vendredi 29 juin 2012

Lucas Brunelle, le cycliste déjanté, change de braquet. Son dernier film "Line of sight" tient la route.




"Line of sight" est sans aucun doute le DVD et un des films le plus attendus de l'été. Le prochain opus de Lucas Brunelle, un des cyclistes les plus déjantés de la planète devrait sortir début juillet. Et à voir les images de la bande annonce, Lucas confirme bien que son cas est désespéré. Toujours sur les chapeaux de roues.
Après avoir rongé son frein pendant des années, à filmer des petits bouts de course ici et là, il a compilé quelques une de ses plus expériences les plus folles. Peut-être pour avoir pignon sur rue.


Dans ce film, pas de piste, pas de route déserte, encore moins de chemins de randonnée, Lucas Brunelle fonce et s'enfonce dans son univers de prédilection : la rue où il s'est fait une réputation de tête brulée. D'abord comme coursier dans les grandes métropoles urbaines, puis comme participant aux multiples courses sauvages en ville organisées un peu partout aux Etats- Unis.
Filmant la plupart de ses sorties à l'aide de deux caméras fixées de part et d'autre de son casque, il est devenu une icône du ride urbain tant il se joue des obstacles et des voitures. Là où les autres freineraient pour éviter un danger, il accélère pour mieux le contourner.
Le style de Lucas Brunelle est tellement radical que certains disent qu'il a un petit vélo dans la tête. Son trailer en témoigne.


Lucas est né à Boston et a vécu toute son enfance à Martha Vineyards, une île au sud de Cap Cod dans le Massachusetts qui accueille chaque été la jet set américaine. Une île sans feu rouge qu'il parcourt avec son labrador et ses copains. Une adolescence très agitée à faire les 400 coups. Pauvre parmi les riches, dyslexique au milieu d'élèves studieux, pendant des années, il se sent rejeté, incompris et affiche une certaine défiance vis à vis de l'autorité, des règles et des institutions. Pas très brillant coté études où il faut l'envoyer à coup de pompes au lycée mais ultra motivé en BMX où il ne connaît pas de coups de pompes. 


Il a un peu tendance à sortir du cadre.  Plein d'énergie, il multiplie les sorties de route en classe et dans la vie jusqu'au moment il achète un vélo qui sera sa bouée de sauvetage. Il remporte plusieurs courses en junior, en universitaires et s'illustre chez les seniors  dans des équipes réputées. Avec un style d'un style très agressif, car il n'hésite pas rouler sur les pelouses, les trottoirs et à frotter dans les sprints. Il s'attaque aussi bien aux cotes les plus raides qu'à celles de ses rivaux.



Après plusieurs années  à participer à des courses "pro-ams", il se lasse de ces classiques. Il fuit cet univers trop lisse et trop rigide. Il devient alors coursier à vélo à New York et participe à ses premiers "Alleycat races", des courses sauvages sans autorisation en pleine ville au milieu du trafic. Il y rencontre des coureurs plus rapides, mais sa rage et son agressivité qui ne l'ont pas quitté depuis ses jeunes années passées à dérailler et à faire des courses poursuites avec la police font merveilles. 
Une vie digne d'un roman américain,  l'histoire d'un bad boy qui se sort d'un mauvais cycle (maison de redressement, prison...)  grâce au vélo. 



Lucas Brunelle en connaît un rayon coté informatique, à coté de ses heures de livreurs, il fait des dépannages, s'occupe de matériel et de donne des formations à des débutants. Passionné de technologie, le Bostonien a pris l'habitude de se filmer en train de rouler. A l'aide de caméras fixées sur son guidon puis sur son casque, il fait partager ses sensations à ceux qui n'ont pas la possibilité de se rendre sur les courses. Un système qu'il a perfectionné depuis 2001 et ses premières images. Après plusieurs essais insatisfaisants  à cause des vibrations, du poids des batteries ou de la faible fiabilité des télécommandes, il s'est perfectionné son propre système fixé sur son casque avec une caméra tournée vers l'avant et une autre vers l'arrière. Un appareillage lourd près de cinq kilos qui pèse sur sa nuque mais qui donne des séquences qui ne manquent pas de selle.


Au début, Lucas Brunelle a commencé par filmer un de ses amis, Kevin Porter, dans les rues de Boston puis il s'est mis à tourner dans les courses de rue qu'on surnomme les "alleycats races, des compétitions urbaines créées par et pour des cyclistes ayant des vélos à pignon fixe. Des courses spectaculaires organisées le plus souvent sans autorisation en pleine ville. Le concept est on ne peut plus simple : boucler le plus rapidement possible un circuit formé par plusieurs balises à la manière des coursiers à vélo qui vont d'un client à l'autre à la force du mollet. Qu' importe les moyens, les règles de circulation,le sens du parcours. Qu'importe si les feux sont rouges, si il y a ou non des bouchons, si les trottoirs et les chaussées sont glissantes ou surchargées. Seuls comptent la rapidité, la débrouillardise et le plaisir de rouler à fond. Adrénaline garantie...



L'Américain a popularisé ces championnats underground, ces courses dont les lignes de départ et d'arrivée sont connues au dernier moment. En 2003 lorsqu'il a posté ses premières vidéos amateurs sur son site, son serveur a explosé. Il en a changé et incapable de faire face au  grand nombre de connexions le suivant à lui aussi changé. La police a même cru qu'il hébergeait un site pornographique tant il y avait de visites. Loin de lui l'idée de faire du business, sa seule envie était de montrer les coulisses de cet univers de riders plus passionnés les uns que les autres. Peu à peu, il s'est fait un nom en montant ses vidéos dans des festivals spécialisés comme le "bike film festival".



Une reconnaissance qui s'est traduit par des invitations un peu partout dans le monde. L'ancien "bicycle messenger" s'est rendu en Asie, en Europe, en Amérique latine pour filmer au plus près les cyclistes mais aussi pour se lancer de nouveau défis. L'homme n'est pas du genre à pédaler dans la choucroute  et il va jusqu'au bout de ses idées. Idées fixes et pignon fixe, en 2005, il a roulé plus de 10 heures sur la grande muraille de Chine alors que c'est théoriquement interdit. Il s'y est rendu après la tombée de la nuit et a parcouru des dizaines de kilomètres. Un parcours incroyable avec des montées raides, de longues successions de marches à descendre et un paysage à couper le souffle. Le plus difficile étant après coup les remous causés par son intrusion nocturne et l'incident diplomatique qui s'en est suivi.


Plus près de chez lui, ce fan d'échappées belles a démontré son sens de l'équilibre et son goût des expériences inédites en glissant sur un fleuve gelé, la "Charles River"  près de Boston, avec une bicyclette dotée de roues spécialement étudiées. Un nouveau terrain de jeu pour ce casse cou plein d'audace. Avec ce DVD et ce trailer de Benny Zenga très remarqué, de nombreuses portes s'ouvrent à lui, espérons pour lui que cela ne soit pas celles d'un automobiliste. Mais l'homme est un acrobate, qui a appris à tomber en préservant son casque contrairement aux autres cyclistes qui s'en servent pour se protéger.



Le casse-cou qui a vu plusieurs de ses copains d'enfance sortir du cadre a su trouver son chemin. Et en devenant un homme d'images, il a redécouvert son sport. Quand il cherchait à gagner, il avait la tête dans le guidon, il ne regardait que sa ligne, il s'est mis a ouvrir les yeux sur ses concurrents, sur les spectateurs, sur les villes qui accueille les compétitions. Il s'est ouvert au monde. Même si il a mis ses espoirs de victoire de côté, en passant derrière la caméra, l'ancien champion n' a pas touché le fond. (Sauf lorsqu'il s'est élancé en pleine mer pour une plongée et des contre-plongées étonnantes.) Il a pris une autre dimension.


Pour Lucas Brunelle, le vélo n'est pas une danseuse, juste a "way of life". L'avantage de la voiture sur le vélo, c'est que l'on peux se mettre sur les pédales sans se cogner la tête.



dimanche 24 juin 2012

Quand les photobombs explosent... Entre une photo ratée et une photo réussie, cela se joue à la seconde près.


Entre une bonne et une mauvaise photo, il suffit parfois juste d'une seconde. Une toute petite seconde qui fait la différence. Et c'est cette capacité à saisir des instants uniques qui a fait le renom des plus grands reporters. Des moments tragiques, drôles ou insolites. Un bon matériel ne fait pas tout, il faut aussi avoir  de la chance.



De la chance mais aussi du métier. Car pour être au bon moment au bon endroit, il faut avoir de l'expérience, savoir se placer et sentir les coups. La chance sourit aux audacieux, ceux qui prennent des risques en connaissance de cause. La chance, c'est avant tout une question de préparation, et de vigilance. "Prospérité suppose capacité", écrivait Victor Hugo.



Le site "Boredpanda"a compilé toute une série de clichés étonnants. Qui jouent souvent sur une mauvaise interprétation possible de situations parfois très banales mais qui donnent lieu à quiproquo. 





Luck is what happens when preparation meets opportunity.” disent les Anglo-saxons. Et à voir les clichés suivants, il faut reconnaître qu'avec un peu de patience, un pro qui a su travailler son cadre arrive souvent à ses fins. 






Un conseil donc à tous ceux qui vont partir cet été avec leurs appareils. La chance est le sourire de l'inconnu. L'optimiste se la crée, le pessimiste lui fait peur. Ce que l'on appelle de la chance, c'est la capacité à faire face à l'imprévu et à le saisir au vol. 




Si les chanceux sont ceux qui arrivent à tout, les malchanceux sont ceux à qui tout arrive. Quand ils ont un cliché qui pourrait égayer leurs albums, certains s'aperçoivent après coup d'un détail qui cloche. Un individu qui passe devant l'objectif au dernier moment, un intrus qui s'incruste dans le fond et un imprévu gâche toute une mise en scène glamour et solennel. Les Américains ont surnommé ces photos si ridicules qu'elles en deviennent collectors : des photobombs. 




Hier, ces photos ratées finissaient à la corbeille. Aujourd'hui, elles connaissent leurs heures de gloire sur la toile avec des sites comme photobomb.net ou photo-ratées.com. Les internautes se régalent de ces erreurs d'inattention et se forwardent de bon coeur les braguettes ouvertes, les yeux rouges ou les erreurs de cadrage.
Les photobombs les plus courants sont à retrouver dans les mariages. Question contraste, le coté conventionnel et convenu de la cérémonies se marie bien aux simagrées des trouble fêtes. Les nases sont souvent à la noce.



  

                                              



Mais l'endroit le plus propice à ces grains de sable reste la plage.









Les "bombing" les plus répandus ont pour objet les animaux. Des marmottes, des lamas ou des chats qui ont oublié d'être bêtes et qui volent la vedette aux humains.








Point commun à tous ces clichés inattendus : la largeur des plans et la place laissée sur les cotés. A l'image de la photo officielle de François Hollande réalisée par Depardon qui s'est tant prêtée au meme. Un cadre large offre de multiples possibilités d'incrustes. 








Le hasard est le plus grand de tous les artistes. Et parfois, l'humour se cache parfois dans les situations les plus sérieuses.  Que cela soit pour vendre une table sur e-bay ou un avis de recherche. 









Les photobombs ont tellement de succès qu'ils sont devenus un phénomène à la mode. A tel point que le site américain "College humour" qui n'en rate pas une, a imaginé une fausse application sur photoshop pour créer sur votre ordinateur votre propre photo loupée. Le monde à l'envers. 



Après entre une photo ratée et une photo réussie, la ligne est difficile à tracer. Le détail qui tue peut se transformer en petit plus extrêmement vivant. Et comme il faut bien trouver de bonnes chutes à ses articles, en voilà les deux. Deux clichés renversants.





Rassurez vous quand même. On n' arrête pas le progrès. Il existe désormais une arme contre le photobombing. Une application créée pour Androïd et intitulée Scalado Remove qui permet de nettoyer vos photos des éléments les plus indésirables. L'appareil prend plusieurs photos de suite du même lieu ce qui permet d'un clic de recomposer le cadre "clean" et d'enlever les parasites. Démonstration. Pour le moins efficace, mais attention néanmoins à ce que le côté aseptisé de ces nouvelles photos ne fassent pas disparaître toutes ces surprises qui faisaient le charme des photos d'antan.