. Ce type de trucage demande une grande préparation, un vrai travail d'horloger comme en témoigne cette petite vidéo de l'installation.

 

Dans ce cas de figure très particulier, en studio, les Nikon D7000 étaient tous reliés à un ordinateur et tous les clichés stockés sur un serveur. Les images ont été retravaillées sur Photoshop pour masquer le rail, les projecteurs et les boîtiers. Les silhouettes ont été détourées pour ne garder que les corps en action puis l'arrière plan a été gommé, remplacé par un fond noir complètement homogène. Ensuite, place au montage, les photos ont été placées sur une timeline pour donner une séquence continue. Quand les plans n'étaient pas raccord, le monteur les a stabilisé sur after effect. Et cerise sur le gâteau, une fois l'assemblage terminé, un compositeur a créé une musique spécialement pour les deux films. Un travail d'équipe qui fait bien comprendre pourquoi en anglais, on utilise le mot "film director" pour parler d'un réalisateur.


Le Project 360 est un superbe film d’animation. Mais il ne s'agit pas à proprement parlé d'une nouveauté. Il y a un an, une célèbre marque de maillots de bain, Rip curl, avait fait grand bruit avec une vidéo tournée en Malaisie qui avait été vue près de 700 000 fois. Un film publicitaire original où l'on voyait quatre surfeurs Mick Fanning, Stephanie Gilmore, Owen Wright et Matt Wilkinson faire des manoeuvres incroyables dans une piscine à vague.

   

 Un gros buzz avait accompagné sa sortie. Et l'on avait beaucoup parlé de cette impression de 3 D qu'on ne retrouvait jusqu'à présent que dans les jeux vidéos. L'installation et le tournage avaient nécessité deux jours de travail plein. 52 appareils Canon, cette fois ci, avaient été disposés au-dessus de l'eau. Une expérience plutôt sportive puisqu'une fois les ordinateurs installés et les boîtiers DSLR fixés sur une immense immense rampe carrée, un énorme déluge s'était abattu sur Kuala Lumpur. Une grosse frayeur mais à l'arrivée, un rendu fabuleux qu'aucune caméra n'aurait pu rendre vu la rapidité d'exécution des manoeuvres. Les athlètes sont saisis en plein vol, presque en gros plan et on devine les gouttes d'eau en train de gicler.


   

 On parle aujourd'hui de révolution, mais le procédé est vieux comme Hérode. La technique a été inventée avant même l'invention du cinéma, par l'anglais Eadweard Muybridge, qui en 1878 pour décomposer le trot du cheval et savoir ses sabots quittait le sol à pleine vitesse avait placé douze appareils photographiques le long d'une piste blanche. A l'époque, pour fixer des images et prendre des photographies instantanées, il fallait utiliser une émulsion humide qui ne pouvait être préparée que quelques minutes avant la prise de vue. Chaque appareil se trouvait donc à l’intérieur d’une chambre noire où un opérateur attendait un coup de sifflet pour fabriquer l’émulsion et préparer la prise de vue. Les assistants, qui s'en chargeait, n'en sortait qu'au tout dernier moment quand ils entendaient un coup de sifflet. Pour cette expérience, les appareils étaient disposés sur le long de la piste et lorsque le cheval passait devant l’un d’eux, il cassait une ficelle, ce qui déclenchait la prise de vue. Et une anecdote raconte que quand les ficelles utilisées étaient mal choisies, les chevaux au galop entraînaient avec eux les cabines, les appareils et les opérateurs. On était loin de nos APS numériques. C'étaient les tous premiers pas de la photographie. Et quand on regarde ces images, on ne peut s'empêcher de ressentir une certaine émotion.

   
 Aujourd'hui, on attribue "le bullet time" au plasticien Emmanuel Carlier. Dans le cadre de troisième biennale d'art contemporain de Lyon en 1995, le photographe français diffuse un film intitulé le "Temps mort". Il dispose 50 appareils photographiques à déclenchement synchronisé en arc de cercle. Il demande à diverses personnes comme Caro et Jeunet ou Olivier Martinez de se placer au centre et les photographie en rafale. Il assemble image par image les clichés et obtient un effet en trois dimensions. C'est le tout début du "bullet time" : une séquence rare.


 

 La mise en images du "Temps mort" à 360 ° est si originale qu'elle marque les esprits. Bernard Pivot la montre même à la télévision. Tous ceux qui s'intéressent à l'audiovisuel de peu ou de loin cherchent à comprendre le procédé. Et quelques uns s'en inspirent pour leur propres créations. Ce sera le cas du vidéaste, Michel Gondry, qui toujours à la pointe, l’introduisit dans un clip des Rolling Stones. "Like a rolling stone" où l'on voit des fêtards figés dans un salon fait l'effet d'une bombe. Les courtes séquences en ralenti restituent pile poil la vision d'une personne défoncée. Stupéfiant, entend-on dans les soirées branchées.

 


 Smirnoff, engage quelques mois plus tard, en 1997, le réalisateur pour une pub. Et l'ancien batteur du groupe "Oui Oui" ressort cet effet d'image arrêtée. Il s'agit de la première utilisation commerciale.


   

 Mais les premiers à vraiment populariser ce trucage sont Larry et Andy Wachowski. C'est à eux que l'on doit le nom de "bullet time". Dans "Matrix", les deux Américains signent une scène remarquée où l'on voit une balle qui quitte le canon d'une arme. Sa trajectoire est suivie au ralenti. Et le téléspectateur a l'impression qu'une caméra tourne autour d'elle comme si comme si le temps s'était stoppé, et si elle était figée dans les airs. Depuis 1999, date de sortie du premier volet de la trilogie, les arrêts sur image suivis d'une rotation autour d'un objet ou d'un personnage sont devenus monnaie courante dans les grosses productions de science- fiction. La séquence a tellement marqué les esprits que certains ont même renommé ce trucage, effet "Matrix" tant cette technique y a été employée avec bonheur.


   

 L'effet a fait effet. Et école. Aujourd'hui, il est souvent reproduit par les graphistes dans les jeux électroniques notamment les jeux de combat. Il faut dire qu'il est assez spécial. Certains diront même que "c'est de la balle". Il l'est cependant un peu moins en vidéo, car il nécessite de gros moyens, beaucoup d'appareils pour une durée qui est est plutôt courte. "Ce qui est beau est rare et difficile", écrivait Spinoza. L'effet "bullet time" en est une belle illustration. Si les clips de Ryan Enn Hughes suscitent autant de surprise et d'intérêt, c'est qu'il continue de frapper les imaginations. Va-t-on bientôt parler de "ballet time"? Pas sûr, mais ces vidéos auront eu un mérite. Celui de donner un coup de balais à l'image poussiéreuse de la danse.

jeudi 6 octobre 2011

Pomme Q. Un pépin pour la marque à la pomme : Steve Jobs est mort.

Bad jobs. Moi qui croyait qu'une pomme par jour éloignait la maladie. Cette fois-ci, il y a eu un pépin. Escape. Pomme Q.
Le fabricant informatique américain Apple a annoncé mercredi soir la mort de son emblématique ancien directeur général Steve Jobs, qui avait cofondé la société en 1976 et en avait lâché les rênes le 24 août dernier.

«Nous sommes profondément attristés d’annoncer que Steve Jobs est décédé aujourd’hui», indique un bref communiqué du conseil d’administration de la société. Le site Apple.com s’ouvre sur un portrait de son fondateur :

«Steve Jobs, 1955 – 2011»





Trois pommes ont compté dans l'histoire de l'humanité. Celle d'Eve fruit de séduction, celle de Newton qui a trouvé la gravité et celle de Steve Jobs qui a permis aux hommes de mieux communiquer entre eux.

Les hommages n'on't pas traîné. La musique permet d'adoucir les moeurs et de consoler ceux qui sont tristes.
Peter Furia a réalisé un clip hommage sur une musique de Jay-Z.




"Steve était l'un des plus grands inventeurs américains, assez courageux pour penser différemment, assez audacieux pour croire qu'il pouvait changer le monde, et assez talentueux pour le faire", a déclaré le président Barack Obama dans un communiqué, se disant "attristé" par la nouvelle.

Robert Iger, patron du géant des loisirs Walt Disney, a quant à lui estimé que "le monde avait perdu un être original rare". Il faut rappeler que Steve Jobs avait créé Pixar, le studio qui a renouvelé le film d'animation.
Plutôt que de vous énoncer par écrit les grandes dates de sa carrière, je vous propose un bout-à-bout de ces principales conférences de presse. Celles qui ont fait sa réputation. Une vidéo qui reprend ses grandes créations du TIME.



L'homme avait des qualités énormes : visionnaires, avec un grand sens pratique et une volonté de faire de jolis produits conviviaux. Une ambition d'entrepreneur et de chercheur qui a été couronnée de succès. Il a passé des moments durs, des traversées du désert mais il a su rebondir. Il avait sa part d'ombre aussi. Le créateur était riche, les travailleurs de Foxconn en Chine qui s’échinent jours et nuits à monter les téléphones portables à la petite pomme beaucoup moins. A titre indicatif, seuls 6% de la valeur ajoutée des produits Apple est produite aux USA. Dur avec lui même, il l'était ses employés, c'était un être hégémonique. Sa compagnie aussi.

Avec sa maladie, il a cependant eu une vision très claire de ce qu'il voulait laisser comme trace et comme message. Son héritage, il l' a laissé en 2005 devant les étudiants de la prestigieuse université américaine de Stanford. Lui qui était un génie précoce avait fui la fac. Dans ce cadre unique, l'autodidacte livre les propos d'une grande sincérité. Face à la mort, il exprimait les grandes lignes de ce que devait être une vie accomplie.
il raconte comment les médecins lui ont annoncé, un an auparavant, qu'il n'avait sûrement plus que quelques mois à vivre. «La mort est très probablement la meilleure invention de la vie», déclare-t-il à cette occasion.

Voici l'intégralité de cette vidéo, sous-titrée en français. Le passage en question - son troisième enseignement -, débute à la neuvième minute :



Il laissera des innovations remarquables. Pour les geeks mais aussi pour Monsieur et Madame Tout le monde. Mac Book, Iphone, Ipad, Ibook.. Steve Jobs, comme Edison au XIXè siècle, est devenu un grand capitaine d’industrie, une catégorie d’homme à laquelle l’Amérique adore s’identifier. Jobs, c’est le rêve américain, génération des sixties. Il restera une icône pour la génération 2.0. Si il y a autant de réactions sur Facebook, c'est qu'il a rendu accessible l'ordinateur par ces interfaces, la souris, l'ergonomie et qu'il a contribué à l'arrivée de smartphones. Alors "geek" ou simple utilisateur se disent qu'ils lui doivent quelque chose dans leur vie au quotidien.. Maintenant, il n'y a plus qu'a faire Escape. Le tchat est fini : grâce à lui, les souris dansent.



















mardi 4 octobre 2011

Photoshop : certains trucages manquent parfois de correction


Ah, Photoshop et ses corrections pas très correctes, ses correcteurs qui manquent de correction !  Le département des travaux publics et des autoroutes des Philippines s'est  illustré cette semaine en plaquant trois haut dirigeants sur une  plage dévastée par le typhon Nesat. Des rafales de vent à plus de 170 kilomètres sont passées fin septembre au dessus de l'île de Luçon au nord de l'archipel causant au moins 43 morts et ravageant des milliers de maisons. Les trombes d'eau de ce typhon, classé 8 sur une échelle de 10, ont tout emporté. L'archipel ne compte plus les voitures et les pont balayés. Le littoral a été  largement touché et d'importants travaux sont à prévoir. Faute d'avoir pu prévenir la catastrophe, les responsables de l'équipement local ont voulu occuper le terrain et montrer qu'ils prenaient les choses en main. A leur programme : visites et rencontres multiples. Ils se sont déplacés et ont tenu à le faire savoir. Quitte à en  rajouter un peu. Sur la page Facebook du département des Travaux publics et des autoroutes, a coté de photos très classiques, un webmaster zélé n' a pas hésité à poster une image de son directeur et son secrétaire général en train de discuter des réparations en compagnie d'un ingénieur.

Problème : en la regardant bien de près ces trois officiels, on s'apercoit qu'un s'agit d'une photo bidonnée. Leurs pieds ne touchent pas le sol. La supercherie a été trouvée par un bloggeur, Pierre Albert San Diego, qui en scrutant le cliché a noté que l'un des trois dirigeants à droite avaient les cheveux détourés au lasso. Comble de la négligence, trois hommes qui leur ressemblent étrangement avec les mêmes blousons rouges et noirs apparaissent dans le fond en haut à gauche. Pierre Albert décortique le cliché avec des flèches et me met en ligne. 

Gros buzz. La population déjà touchée par les intempéries crie à la fumisterie. Les internautes s'emparent des clichés. Et pour se moquer du graphiste indélicat parodient son trucage amateur. Les premiers les ont apparaître des dizaines de fois sur la côte pour dénoncer leur volonté d'être partout. 

Dans la foulée, ils sont apparus dans les endroits les plus improbables. 
Une plaine en feu sans qu'ils s'inquiètent le moins du monde. 

Au mariage de Kate et du prince William en compagnie des demoiselles d'honneur.

Sur la lune, en pionniers de l'espace.

Dans la savane, au milieu des animaux.

Au coté de Miss Philippines.

Et comme passé les bornes, il n'y a plus de limites, certains les ont mis dans ses situations plus incongrues encore. A coté des apôtres.

Dans des jeux vidéos : à coté de super Mario par exemple.

Ou des power rangers.

Les plus farfelus et les plus créatifs sont même allé découper leurs têtes pour en faire des doublures de Michael Jackson.

Finalement, devant une telle levée de boucliers, lassé d'être la risée de l'archipel, le webmaster  a retiré la photo de la page Facebook. Le Département a présenté ses excuses aux trois personnalités. 

Le pire, c'est que les trois dirigeants sont allés réellement sur place pour constater les importants dégâts causés par le typhon. Et que cet excès de zèle a porté préjudice à la crédibilité de leur action.




Cette mésaventure n'est pas sans rappelé une autre manipulation récente. En juin dernier, une autre photo retouchée avait elle aussi fait le buzz. 
Le cliché montrait trois fonctionnaires du district de Huili dans la province chinoise du Sichuan inspectant une nouvelle route. La modification est encore plus criante que celle postée aux Philippines. Ils ne survolaient pas le sol, ils lévitaient.  

La photo des trois huiles du comté avait été prise aux abords d'un petit chemin de campagne et leurs silhouettes découpées puis incrustées sur une voie bien bitumée. 
Dans la foulée, les internautes pourfendant l'opération de propagande, se sont lancés dans de nombreux détournements, plus fous les uns que les autres. Et on les a retrouvé au côté de Barack Obama en train de rigoler. 

Puis sur la Lune qui fait décidément fantasmer.


Mais les blagues les plus folles des humoristes chinois les ont montré à coté d'animaux préhistoriques ou sur les bras du Christ rédempteur de Rio.


Et là comme aux Philippines, ils sont devenus des héros de fiction ou de jeu.























Le cliché retouché a connu une réputation énorme. Une fois repéré, tous les geeks ont voulu se faire la main dessus ou du moins le voir de leurs yeux. Ce qui a fait planté le seveur de gouvernement du comté d'Huili. Faut dire que sans honte, les responsables de la communication l'avait mis en page d'accueil. Le fond ne plaisait pas au maquettiste et il l'avait soit disant changé pour que le cliché attire plus l'attention. Pour sûr, il fait aujourd'hui référence. Ce qui devrait arriver sous peu à la photo de l'archipel qui va venir garnir la collection des faux historiques. 



.
Et de fait, les six hommes ont déjà été réunis sur la plage. 






















Une performance qui illustre les possibilités de Photoshop. Un formidable outil qui peut devenir un grand magasin de farces et attrapes.

dimanche 2 octobre 2011

Wakeboard : petite formation accélérée sur le slow motion




       Comme vous le savez, dans ce blog, j'essaye de partir d'un fait d'actualité qui a agité le web, le plus souvent les vidéos qui font le buzz et je tente d'expliquer pourquoi en décryptant les raisons du succès ou donnant des clés pour bien comprendre l'originalité de telle ou telle création. Le but : faire sourire ou émerveiller tout en faisant découvrir, bref apprendre tout en s'amusant. Simplement sans se prendre la tête.
       Curiosité de la semaine : deux des vidéos les plus remarquées, sûrement à cause de leur esthétique, le teaser de "Defy : the Danny Harf project."  et la pub virale "Redley Originals", utilisent le m^me procédé : le slow motion.
      Dans les deux cas, il s'agit de grosses et belles productions. Pour "The Defy", qui s'annonce comme un des films de glisse de l'année, Danny Harf, quatre fois vainqueur des X games, 3 fois champion du monde de wakeboard, a tourné pendant trois ans. Pendant 36 mois, il a filmé à l'aide de ce qui se fait de mieux en termes de caméras, la Phantom, la Red Epic, et en super 16.
    Aux yeux des spécialistes, il s'agit sans doute du plus beau film de wakeboard de tous les temps à cause de son casting qui comprend quelques uns des meilleurs spécialistes de la discipline et aussi à cause des spots parcourus entre lacs de rêve et plages paradisiaques. Hélicoptère, caméras embarquées sur des bateaux ou des voitures, les angles de vues sont stupéfiants. 


      Mais le charme des séquences vient aussi de l'utilisation des ralentis, une technique souvent appelée "Slowmotion" en anglais. Ce procédé consiste à diffuser les images d'une action dans un temps plus long que celle de l'action initiale, afin d'en augmenter l'impact. Le ralenti est obtenu en filmant une scène avec un nombre d'images par secondes supérieur à la vitesse de projection. En passant l'enregistrement avec un nombre d'images par seconde normal, la scène, plus longue, donne l'impression de se dérouler lentement. Pour caricaturer, si on capte 50 images en  une seconde et je les lis à 25 images/s, j'ai un ralenti x 2.


      Inventé par l'Autrichien August Musger en 1914, il est souvent utilisé au cinéma  notamment dans les scènes  de suspense ou de combat, dans des retransmissions sportives pour détailler une action (une transformation en rugby ou l' arrivée d'une course, etc.) et dans des applications scientifiques (par exemple en balistique ou en biologie pour étudier des phénomènes naturels). 
    Au cinéma l'un des premiers à employer cet effet a été le japonais Akira Kurosawa en 1954 dans "Les sept mercenaires". Depuis la technique a fait du chemin notamment grâce à l'arrivée de caméras numériques puissantes et des capacités de stockage des images vidéos de plus en plus importantes. La Phantom HD permet ainsi de tourner à plus de 1000 images/ seconde en format HD... La Red EPIC, elle, peut aller jusqu'à 225 images secondes. Ce qui permet de faire de beaux ralentis en montage que cela soit avec des stations de montage HD comme les les AVID Adrénaline ou Final Cut Pro HD. 


      Beaucoup d'images donc en haute résolution mais normalement sur ce genre de shooting d'action, les séquences sont courtes. Et on cherche à mettre en valeur des gestes qui passent inaperçus à vitesse normale. On peut ainsi noter la déformation d'une balle de golf transpercée par un club, une cible qui se déchire au passage d'une flèche, des gouttes glissant sur le visage d'un rider en ski nautique... Le seul impératif est d'assurer la prise de vues en fixant l'appareil ou la caméra sur un trépied. Car le moindre mouvement parasite qui passerait ni vu ni connu en vitesse normale est amplifié au ralenti.





          Le rendu est si probant, que certaines marques qui veulent jouer sur l'esthétique demandent à leurs réalisateurs d'y avoir recours. C'est le cas de Redley qui, dans le cadre de sa nouvelle campagne de marketing viral pour faire la promotion de ses chaussures, a eu une la bonne idée choisir cette technique. L'internaute peut ainsi voir la matière s'effriter, les gouttes gicler... et les logos des tennis plus longtemps car l'action y va par définition moins vite. Bon choix donc. Cette vidéo haute en couleur a été depuis une semaine largement postée et commentée. Comme quoi ce petit film assez graphique qui joue sur la lumière et la poussière n'est pas que de la poudre aux yeux.