mercredi 28 décembre 2011

Les 12 meilleures vidéos sportives de l'année 2011 : un classement très classe !

Le temps des florilèges est arrivé. Le-coeur-net n'échappe pas à la règle. 
Voici une sélection, ma sélection, avec tout ce que cela a de subjectif, des films "outdoor" qui m'ont le plus marqué au cours de l' année 2011. Et qui dit outdoor, dit portes ouvertes.  

Ce classement témoigne de l'investissement de sportifs passionnés toujours volontaires pour raconter de belles histoires, de l'arrivée de nouvelles disciplines excitantes et surtout de la créativité de réalisateurs ambitieux et curieux toujours en quête de nouvelles expériences... 

Pour bien commencer 2012, je vous propose 12 vidéos. 12 comme les 12 mois de l'année, les 12 apôtres, les 12 divinités olympiennes, les 12 "dan" du judo ou les 12 étoiles du drapeau européen. Mon super 12. 
TOP 12 Sense of Flying, une expérience sensationnelle en flying suit


Sortie à la fin de l'année, la vidéo "Sense of flying" a fait sensation. Oublier le bon sens, on est là dans le fou, le très fou, la très grosse décharge d'adrénaline. Imaginez : sauter d'une falaise, vous laisser tomber et voler près d'une minute à 200 km/ heure juste en bougeant les bras avant de vous poser comme une fleur là vous aviez prévu à l'aide d'un simple parachute.. Impensable et c'est pourtant le kiff d'un allumé, Espen Fadness qui pourrait être surnommé Espen Madness.  L'homme oiseau s'est élancé  au dessus du célèbre Fjord de Styn en Norvège après avoir soigneusement repéré les lieux. Si Espen est prêt à faire le grand saut ce n'est pas un grand sot. Celui qui est considéré comme l'homme volant  le plus rapide du monde pour avoir dépassé les 250 km/ heure nous fait partager cette expérience grâce à une caméra embarquée et une équipe de quatre cadreurs dissimulés le long de son parcours. 1 m 20 sans musique juste sa voix en train de se répéter les manoeuvres et le bruit du vent contre sa combinaison… 1 minute 20 secondes planantes. Du base jump comme on en voit rarement.  Il envoie du gros, du très gros. Espen est vraiment une espèce unique.  

Top  11 Danny MacAskill, un cycliste écossais et costaud qui nous sort du train train


Le trialiste de Dunvegan avait frappé un grand coup en novembre 2010 avec une vidéo très remarquée tournée dans l'île de Skye. Danny MacAskill nous avait fait découvrir une autre partie plus méconnue de son île. Dans sa dernière vidéo mise en ligne cet été, il nous amène dans un vieil entrepôt au plus profond de son Ecosse natale, là où furent construits et assemblées les premiers chemins de fer britanniques. Comme à son habitude, le trialiste part à la découverte d’un lieu qui a marqué l’histoire de son pays, et nous le présente au rythme de figures toujours parfaitement exécutées. Et des passages à haut niveau pour reprendre le jargon ferroviaire. 
Le décor poétique nous sort du train train habituel des vidéos de VTT tournées la plupart du temps en ville ou en pleine nature. Un peu "loco, loco" comme on dit dans certaines parties d' Espagne, l'ancien mécanicien qui vit à Edimbourg a été bien inspiré en choisissant cette vieille usine délabrée et ses wagons mangés par la rouille. Pas besoin de se faire un rail pour supporter le montage de ce court métrage. Pour son cinquième Opus, le rider a demandé à Stu Thomson de sortir des sentiers balisés et de ne pas chercher à faire un montage sur un train d'enfer. Pari tenu, il faut dire que le cycliste écossais est costaud, capable de rouler en équilibre sur un câble tendu au dessus du sol ou de faire un saut périlleux sur une poudre métallique.
Avec "The Wolves", sa musique tirée d'Every Kingdom de Ben Howard, Stu Thomson a su distillé une ambiance tranquille un brin mélancolique en parfait adéquation avec l'endroit digne d'une ville fantôme. Un parti pris un poil révolutionnaire qui a fait le succès de ce film intitulé, à oui j'oubliais l'essentiel,  Industrial Révolution.

TOP 10 "Noisia Vision",  la nouvelle vague du wakeskate


Pour vous mettre l'eau à la bouche, je dirais que le wakeskate, c'est du skate sur l'eau. Mêmes figures, mêmes délires. A deux nuances près, pas de roues et comme en ski nautique on est tiré par un bateau à moteur. Une belle vidéo pour découvrir cette discipline assez ludique et complètement nouvelle. Pas de straps comme en wakeboard, donc plus de liberté pour réaliser des manœuvres inédites. De très belles images pour les amateurs de glisse et un beau montage sur  Fools Rythm de Two Fingers. Quand vous ayez vu cette vidéo pas sur pour autant que vous vous direz "Fingers in the nose". La bande annonce a rencontré un franc succès tant cette discipline est télégénique et le film présenté en décembre devrait profiter de l'effet de surprise.

TOP 9 Les radieuses rideuses rieuses du Longboard Girls crew  


Sea, sun and skate. Le tout sous le signe du charme. C'est la signature du Longboard Girls Crew ! Le groupe de rideuses  radieuses qui s'était fait connaître cet été avec une vidéo très remarquée intitulée "Madrid Longboard" qui avait été vue plus de 400 000 fois sur le net ont remis cela fin novembre. Mais cette fois elles ont quitté les hauteurs de Madrid pour rejoindre les Baléares et ses routes vertigineuses. Et ses plages ensoleillées. Pas de slide ou de figures impressionnantes, ces jeunes filles font dans la descente. A 40 parfois 60 km/ heures sur des départementales. Un autre style plus radical. Accompagnées du réalisateur Juan Rayos, elles ont mis le feu à Majorque. Une vidéo légère comme un film de copines en vacances avec des fous rires, des baignades en maillot et des criques aux eux turquoise mais qui permet de mieux faire connaître cette discipline existante qui vous rappellera vos souvenirs d'enfance quand vous dévaliez à fond la rue en face de chez vous. 
Endless roads 2, ce sont sept jolies filles, un van et 15 jours à vivre une même passion : le skate. Un délicieux court métrage qui sent la crème solaire, le sable chaud et le bitume qui fond avec une bande son en grande partie made in Spain, avec plusieurs titres d'Alfonso Santisteban. 

Top 8 The art of Flight, un hymne au snowboard, vraiment pas du vol

Deux ans de tournage, des hélicoptères, un plateau composé des meilleurs riders de la planète, un grand réalisateur. Le moins que l'on puisse dire c'est The Art of Flight, la super production made in USA produite par Red Bull Media House, Brain Farm Digital Media, Quicksilver était attendue. Et malgré son titre, rien a dire : ce n'est pas du vol. Sur You tube, son teaser a été vu 6, 6 millions de fois. Et depuis sa sortie en septembre, le film qui met en scène quelques uns des meilleurs snowboardeurs du monde dont Travis Rice, John Jackson, Scotty Lago, Jeremy Jones, Mark Landvick et Jake Blauvelt s'est vendu comme des petits pains.  
Beaucoup d'argent injecté  notamment dans des voyages au long court pour trouver de nouveaux spots en Alaska, en Colombie Britannique, mais surtout en Patagonie, mais un résultat à la hauteur. 80 minutes d'un spectacle en haute définition. des images plus léchées les unes que les autres… Avec par exemple, les pales d'un hélicoptère volant à la verticale qui se confondent avec le cercle de la lune, le tout en ralenti. Ou encore un Triple Cork 1440 réussi par Mark Mac Morris… Le tout sur une bande son électro-rock très à la mode (M83, deadmau5, Apparat, The Naked and Famous). Brain Farm Productions avaient la réputation de faire des documentaires sublimes grâce à l'utilisation notamment de caméras Phantom qui filment à 1000 images par seconde en HD, elle a livré un film qui fait référence. 

TOP 7 Jesse Combs, un saut de 30 mètres en kayak filmé sous toutes les coutures . Y a qu'a ! Après toi ! 




C'est la vidéo de kayak de l'année. Commentée un peu partout dans le monde aux  Etats-Unis, en Russie, en Italie, en France... Jesse Combs a passé une cascade de plus de 30 mètres de haut en kayak. Le sportif américain, véritable aventurier, skieur accompli, excellent cycliste, prof de roller et de hochey, et surtout kayakiste de haut niveau a franchi sans ciller la chute d’Abiqua dans l’Oregon, aux Etats-Unis. Une performance impressionnante qu’il est possible de vivre en partie de l’intérieur à l'aide à une caméra fixée à l'arrière de l'embarcation. La vitesse, la radicalité de la chute, les gouttes d'eau, on est à la place de l'athlète.     

 La prouesse a eu lieu le 11 mars mais la vidéo n' a été mise en ligne sur You tube que le 27 septembre. Pour le shooting, Lucas Gilman, photographe prodige du Colorado, vainqueur American Photo Emerging Photographer Award en 2008 a sorti l'artillerie pour nous plonger dans l'action, utilisant un Nikon D3X, un  Nikon D7000, des objectifs Nikon AF-S 70 -200 mn. Et une caméra embarquée pour nous plonger au coeur de la cascade. Et sortir des films plan-plan où les réalisateurs rament et qui s'avèrent plutôt galère. 

TOP 6 "The Defy", du Wakeboard pour vous réveiller



  "The Defy",  est un des deux ou trois gros films de glisse qui auront marqué cette année. C'est le pendant marin de The Art of flight Danny Harf, quatre fois vainqueur des X games, 3 fois champion du monde de wakeboard, a tourné pendant trois ans. Pendant 36 mois, BFY productions a filmé à l'aide de ce qui se fait de mieux en termes de caméras, la Phantom, la Red Epic, et en super 16.
    Aux yeux des spécialistes, il s'agit sans doute du plus beau film de wakeboard de tous les temps à cause de son casting qui comprend quelques uns des meilleurs spécialistes de la discipline et aussi à cause des spots parcourus entre lacs de rêve et plages paradisiaques. Hélicoptère, caméras embarquées sur des bateaux ou des voitures, les angles de vues sont stupéfiants. 

      Mais le charme des séquences vient aussi de l'utilisation des ralentis, une technique souvent appelée "Slowmotion" en anglais. Ce procédé consiste à diffuser les images d'une action dans un temps plus long que celle de l'action initiale, afin d'en augmenter l'impact. Le ralenti est obtenu en filmant une scène avec un nombre d'images par secondes supérieur à la vitesse de projection. En passant l'enregistrement avec un nombre d'images par seconde normal, la scène, plus longue, donne l'impression de se dérouler lentement. Pour caricaturer, si on capte 50 images en  une seconde et je les lis à 25 images/s, j'ai un ralenti x 2.

TOP 5 "Mirage",  le surf  en bullet time, c'est de la balle !


Non, vous ne rêvez pas, ce n'est pas un mirage. Dans leur dernière pub pour la ligne de maillots de bain haut de gamme de Rip Curl, Tim et Callum Macmillan ont réussi "un bullet time" incroyable. Ils sont arrivés à figer des surfeurs en pleine action, et une fois pétrifiés en l'air, à les montrer sous toutes les coutures en effectuant un arc de cercle autour d'eux. Un effet magique qui s'obtient en principe difficilement en studio et qu'ils ont reproduit en pleine mer. Il y a deux ans, les deux frères avaient créé la sensation en décomposant ainsi les mouvements de plusieurs champions dans une piscine à vagues. Avec cette série de petits films promotionnels, ils ont placé la barre encore plus haut. Ils se sont carrément jetés à l'eau, une eau chaude, rassurez-vous, au large des îles Fidji pour capter les évolutions de Mick Fanning, double champion du monde de la spécialité et de plusieurs de ses amis.

Le résultat est saisissant. On a l'impression que les surfeurs sont comme statufiés, que le temps s'est arrêté et qu'une caméra effectue une rotation autour d'eux.  Un peu comme si on avait affaire à un tableau animé ou si on pénétrait dans une photo. Pour montrer les sportifs sous tous les angles, les deux réalisateurs ont construit un grand rail sur lesquels ils ont fixé pas moins de 48 caméras Go Pro. 48 caméras ultra légères qu'ils ont reliées entre elles, synchronisées et qu'ils ont déclenché simultanément. Résultat, une série de 48 photos en haute définition. Et qui vues très rapidement les unes après les autres, à la manière d'un livre d'images pour enfant dont on fait défiler les pages avec le pouce, forment une petite séquence vidéo.

Cette prouesse provient d'un système créé spécialement pour la firme de Half Moon Bay : le 3 D Hero. Une innovation qui permet à un réalisateur  de relier deux caméras à l'aide d'un câble. Elles sont ainsi « genlockées » ou synchronisées pour pouvoir matcher des vues prises depuis plusieurs caméras ou prendre des photos en 3D. A terre ce qui est assez courant mais aussi sur et sous l'eau, ce qui est plus que rare. Un petit kit qui offre la possibilité de relier un nombre presque illimité de caméras et les déclencher ensemble d'un seul clic. Les deux frères ont sauté sur l'occasion et monté un film qui mixe, et la photo et les vidéos. Les passages en bullet time s'intégrant à merveille aux petits films des deux producteurs de Timeslice. Une technique qui devrait devenir très en vogue dans les vagues !
TOP4 Du skate in Paris, cela roule !

 
 Un film de glisse dans Paris, avec un esprit typiquement parisien c'est possible. "A week in Paris" est un beau court métrage qui suit le skateboarder anglais John Tanner dans les rues de la capitale française. Pas forcément spectaculaire mais simple et poétique. Un esprit estival à la Tati et un petit côté vintage au niveau du grain mais également, au niveau de la bande son, avec deux titres bien choisis : "Oh My soul"et "Melody" de Mary Persen. Le réalisateur Henry Edwards-Wood a enfilé les clichés comme d'autres des perles mais parfaitement de manière parfaitement assumée. Il a joué carte sur table son côté carte postale. His week in Paris is very "fashion". Normal la vidéo est financée par  éS. Et tout l' esprit de la marque est là.  Pas le genre Nike, Tanner ! 
TOP 3, La Highline, l'adrénaline en ligne



" I believe I can fly " de Seb Montaz-Rosset. Un moment d'émotion fort et l'occasion de découvrir une discipline sportive qui monte : la highline. Une grosse bouffée d'adrénaline en altitude. De superbes séquences qui jouent sur une corde sensible : le vertige. 
2011 a été l'année de la confirmation pour le réalisateur de Saint-Gervais à l'écoute de ses envies, de ses sensations et des autres. Un gars, un film : un grand bravo à ce défricheur... Qui par son ouverture d'esprit son enthousiasme communicatif mérite ce qui lui arrive. Montaz, le roi du montage, le prince de la montagne. Je sais : c'est facile, vous pouvez me rosser. Plus sérieusement, je lui avais consacré mon dernier billet, eu égard au beau buzz que cette vidéo  au coeur de l'action déclenchait. Un texte dont revoici le début.

"Bernard marche sur un fil lentement mais sûrement. Sous ses pieds, 500 mètres de vide sous lui. Et rien, pas une corde pour le retenir. Posé, il avance doucement les bras en l'air. Il est là, tranquille, concentré, serein. Il maîtrise. A chaque pas, il risque sa vie. De s'écraser sur les rochers en contrebas. Et pourtant, il semble apaisé. Mètre après mètre, il continue sur sa sangle comme si rien n'était. Défiant l'apesanteur, la mort. Juste pour le plaisir, le plaisir de sentir vivant. Intensément. Et la joie de jouer avec le vent, les éléments. On le sent plein d'énergie. Libre. Intouchable. Une séquence inoubliable.

Un moment de grâce parmi d'autres tiré de la vidéo événement de cette fin d'année : I beleive I can fly.  En moins d'un mois, le teaser du film de Seb Montaz Rosset a été vu près 2, 5 millions de vues sur le site  de partage en ligne Viméo.  Et le film lui-même accumule les prix dans les festivals. Le dernier en date étant le Grand prix du Festival du film d'aventure de La Rochelle. Le réalisateur croule aujourdhui sous les compliments et les sollicitations. Reportage en Allemagne, sujets télé au Brésil. L'engouement pour les prouesses de son petit groupe de français intrépides est incroyable. Un extrait de son long métrage a même été intégré au best of des meilleurs vidéos de sports extrêmes de l'année. 

Rares sont les films qui touchent de cette manière la corde sensible des internautes. Car le buzz sera durable. Et l'on peut parier qu' "I believe I can fly"fera date comme "Opéra vertical" de Jean-Paul Janssen, qui avait fait découvrir au plus grand nombre les plaisirs de la varape, l'escalade à mains nues. En 1982, le documentaire qui racontait l'histoire d' un grimpeur passionné ultra doué, Patrick Edlinger, un des tous premiers montagnards à franchir du 8a avait fait connaître au grand public une nouvelle discipline.  Le phénomène "I can fly" s'appuie sur les mêmes bases, des images chiadées, une histoire d'hommes qui s'épanouissent en pleine nature en se dépassant et une activité spectaculaire encore peu connue : la highline.



La highline est un dérivé de slackline, un jeu  où l'on s'amuse à évoluer entre deux murets ou deux poteaux sur une fine bande de quelques centimètres de large, entre deux et trois centimètres sans perdre l'équilibre. Cet exercice est vraisemblablement né dans le park du Yosémite  dans les années 1980 de l'imagination  de grimpeurs qui ne savaient pas quoi faire du reste de leurs sangles et qui s'amusaient à celui qui y resterait le plus longtemps en équilibre ou qui ferait la figure la plus osée sans se casser la figure. Ce qui n'était  qu'un passe temps pour quelques montagnards californiens désœuvrés s'est peu à peu transformé un précieux ustensile d'entrainement pour nombre de gymnastes ou des skieurs de haut niveau qui y ont vu, à l'image du champion olympique du combiné, Bodé Miller, un moyen de travailler leur équilibre en mouvement et améliorer leurs réflexes."


Top 2 Etre ou le néon :  une vidéo de surf étonnante, une idée lumineuse


Bondi n'est pas qu'une ville de la banlieue parisienne. C'est aussi une célèbre plage d'Australie. Un littoral propice à la pratique du surf avec de belles vagues régulières. Et une cité qui aime faire la fête. Chaque été, ses habitants organisent une soirée plutôt sympa le 21 juin. Pour pimenter cette summer party, cette année la marque de cidre Strongbow, partenairede l'événement, a voulu marquer le coup avec une vidéo originale qu'elle pourrait diffuser sur internet. Elle a fait appel à une légende du film de surf, Jack MacCoy, le réalisateur qui a tourné en autre Endless Summer 2. Son idée : équiper une dizaine de jeunes locaux de combinaisons équipés de bandes néons multicolores. Jaunes, bleues, roses, une jolie combinaison de coloris. 17 gars chauffés à bloc ont ainsi fait le show à la tombée de la nuit sous le regard des fêtards du "Bondi Iceberg" étonnés par ces silhouettes et ces planches lumineuses. Et moi aussi, j'avoue que j'ai vu le film, j'ai bondi. Quelle idée lumineuse. On pouvait penser que les images seraient vagues, que nenni. Le résultat est parfaitement réussi. On surfe de site en partage en blog pro en savoir plus sur ce superbe coup marketing. 


TOP 1 "This is my winter", Xavier Delerue n'est pas encore à la rue, loin de là. Le freeride dans sa plus belle expression

Il est des films où l'on se retrouve. Par le sujet, par le style sobre. Par l'esprit Big Moutain qui s'en dégage. "This is my winter" commence fort par un moment un peu compliqué où le snowboarder pyrénéen se retrouve à la limite sur une énorme plaque de glace au dessus d'une paroi verticale. Et se termine par une descente toute aussi délicate avoisinant les 45 degrés. Bref c'est du freeride, du vrai. Sans triche ni chichi. Entre temps, plusieurs mois d'aventures sur des spots mondialement connus : Chamonix, le Japon, l'Alaska. On n'est pas dans une course au plus gros saut, Xavier Delerue brille avant tout par sa lecture du terrain, son sang froid et son sens de l'à-propos. Lorsque les conditions de neige sont avalancheuses,  il va vite pour éviter les plaques à vent. Lorsqu'il tente une ligne droite, c'est qu'il estime que c'est le passage le plus indiqué. Avec honnêteté, il retrace son année 2011. L'hiver étant plutôt moyen en Europe, lui qui venait de lancer sa propre boîte de production, TimeLine Films a du se démultiplier pour sortir un film qui fasse date n'hésitant pas à se lancer dans des voies réputées extrêmement difficiles. Résultat : 28 minutes fabuleuses pour tous les amoureux de neige et de frissons. Une vidéo de glisse qui ne devrait pas vous laisser de glace….

vendredi 23 décembre 2011

"Endless winter", un hiver sans fin. 12 mois à rider quelques uns des meilleurs spots du monde







          Le mois de décembre est souvent le moment de revenir sur les moments qui nous ont le plus marqué au cours des 12 derniers mois. Une fois n'est pas coutume, je vous propose le journal  de bord d'un amateur de poudreuse dont la publication d'abord prévue en Septembre dans une luxueuse publication a été repoussée en mars 2012. Un hommage à tous ceux que j'ai croisé en 2011 l'espace d'une descente, d'une journée ou d'une semaine. Un bref résumé des meilleurs runs que j'ai pu effectuer, un clin d'oeil  à tous les amoureux de la glisse. "This is my winter", pour reprendre l'expression de Xavier Delerue. Retour sur un hiver sans fin qui m’aura mené un peu partout en Europe, en Russie et en Amérique du Sud. Ego trip.





         7 août 2011. Du haut du sommet du couloir Eduardo, je peux contempler la station de Las Lenas et une partie de la Cordillère des Andes. Entre mes spatules, j‘aperçois, 860 mètres plus bas, la zone d’arrivée de l'étape argentine du Freeskiing World Tour, l’une des deux plus importantes compétitions freeride de la planète. J’ai la chance unique de pouvoir descendre  juste avant les meilleurs skieurs du monde dans le couloir qu'il emprunteront quelques heures plus tard. Une belle face raide parsemée de barres rocheuses.



      J’ajuste mon casque, je prends ma respiration. Et c’est parti. La paroi est vertigineuse. A peine quatre virages bouclés, et tout de suite, un gros saut. J’assure. J’atterris non loin d’un rocher... «La philosophie de notre contest est simple, m’avait dit Manuel Uranga, l’organisateur du Powder Disorder : on choisit la pente la plus radicale, et on cherche à aller le plus vite possible et à envoyer de gros sauts.» Les deux cents mètres suivants ressemblent à un jeu vidéo. Je joue avec le relief, essayant de trouver de petites combes entre les barres rocheuses. A fond dans des passages avoisinant les 45 degrés. Jim Jack, le chef des juges, m’avait confié avant de partir avec son accent américain : «Le terrain est super challenging. Mais il y a plein de variations possibles."




        C’est ce qui fait la beauté du concours. Chacun devra faire preuve d’imagination pour dénicher la plus belle ligne. Le plus dur sera de tenir la longueur.» Il ne croyait pas si bien dire. Au bout de 500 mètres de dénivelé, les muscles de mes cuisses commencent à se tétaniser. La neige poudreuse au départ devient plus lourde, plus humide. Mon souffle se fait court, mes virages aussi. Je serre les dents. Je m’adapte et je place un dernier saut groupé sans fioriture, manquant de déchausser à l’arrivée tant la neige colle. Les jambes me brûlent comme jamais. Mais j’ai le sourire. Quel couloir !

Guerlain Chicherit, vainqueur du Powder Disorder, après quatre ans sans compétition.
     Un peu plus tard, Guerlain Chicherit, le quadruple champion du monde français, mettra 15 secondes de moins, signant un run d’anthologie avec deux sauts périlleux et un gros jump au dessus d'une barre rocheuse de plus de 10 mètres, que j’avais, pour ma part, prudemment contournée. Qu’importe : quelle aventure ! En tant qu’amateur, je n’aurais jamais imaginé vivre pareil moment ! C’est le point d’orgue d’une saison de huit mois passée à chercher les meilleurs spots de la planète.

Julien Lopez, motivé par ses copains Guerlain Chicherit et Richard Permin se donne à fond.
Julien Lopez, le top niveau mondial.

8 décembre 2010, Pari à Paris






















        Boulevard Saint-Germain, 19 h 30. Je file à fond en roller dans les rues de Paris. Objectif : rentrer le plus vite possible du bureau et enfiler mes affaires de ski. Il a neigé une partie de la journée et la route est blanche, immaculée. Cela fait des mois que je rêve ce moment. J’ai passé toute la journée dans mon bureau de l’Assemblée, le nez collé à la fenêtre à regarder les flocons tomber. Je n’en peux plus d’attendre. La neige est enfin là. En deux temps, trois mouvements, je sors mes planches de la housse. J’attrape vite fait, bien fait mon Arva, mon sac Airbag et ma pelle ( on ne sait jamais) et je m’engouffre dans le métro, mes bâtons dans une main, mes skis dans l'autre. Direction la montagne. La montagne Saint Geneviève s’entend. Dans la rame, les passagers me regardent en souriant. Bizarre. Un voyageur me demande si j'ai emporté mes skis de poudreuse. Ils me chambrent mais pas de quoi m’arrêter. Arrivé au Panthéon, je descends la rue Soufflot au milieu des voitures.

Qu'importe les flocons pourvu qu'on ait l'ivresse.
La rue Soufflot, un beau soir de décembre.

       
      Certains automobilistes me saluent en actionnant leurs phares. D’autres klaxonnent. Du coup, les étudiantes en cours du soir à la Sorbonne ouvrent leurs fenêtres et se mettent à m’encourager. Je glisse, grisé par l’atmosphère, la rumeur assourdie de la ville et les lumières de la ville. Je continue sur les rues plus pentues du Quartier latin, zigzagant entre la chaussée et le trottoir. Quel spot ! Pendant trois heures, je parcours ce terrain de jeu atypique. Avec en toile de fond, quelques uns des plus beaux monuments de la capitale : la tour Montparnasse et Notre-Dame, baignées d’un halo orangé. Je finis par slider sur la rampe du jardin du Collège de France.

Jean-Marc Paillous slidant les rampes du Collège de France.


        Des touristes japonais veulent absolument se faire prendre en photo en ma compagnie. Je me fais même arrêter par des Pyrénéens qui me demandent où est la remontée la plus proche. En rigolant, je leur indique le bus qui remonte le boulevard Saint Michel en leur conseillant de se presser car à minuit la station va bientôt fermer. Difficile de faire moins cher comme forfait qu’un billet de métro. Une superbe soirée de ride conclue à Odéon au zinc du plus beau des restaurants d’altitude : l’Avant-Comptoir d’Yves Camdeborde. Avec un bugey frais pour fêter le début d’une saison qui a rarement commencé aussi tôt.

Les touristes devant la mairie du Vème arrondissement.

Une journée de ski à placer au Panthéon des runs les plus insolites pour Jean-Marc Paillous.

La Grave, 26 mars 2011 « The perfect day »

La vie au bout des doigts...
Une petite piqure de rappel...

La sortie est au fond du couloir...
     Je me balance au bout d'une corde les skis accrochés sur le sac à dos. Je rebondis sur le rocher. 35 mètres plus bas, à la fin du rappel, Bertrand Granier m’attend pour dévaler un des plus beaux itinéraires des Alpes : le couloir de la Voûte. 2150 mètres de dénivelé dans un paysage somptueux au milieu des séracs. Avec juste quelques chamois comme spectateurs.




 La Grave : 2100 mètres de dénivelé, un domaine unique au monde par son panorama et son ambiance sauvage.. 
        Après un mois de janvier passé entre la Suisse, l’Italie pour dénicher tant bien que mal un peu de poudreuse, des journées à Chamonix et à La Clusaz à tenter de trouver quelques bonnes lignes, je ne suis pas loin du nirvana. 40 cm de fraîche et devant moi sans doute le plus merveilleux terrain de jeu qui soit. "La Grave est un des meilleurs spots d’Europe, m'avoue Nicolas Baranger, un skieur expérimenté aux grosses jambes et au grand cœur. Le gros plus ici, c'est de pouvoir faire du ski engagé sur de longues distances, des descentes de 1500 mètres ou 2000 mètres dignes des meilleurs runs héliskis d' Alaska. Et de pouvoir grâce au téléphérique, les enchaîner pour le prix d'un forfait."

Les antiques oeufs de La Meije aux pieds des sommets du domaine de La Meije.  Résistants à tout : au vent et au temps. 
     Méconnu en France, ce petit village qui compte à peine plus de 500 habitants au nord des Hautes-Alpes est un des spots les plus courus du monde. Dans les cabines, où tout le monde se parle et partage ses infos sur l'état de la neige, on s’exprime plus en anglais qu'en français. En une saison, La Grave accueille autant de skieurs que les Deux Alpes situées juste à coté en une journée. Avec ses vieux œufs et son téléski d'un autre temps, sa vie nocturne quasi inexistante, son exposition à l'ombre une partie de la saison, il n' y a priori pas de quoi s'enthousiasmer et le grand public n'en a jamais entendu parler. Et pourtant le hameau a été classé parmi les meilleurs "resorts" de la planète.

Les  cabines de La Grave avec les Pans du Rideau et le Y. 

         "Quand on est en dessous du sommet de la Meije, avec le Râteau et le Doigt de Dieu, il y a une ambiance haute montagne, des panoramas qui n'ont rien à envier à la vallée de Chamonix. Le monde en moins." reconnaît Jochen Zwick, un skieur allemand séduit par l'atmosphère.

Didi Haase dans un passage raide et pour le moins étroit. 

       L' antique remontée qui monte jusqu'à 3500 m d'altitude dessert en effet un domaine incroyable. Pas balisé, pas damé, pas sécurisé à part deux itinéraires classiques mais qui offre des possibilités énormes pour les mordus. C'est "into the wild" : couloirs à 45%, descentes spectaculaires sous les séracs, rappels, champs de poudreuse vierge, barres rocheuses intéressantes pour sauter. Pour peu qu'on connaisse ou qu'on fasse appel à un guide, c'est le meilleur ski que l'on puisse trouver en France, le plus varié. Dans la même descente, je passe de grandes courbes sur le glacier à un tout droit au milieu d'un couloir étroit pour finir avec un superbe passage en forêt.

Jean-Marc Paillous, à pleine vitesse...
     "A La Grave, on se sent loin de tout. Dès qu'on s'éloigne des deux itinéraires principaux, on se retrouve vite tout seul, sans télésiège ou téléski pour barrer la vue, sans personne ni bruit pour venir troubler la quiétude de la montagne. L'attrait, c'est d'entendre le bruit de tes skis sur la neige, le bruit du vent, d'être en phase avec la nature. Des sensations qu'on ne retrouve plus ailleurs." dit avec passion Didi Haase, une figure incontournable de la Meije qui fait découvrir le massif depuis 20 ans. Personne ici n'a rien à prouver. Tout le monde se salue, se respecte. Le soir, les ruelles sont embaumées par les feux de cheminées et à l'auberge Edelweiss, les conversations s'éternisent autour de génépis. Je suis bien. On ressent le côté authentique d'un village qui a su se protéger et garder son âme. Pas difficile de comprendre pourquoi tant de passionnés venus des quatre coins de la planète y passer quelques jours finissent par rester un mois, une saison, parfois une vie dans cet endroit magique.

Jean-Marc Paillous agressif.

Didi Haase, une personnalité radieuse, au dessus de Triffides. Et au dessus du lot. 



24 avril 2011 Ride caviar en Sibérie



Petropavlosk, une des deux seules villes au monde qu'on ne peut pas rejoindre par la route...



La Sibérie, un des plus beaux spots au monde par ses étendues et ses multiples  sommets inviolés...


Marc Gaiani, un des pionniers de l'héliski au Kamchatka.
Des paysages exceptionnels, des montagnes à perte de vue...

       Par le hublot de l’avion, dans la lumière du soleil levant, j’entr’aperçois des centaines de sommets et de volcans enneigés. A perte de vue. Le paradis. Le passager assis à coté de moi dans le vol qui me mène à Pétropavlosk est aussi enthousiaste que moi. « En Sibérie, vous allez voir, on n’y cherche pas à faire les premières traces de la journée. La plupart du temps, on fait les premières traces de l’histoire. Autant il y a quelques années, on citait l’Alaska comme référence, depuis 1993 et l’ouverture du Kamchatka aux étrangers, cette presqu'île qui abritait autrefois les bases de sous-marins nucléaires soviétiques au nord du Japon est devenue la plus belle destination en terme de freeride.» Le choc. Alors qu’à Paris, en cette fin avril, les filles étaient en minijupes, aux abords de mon lodge, il y a des murs de trois mètres de neige de part et d’autre de la route. Devant l’hôtel Antarius, pas de remontées, presque pas de voitures, juste un imposant hélicoptère MI 8 orange d'Héliski Russia.

Des MI 8 robustes entièrement mécaniques spécialement aménagés pour transporter les skieurs.
Le Kamchatka, une chaîne qui comprend plusieurs dizaines de volcans en activité.
Jean-Marc Paillous, en plein rêve au Kamchatka.


Olivier et Arthur Waisblat, admirez le mimétisme...
Maxime Anufrikov, le rider de Krasnaya Poliana, profite d'une corniche pour se faire plaisir.

Olivier Waisblat seul au monde...


      Calé confortablement sur une banquette de l’appareil, je prends conscience de la démesure de ce territoire vierge, sauvage, quasiment sans habitation ni route, où l’on rencontre plus de renards et d’ours que d’habitants. Arrivé au sommet d'un des plus beaux volcans de Sibérie, le Koryalaski, je découvre tout autour de moi des pentes rectilignes, larges, idéales pour envoyer du gros. Maxim, notre guide russe, m’invite à me faire plaisir. «Tu peux tracer où tu veux, en grandes courbes. Tu peux déchirer la montagne. Personne ne reviendra après nous. L’hélicoptère est au fond de la vallée. On se retrouve en bas. » Pas besoin de me le dire deux fois, je m'élance pour un run de folie. La neige scintille. J’ai l’impression de glisser au milieu d’un parterre d’étoiles étincelantes. Je glisse comme dans un rêve. Au bout d'un quart d'heure, je me dis que la descente va bientôt finir, et elle continue, encore et encore. Sans fin. A peine arrivé, on remonte. Une fois, deux fois, trois fois, sept fois, pour des descentes comprises entre 1000 et 2000 mètres de dénivelé.

Difficile de ne pas sourire dans de telles conditions.
De la poudreuse par dessus les casques... Un spectacle incroyable. On en prend plein les yeux..
Thierry Schoen au milieu d'une neige qui brille de mille feux. 
Thierry Schoen avec son style classique.


De la poudre aux yeux...
Plus douce sera la chute... Moins évident en revanche de se redresser. 
Max Wiki au paradis...
Jean-Marc Paillous à Mach 2 dans la poudreuse. Avec de la poudreuse par dessus la tête.
Marie-Caroline Lagache avec de la poudreuse jusqu'au cou.


Un régal pour Olivi er Waisblat. 


Marion Stephan avec de la neige jusqu'au ventre.
     Le lendemain matin, on part dans une autre direction. « Au Kamchatka, le domaine est presqu’aussi grand qu’en France avec des sommets qui dépassent parfois les 3000 mètres d’altitude et un point culminant à 4835 mètres, confie Marco Gaiani, un guide français tombé sous le charme russe. On ne fait pas que skier, on voyage. On découvre tous les jours une nouvelle partie de la péninsule, un nouvel univers. Un jour, on passe au milieu des volcans actifs, le lendemain, on ride au milieu d’un énorme glacier, et le surlendemain, on glisse tranquille jusqu’à l’océan.»



Thierry Shoen avec l'Océan en fond. 
Vincent Shoen appréciant le climat sibérien... Doux et ensoleillé.
Pierre Huchot avec un panorama extraordinaire...
Max Wiki, ridant les pentes du Kamchatka.

Stéphane Hamel, finissant un run inoubliable devant le Pacifique.
Jean-Marc Paillous, sur une plage de la côte Ouest du Pacifique... les skis à la main. 
    Neige de cinéma, paysages de cartes postales. Incroyable sensation de rider au milieu des fumerolles. Entre le souffre, la chaleur et les palpitations des cratères, j’ai l’impression de sentir vibrer le pouls de la terre. Le Kamchatka possède plus de 30 volcans en activité et en parcourant leurs versants réguliers, on en prend plein les yeux, plein le nez, on a la chair de poule. Fabuleux mais rien en comparaison des runs face à l’Océan Pacifique. En regardant les autres skier, difficile de distinguer entre l’indigo du ciel et celui de la mer de Béring. Et quoi de mieux pour boucler un run de 1500 mètres que de terminer sur la plage et piquer une tête au milieu des otaries? 2° , 3° maximum, un peu froid mais quel délice de contempler ces criques blanches et de courir en maillot dans la poudreuse.









      C’est sans aucun doute une des meilleures semaines de ski de ma vie, avec de très grosses chutes de neige. Un mètre de poudreuse pendant plusieurs jours : une «gavade» avec de la peuf jusqu’au nombril. A chaque virage, j’en prends plein la bouche, les yeux. Même sans tomber, les bonnets, les casques sont blancs. Masque et tuba obligatoires. Démentiel. "Il n' y a qu'un mot pour parler d'une neige aussi abondante et légère, c'est jouissif !" affirme avec sa faconde Stéphane Hamel, joyeux skieur provençal. De quoi donner de grands sourires et alimenter les longues discussions d’après-ski autour d'un verre de vodka dans les sources d’eau chaude.

Pierre Huchot et Marc plaisantant devant les fumerolles et les cratères du Kamchatka. 


Olivier Waisblat longeant le volcan actif,  non loin des fumerolles. 
Cela sent le souffre...



Les glaciers sont aussi spectaculaires et piégeux que ceux que l'on voit en Europe . 

Maxime, tout sourire. 5 jours à voler sur 7, le beau temps a été de la partie.
Des descentes qui peuvent faire 2000 mètres de dénivelé sans jamais croiser personne. A part des ours.

Marc Gaiani le regard tourné vers le Pacifique.
Au fin fond de la Sibérie, des bains d'eau chaude ouverts à tous, le lieu pour se relaxer en plein air. 
Une eau à 35 voir 40 degrés à certains endroits.. Heureusement qu'il y a de quoi se rafraîchir.



1er Août, Fun in the sun en Argentine





      



Aurélien Osnowycz dans la tempête...
Plaisirs argentins...

    Les cactus et les palmiers sont couverts de neige dans la petite hacienda où mon mini-bus s’est arrêté. Le chauffeur s’est rendu compte à San Raphaël que son pneu était crevé et il va de ferme en ferme sur une route pour voir si quelqu’un peut l’aider à réparer. Il fait -5°. Bienvenue en Argentine. Dire que le week-end précédent, je faisais du beach-volley en maillot de bain, sur la côte atlantique.

Brice Bonnaigue contemplant la Cordillère des Andes.



La Cordillère des Anges.


A fond, on n'est pas là pour acheter du terrain...
Arnaud Stoïchev rentrant à fond dans le couloir Edouardo.

      La navette mettra cinq heures pour arriver à Las Lenas, la station la plus réputée d’Amérique latine. Cinq heures à traverser la pampa sur une route complètement verglacée. Un long plateau sans relief avec en arrière plan la Cordillère des Andes. Dans le car, des Argentins aisés venus apprendre à skier et des Européens surmotivés, attirés par le potentiel immense des sommets du coin. Pour Julien Lopez, champion du monde de freeride 2009 rencontré sur place, «c’est génial d’avoir le luxe de pouvoir faire deux saisons de ski, d’avoir deux hivers dans la même année… Quand on vit pour la neige, c’est quelque chose de magique.»

Guerlain Chicherit décontracté mais sûr... 

Patrice Chauvin à pleine vitesse.


           Le lendemain, après 45 minutes de marche, je suis au sommet du Cerro Martin, une des plus belles faces du pays. Du sommet, on a l’impression d’un petit cirque naturel. Avec juste cinq aiguilles collées les unes contre les autres surplombant un pipe naturel. La neige est parfaite, le ciel dégagé. Une énorme corniche à sauter puis 1000 mètres à tracer en grandes courbes à Mach 2 sous les arrêtes acérées. Six virages jouissifs ponctués de gerbes superbes. Arrivés au pied de la paroi, c'est «give me five» par ici, cris de joie et embrassades par là. Un avant-goût de ce qui m’attendra pendant quinze jours. «Cela fait dix ans que je viens, et je suis loin d’avoir tout exploré, me dit Patrice Chauvin, qui me guide sur le spot. Il y a des couloirs très faciles d’accès, mais si on se force à marcher un peu, une heure, deux ou trois heures, il y a des vallées entières entièrement gavées de poudreuse. Le potentiel est inimaginable.»

Raide, vous avez dit raide ?





































Vous aurez été prévenu....


       Pendant deux semaines, mon séjour sera émaillé de rencontres, de rigolades et de surprises. Avec des Argentins ou des Brésiliens mais aussi une poignée de Suisses, de Belges, de Canadiens souvent gros skieurs qui profitent des saisons inversées dans l’hémisphère sud pour assouvir leur soif de glisse. Les jours de poudre, à l’ouverture, sur les premiers sièges, les riders parlent plus Français qu’espagnol. On se croirait aux Grands-Montets à Chamonix. A une différence près, les remontées qui sont pour le moins archaïques. Et qui marchent quand les employés sont réveillés. Et lorsque les employés ne sont pas réquisitionnés ou occupés à autre chose comme pour aller voter les jours d’élections.

Arnaud Stoïchev en toute décontraction.

Le Cerro Martin et ses combes attirantes.





           Mieux vaut rester zen. En Argentine, en termes de population, d’architecture, de train de vie, on se croirait plus on moins en Europe. Mais au niveau organisation, c’est parfois surréaliste. Les concours de big air sont prévus par jour blanc, des compétitions sont organisées loin de la vue du public et sans embarquer de photographes, les compagnies de snowcats ne rappellent jamais, les téléskis en panne pendant un mois sont réparés juste le jour de l’arrivée des patrons.
         «C ’est assez dépaysant, résume Fabien Nadal, qui organise des voyages en Amérique latine. Ici, il y a des gendarmes en haut des principaux hors-pistes qui prennent votre nom avant de vous laisser descendre, d’autres qui sifflent ou vous pourchassent avec leurs radios dès que vous allez un peu trop vite sur les pistes. Pour sûr, c’est plutôt folklorique. Mais c’est aussi ce que l’on vient chercher. » Et pour peu qu’on prenne les choses avant le sourire, c’est fou rire garanti. Entre les top modèles qui posent dans la neige et les pisteurs qui cherchent absolument à vous acheter vos skis et vos chaussures même si elles ne sont pas à la bonne taille, je vais d’étonnement en étonnement. Une autre façon de vivre la montagne, le ski. Pour le moins rafraîchissante.



























         17 Août. Ma saison est finie. Je range mes Rossignol dans leur housse. Jusqu’en novembre. Enfin. Presque. Un coup de fil de Nouvelle-Zélande ou d’Australie est si vite arrivé. Car une chose est sûre : quel que soit le mois de l’année, il y a toujours un endroit sur la planète où il neige. Et où l'on peut rider.





    Photos : Jean-Marc Paillous, Olivier Waisblat, Max Wiki, Tristan Shu, Keith Carlsen, Frédérique Flori