vendredi 22 février 2013

Une sélection éclectique sous le signe du souvenir et de l'imagination



Clin d'oeil  / Bipoland, une superbe vidéo de Matthew Brown sur la Pologne d'hier et d'aujourd'hui 




Un film étonnant, un hymne à la Pologne et ses habitants. Un hommage à ceux qui sont morts en déportation la-bas, pendant la deuxième guerre monde et à ceux qui s'efforcent de faire de ce pays une terre accueillante et bienveillante. Bipoland, un court métrage qui montre les deux visages de la Pologne. Matthew Brown était parti se recueillir dans les camps dont il avait entendu parler depuis sa plus tendre enfance et il est tombé sous le charme de la lumière et des paysages de l'Est.
Le photographe a été transformé par son voyage Auschwitz. Il s'attendait à être ému, bouleversé par ce lieu de mémoire et son histoire, et il a découvert un beau jour de printemps un site moins sombre qu'il imaginait, baigné par le soleil, avec des  fleurs et des oiseaux virevoltant au dessus des murs en briques. Il s'est dit la vie reprendre ses droits, le temps faire son oeuvre. "Il faut , il faudra sans cesse se rappeler que cela fût", disait un déporté. Aujourd'hui vivre pour soi, vivre pour eux, c'est aller de l'avant, construire un monde de paix et de respect nourri de ce souvenir et de ces images qui chaque jour nous accompagne et nous pousse à agir.
 Le reste de son périple l' a conforté dans cette dynamique et les scènes de vie qu'il a pu saisir avec son Canon 7 D au hasard de ses rencontres témoignent de son envie de partager, de construire ensemble, de repartir de plus belle après cette pause souvenir.
Un voyage initiatique monté avec talent sur une musique le deuxième mouvement de son Concerto Tirol pour piano et orchestre de Philip Glass.

Clin d'oeil  / "J'ai tué Oussama Ben Laden" : un film d'animation choc retrace le parcours du Navy Seal qui a abattu le chef d'Al-Qaida




"The Shooter" est l'histoire bouleversante du soldat qui a tué Oussama Ben Laden. Un film d'animation troublant basé sur le témoignage du soldat qui, le 1er mai 2011, a abattu le chef d'Al-Qaida. Son récit  édifiant qui retrace les états d'âme de ce militaire qui vient l'armée après des années de bons et loyaux services dans les Navy Seals . Une retraite qu'il vit avec une épée de Damoclès au dessus de la tête craignant d'être à tout moment identifiés par des terroristes assoiffés de vengeance. Ses propos recueillis par le journaliste Phil Bronstein et publié par le journal Esquire ont été mis en image avec brio. Un petit joyau qui montre une toute autre vision de ce raid qui aura fait couler beaucoup d'encre. L'envers de la médaille...
 

Clin d'oeil / Un spot suisse de Solidar qui dénonce la spéculation sur les denrées alimentaires, une pratique financière qui affame l'Afrique




Décalé, déjanté, impertinent. Le dernier spot de Solidar Suisse s'en prend à ceux qui jouent sur le prix des denrées alimentaires, ceux qui spéculent sur la hausse du blé, de l'orge, du manioc. Une pratique de plus en plus prisée par les courtiers et  qui malheureusement se traduit par des cultures plantées en dépit  du bons sens et des revenus aléatoires pour ceux qui sont sensés vivre de la terre. De plus en plus de banques, de fonds de pension suisses amassent des fortunes sur les marchés des matières premières et l'ONG appelle les internautes à signer une pétition pour réguler ce commerce très lucratif. Parmi les sociétés qui spéculent le plus sur ces cours, on trouve bon nombre de groupes helvétiques. Selon une enquête de KPMG, en 2009 plus de 12 milliards de francs suisses ont été placés sur ces marchés juteux qui peut rapporter pas mal de blé.


Clin d'oeil  / Papper Shredder une fantaisie vidéo, un hymne facétieux au snowboard 





Si certains ont besoin de gros budgets pour faire rêver, d'autres arrivent à faire rêver avec trois bouts de papiers et beaucoup d'imagination. Paul et Stephen Gemignani font partie de ces derniers. Ces amoureux de champs vierges et de poudreuse signent avec "Papper Schredder", une vidéo poétique et léger. Un film d'animation simple, onirique à souhait où le héros imaginent allongé sur son canapé des sauts de barres rocheuses et des manœuvres incroyables avec une petite figurine qui se faufile dans son entre livres et bouteilles. Plus de deux cents heures de travail pour donner vie à un athlète de papier, deux cents heures à mettre bout à bout ces courtes séquences réalisées en stop motion. Un hymne au snowboard et à ceux qui douze mois sur douze pensent, vivent et vibrent au rythme par les big air et des rails. Un appel à aller rider que je vais suivre de ce pas. 

vendredi 15 février 2013

La sélection de la semaine : de quoi vous réchauffer

Marre de la grisaille, du froid ? Cette semaine, une sélection qui devrait vous réchauffer avec au programme du sport, de la sensualité, du soleil, et du rire.

 


Clin d'oeil : la dernière vidéo "Hidden lines" sur un kitesurf trip à Nitro City de la bombe



De l'aventure, des potes, des filles, du sport, des paysages magnifiques, tel est le cocktail très réussi du dernier opus de la web série : "Hidden lines". Un surf trip ou plutôt un kite surf trip au Panama avec des athlètes qui envoient du gros et qui délirent. Au delà du sport, l'occasion de découvrir un pays autrement, de faire des rencontres. De partager des moments forts et de s'amuser. Et il faut dire que Youri Zoon et Nick Jacobsen ne sont pas les derniers à faire les fous une fois sortis de l'océan. Ils s'inventent des challenges tous plus déjantés les uns que les autres : glisser dans la piscine de leur hôtel alors que des clients lisent tranquillement autour du bassin ou demander à des playmates de se dévêtir pour les encourager à se dépasser. Potaches mais aussi spectaculaires car quand le vent se lève, ils font preuve d'imagination et de souplesse comme quand ils montent voile en main sur les épaules de leurs copains. A "Nitro City" au Panama, un complexe hôtelier situé à une heure de Panama City et détenu par Travis Pastrana, un ancien champion de motocross freestyle, les amis ont trouvé dix milles idées pour profiter des joies de l'Océan Pacifique. Ils rident et rient : une énergie communicative.
Clin d'oeil : "Ode to the summer", les plaisirs de l'été en toute simplicité.

 


Vous raffolez de la douce chaleur des thés, des étés. De l'ambiance des levers de soleil, des premières lueurs de l'aube. Vous aimez sentir votre corps s' éveiller et vous délasser dans l'eau. Respirer, vous émerveiller d'un rien. Cette "ode to the summer" à l'été est un petit bijou. Une journée sans montre, une ballade à vélo sur les chemins sans autre guide que la lumière qui monte crescendo puis décline au fil des heures. Une rêverie bien mise en scène par Andrew et Carissa Gallo. Un chapelet de scènes bucoliques, de moments simples et intimes. Un joyaux qui fait du bien. L'été en toute quiétude vu par un couple délicieux basé à Portland dans l'Orégon. Un couple de photographes qui essaye de raconter des histoires avec une économie de mots et de moyens. Cette ode fait partie d'une série de courts métrages soutenus par le magazine Kinkfolk qui prône le retour à authenticité, à des rapports plus sains entre les gens. Kinkfolk est une revue avec un site plutôt bien fait néo hippie qui regroupe des artistes et des personnes enthousiastes qui cherchent à passer du bon temps ensemble, à partager des bonnes adresses et qui aspirent à donner un peu de sens à leur existence. Andrew et Carissa Gallo, c'est une signature : une atmosphère feutrée, des musiques douces qui rappellent l'enfance, des récits positifs et une tendresse folle. A suivre. 
 

Clin d'oeil : le burger Carl's Jr, de quoi se régaler





Du rêve, un peu de chaleur et de sensualité pour oublier les frimas de l'hiver... De quoi se régaler. Entre gastronomes.  Voilà un spot plus qu'inattendu : "Sun tan". A l'occasion du super Bowl, la finale du championnat de foot  américain, une célèbre marque de sandwich américaine a choisi de miser sur le glamour pour promouvoir son dernier burger au poisson : le "Southwest Patty Melt". Nina Agdal, mannequin vedette de 20 ans y déguste très langoureusement son encas sous le soleil en bikini. Le lien entre les deux n'est pas évident mais les internautes ont adoré la publicité. Faut dire que le Super Bowl est un événement sportif très prisé par la gente masculine. En une apparition, la "nina" a réussi à éclipser les précédentes égéries de la chaîne de fast food Kate Upton, Kim Kardashian et Paris Hilton. Evasion et érotisme, une association qui fait toujours recette : la bombe a fait exploser les audiences.


Clin d'oeil :  vous avez l'estomac dans l'étalon, malheureusement il y a Findus !

 
La vérité si jument, c'est le mashup de la semaine. Depuis qu'on a retrouvé des pattes dans des pates italiennes, les parodies se sont multipliéesEt comme, il n'y a pas que des bourrins chez les internautes, l'un d'entre eux un peu givré et qui aime l'épate (les lasagnes surtout ) a concocté un détournement qui fera surement un effet boeuf chez vos amis. Vous vous embêtiez. Heureusement, il y a Findus. Sabot, pardon c'est beau comme du Chateaubriand. Il n'y a rien de mieux qu'un peu d'humour pour se remettre en selle. A ce rythme là, "il y aura du jockey dans votre fromage blanc".

Clin d'oeil Une parodie des Misérables interprétée par des militaires sud-coréens



Les conscrits sud coréens n'en peuvent plus du service militaire obligatoire au quel ils sont astreint et le font savoir. Ils en ont marre de ne rien faire et de le faire tôt, de consacrer deux ans de leur vie à regarder de l'autre coté de la frontière et patrouiller le long du no man's land qui les sépare de la Corée du Nord. Pour faire remonter leur ras le bol, ils  ont mis en ligne une grande fresque de 13 minutes initulée "Les Militaribles".  Une parodie de la comédie musicale des  Misérables dans laquelle on voit des militaires déblayer la neige en  reprenant l'air des forçats en Coréen. Un moyen original pour déplorer la vie stricte à la quelle ils doivent s'astreindre, éloignés de leurs proches, de leurs petites amies, reclus  dans des bases secrètes, sans téléphone ni internet pendant des mois. Un calvaire que ces jeunes comprennent de moins en moins et qui se traduit chaque année par de nombreux suicides. Coupés du monde alors qu'ils vivent dans un des pays les plus connectés du monde, plusieurs d'entre eux ont eu le temps de réfléchir et d'imaginer un clip un peu délire qui a peu de liens avec l'œuvre de Victor Hugo. Jean Valjean, amoureux de Cosette obtient un créneau d'une heure pour voir sa petite amie. Et il vit cette permission comme un drame, une injustice sachant que le trajet qui les sépare prend 50 minutes.
Réalisé par un étudiant en cinéma et interprété par 80 figurants, "Les militaribles" devrait faire le buzz  en Corée et encore. A l'occasion de la sortie des Misérables, le blockbuster US interprété par Russel Crowe et Anne Hataway qui arrive dans les salles. 

Clin d'oeil Un rappeur chante et déplore la misère au quotidien en Iran : un flow pour remettre la société à flot




Emad Ghavidel est en train de se faire un nom en Iran. Ce jeune rappeur de 23 ansjoue avec les mots et les maux de la société. Dans son dernier clip "Chauffeur de taxi", qui se partage sur Internet, il raconte le difficile quotidien des classes populaires iraniennes. Un succès.

Originaire de Rasht, dans le nord du pays, il jongle avec les rimes et les petits boulots pour survivre. Ancien chauffeur de taxi pour compléter son revenu, il sait ce que sait que d'attendre le client pour quelques euros. Une profession fatigante, ingrate qui lui a permis d'ouvrir les yeux sur le monde, "On ne peut pas nier qu’il y a un problème aujourd’hui quand des gens propres sur eux négocient pour 0.25 centimes d'euros!"
Il connait les afffres du métier. "J’ai connu un chauffeur qui, alors qu’il faisait le trajet Rasht-Téhéran, s’est fait arrêter à un poste de contrôle et a passé un an en prison parce qu’un de ses passagers avait de la drogue sur lui. Il a perdu son taxi, donc son gagne-pain. C’est à force de parler avec eux et de voir toutes ces difficultés que j’ai décidé de chanter cette chanson."
Artiste peu connu, Emad n'aurait jamais imaginé connaître le succès dans son pays. Le rap est  underground en Iran et les autorités  ont plutôt à pouchasser les jeunes qui s'adonnent à cette musique occidentale. Mais par un concours de circonstances, sa chanson est passée sur PMC, une chaîne iranienne basée à Los Angeles. Puis reprise à Téhéran par la population qui s'est reconnue dans ces paroles. Et qui a accroché à son texte qui tranchent avec les romances à l'eau de rose.
Un coup de projecteur bienvenu pour un musicien atypique qui a envie de parler des questions de société. Une aubaine pour un acteur engagé qui s'était fait connaître avec deux titre très poitiques sur les rebelles syriens qui défendent la ville  d'Homs au risque de leur vie et sur les femmes sans voiles qui se font brûler le visage à l’acide par des hommes qui les trouvaient amorales.

vendredi 8 février 2013

Ma sélection de la semaine : décrochez la lune

Ma sélection vidéo de la semaine. Trois coups de coeur. Trois buzz.
Un clip engagé des employés de PSA pour éviter le clap de fin et la fermeture de leur société.
Un portrait ultra sujectif de Bruce Mac Laren, pilote et créateur de l'écurie de F1 homonyme : un hymne à l'engagement et à la création. 
Et un film étonnant sur un lever de Lune en Nouvelle-Zélande. De quoi vous mettre des étoiles plein les yeux. Enjoy.

 

Clin d'oeil : Full moon party, ombres néo-zélandaises



Mark Gee a décroché la lune. Mark Gee ? Un photographe spécialiste d'astronomie et de sport basé à Wellington. L'artiste qui pensait tourner au départ un court métrage qui ne dépasserait pas les frontières de la Nouvelle Zélande est aujourd'hui en tête des visites sur Viméo. Il faut dire que sa création, "Full moon silhouettes", est étonnante. Simple mais efficace. On y voit la Lune se lever au dessus du Mont Victoria et des randonneurs attirés par le spectacle se découper en ombres chinoises devant cette sphère lumineuse.
Le 28 janvier dernier après plusieurs essais infructueux, à cause d'une  météo capricieuse ou d'emplacements inappropriés, il a enfin réussi à capter la séquence qu'il pourchassait depuis des mois. Et réussi un film astucieux. Placé à 2 kilomètres du promontoire, il a sorti son Canon 1D mark IV, fixé son objectif Canon EF 500 mn avec un doubleur et a saisi cette scène magique.
Cette vidéo  n'est pas sans rappeler "Moonwalk" de Mikey Schaefer mise en ligne il ya peu de temps où l'on apercevait Dean Potter tendre une corde entre deux blocs de rochers dans le parc du Yosemite et marcher à contre jour tel E.T. sur sa bicyclette . Un film devenu culte, vu plus de 720 000 fois et tourné lui aussi avec un énorme téléobjectif Canon de 800 mm.
Car pour une fois, pas de trucage ou de retouche. Juste un saisissant  jeu de contraste. Le réalisateur a tourné huit minutes sur pied et l'effet grossissant est seulement du à l'otique employée. Un téléobjectif de grande taille qui donne l'impression de regarder la lune au travers d'un télescope. Au contraire les personnages, eux, semblent tout petits car le photographe s'était installé à l'autre bout de la ville. Ils auraient été deux fois plus grands si il s'était rapproché d'un kilomètre .Comme quoi la photo peut s'avérer une question de mathématiques.
Certains facétieux ont fait remarquer que la Lune se déplaçait vers la gauche et que cela sentait le fake.  L'explication est assez prosaïque : la scène se passe aux antipodes avec un sens de rotation inverse à celui que nous observons nous dans l'hémisphère nord... Cela méritait bien une mise au point. Une mise au point à l'infinie en l'occurrence.

Clin d'oeil : Un hommage à un as du volant qui a inspiré beaucoup de passionnés, Bruce Mc Laren , un créateur, un entrepreneur roi des grands prix





 « Life is not measured in years alone, but in achievements ». La vie ne se mesure pas seulement en nombre d'années. C’est la phrase forte d'un petit film hommage à  un grand pilote de course, Bruce McLaren. Une vidéo intitulée "Courage", réalisée par  Marcus Söderlund qui fait partie d’une trilogie de trois petits spots mis en ligne pour célébrer les 50 ans de l’écurie de F1 qui porte le nom de son créateur. 
Bruce  Mc Laren, était un sportif néo-zélandais adulé de son vivant. Entre 1958 et 1970, il s'était illustré sur les circuits en gagnant à 22 ans son premier grand Prix de formule 1 et en remportant de nombreuses victoires dont les vingt-quatre heures du Mans en 1966. Une trajectoire fulgurante brutalement interrompue en 1970 quand le pilote et constructeur décède au cours d'un violent accident sur le tracé de Goodwood en Angleterre. A l’âge de 32 ans alors qu’il essaye une de toutes ses nouvelles voitures, son capot s'envole et il percute un poste de contrôle. Un destin tragique mais sa mémoire, son héritage sont plus vivants que jamais grâce à son écurie qui brille depuis des dizaines d'années sur les grands prix.
Selon le réalisateur suédois qui s'est passionné pour le personnage : "Les films peuvent changer votre façon de regarder le monde en vous montrant comment une grande figure l'appréhende. Et j'ai voulu défendre le regard de Bruce Mc Laren et son attitude positive". Un message que l'on retrouve dans la conclusion de ce court métrage sobre qui met en scène le fantôme du jeune entrepreneur passionné de voitures de sport : " J'ai fait plus que laisser un nom dans les mémoires. Je suis devenu une inspiration".

Clin d'oeil L'air du temps, quand les employés licenciés de PSA donnent de la voix


Les employés de l'usine PSA d'Aulnay ont choisi de faire un clip pour alerter l'opinion sur la fermeture annoncée de leur site, se fédérer dans la lutte et collecter des fonds pour la lutte qu'ils sont en train de mener. 
Lorsqu'en juillet 2012, les ouvriers qui fabriquaient la C3 ont appris que la direction avait l'intention de mettre fin à leur activité, ils se sont tournés vers l'un d'entre eux pour écrire un chant susceptible de conter leur histoire et de les fédérer. Franck Jautee, rappeur à ses heures, avait déjà donné il y a quelques mois un concert dans un des ateliers de l'usine avec son groupe Tango et Kash. "Ils étaient tous tristes, rebellés, énervés" raconte celui qui est surnommé Kash Leone par ses collègues. " Ils m'ont tout de suite dit  "Est-ce que tu peux faire une musique, parlant de ce qui se passe aujourd'hui ? J'ai dit d'accord, je fais la musique mais à la rentrée vous vous devez tous être dans le clip". Parole tenue. Le texte écrit, la plupart d'entre eux acceptent d'apparaître dans un clip. Façon lipdup, certains reprennent "ça  peut plus durer" le refrain de la chanson.
Une présence qui donne chair à ce drame et permet de mettre des visages sur ces personnes en plein désarroi qui se sont donné corps et âme pour leur marque et qui sont jetés sans façon. Victimes de la crise, de la baisse des ventes de voitures, ils disent leur colère face à l'inconséquence de leurs dirigeants qui n' ont pas pas senti le vent tourner et qui jouent avec eux, comme sur une variable d'ajustement. Ils critiquent des patrons qui s'augmentent, les actionnaires qui s'octroient des dividendes  alors que leur gestion à courte vue se traduit par des ventes en berne, des licenciements et la fermeture de sites historiques. "PSA : politique au service d'actionnaires", "PSA : patrons saboteurs d'avenirs".
"Cela ne peut plus durer", un rap entêtant et un clip bien mixé (avec les voix d'Arnaud Montebourg et de David Pujadas), soigneusement réalisé par deux autres employés menacés, Seb et DJ Rage qui ont passé six mois à mettre en images les paroles du chanteur. Tristesse, inquiétude, malaise...  Kash parle cash. Aussi direct dans ses textes que lorsqu'il donnait des indications aux six ouvriers qu'il encadrait.  
1000 usines ont fermé sur les douze derniers mois. C'est l'air du temps. "Ca peut plus durer"  : un clip pour éviter un clap de fin.



 

vendredi 1 février 2013

Ma sélection de la semaine, des histoires sans paroles


Clin d'oeil : "Banglasdesh working children" pour dénoncer la condition de travail des enfants au Bangladesh



"Bangladesh working children" est sans aucun doute la vidéo à voir sur les sites de partage actuellement. Remise en ligne cette semaine sur reelhouse.org, après avoir été diffusée en toute discrétion sur viméo il y a un an, ce film de 3 mn 54 secondes montre les conditions de travail des enfants au Bangladesh. Alors qu'en Europe, les jeunes du même âge vont à l'école ou jouent entre eux,  dans ce pays qui figure parmi les plus pauvres de la planète, les gamins travaillent pour faire vivre leur famille. Des heures et des heures de labeur chaque jour pour ramener de quoi manger à la maison. Ils sont des milliers à travailler dès l'âge de cinq ans dans des ateliers qui confectionnent des vêtements ou des pièces détachées pour l'automobile. Partant du principe qu'il n'avait pas de mot pour qualifier cette exploitation inhumaine, le réalisateur espagnol Borja Costa a pris le parti de se contenter de filmer leurs visages las,  vides de toute expression et de les présenter trimant sur leurs établis sans aucun commentaire. Les images parlent d'elles-mêmes.


 Clin d'oeil : Micha Hurni, un Bernois qui n'a pas le moral en Berne




La Suisse, un pays qui s'endort? Pas si sûr. Micha Hurni est un Bernois qui n' a pas le moral en berne. Bien au contraire, sa bonne humeur est communicative. Parti sur les routes cet été avec deux copains, il est revenu ce petit road trip d'une semaine avec des heures de rushs où on le voit sauter partout. Sur une falaise, sur un pont, sur un ponton...Gymnaste, confirmé, l'Helvète bondissant, s'est amusé à exécuté des sauts acrobatiques devant quelques uns des sites les plus emblématiques du pays. Des bonds spectaculaires filmés avec une caméra Sony NEX FS 700 E dotée d'une fonction de ralenti très avancée qu'on retrouve d'habitude sur du matériel haut de gamme. 10 fois en full HD et 40 fois en basse qualité. Pas si sot puisque le rendu relève autant  de la vidéo sportive que de la carte postale sur un pays qui le valait bien.

Clin d'oeil  Le "Strip Tease" du  maire d'Estaimpuis, une histoire belge



Il est devenu une vedette avec l'arrivée de Gérard Depardieu dans sa commune.Daniel Senessal, le maire d'Estaimpuis, petite commune belge située à un kilomètre de la frontière française a fait l'objet d'un documentaire étonnant disponible en ligne. Un portrait truculent d'un personnage haut en couleur qui consacre une grande partie de sa vie à servir ses concitoyens. .
Trois journalistes, Jérémie About, Sébastien Bardos et Julien Dufurier ont suivi cet hiver le quotidien du bourgmestre. Personnage haut en couleurs, autant dans sa vie que pour ses habits, Daniel Senessal est belge, gay, et ami fidèle. Un reportage qui montre la vie d'un village plein dont la tranquilité légendaire a été soudainement perturbée par l'arrivée de la star française.
Au fin fond de la Wallonie, ce village que les journalistes ont appelé "un trou à rats" est exploré de fond en comble avec pour principal guide touristique, son "bourgmestre", un fils d'ouvrier sympa adoré par ses administrés. La salle de la mairie, le bar du coin, le resto d'en face, le bureau du maire, le club de football, les maisons de retraités et encore un autre bar. Les réalisateurs ont croisé beaucoup de monde, les habitants parlent un peu de Gérard Depardieu qu'on préfère appeler "Obélix". Et confient un peu de leur vie avec humour.
Un 26 minutes vivant sans commentaire qui n'est pas sans rappeler la série de reportages à succès Strip Tease.

Clin d'oeil  "Thémis endormie" : en Russie, un juge s'endort lors d'un procès et condamne une personne à cinq  ans de camp




En Russie, un juge a présenté sa démission après la publication sur Internet d'une vidéo où on le voyait sans doute possible dormant pendant un procès. Il faut dire que la scène  filmée par un blogueur, Vladislav Nikitenko et mise en ligne  il y a deux mois sous le doux nom de " Thémis endormie " a été vue plus de 150 000 fois sur You tube. Et que l'accusé  avait écopé de cinq ans de temps pour escroquerie. Vu le bad buzz, les avocats ont décidé de faire appel et le juge a démissionné. No comment. Enfin si. Ces images ont été dans la région de l'Amour. Pas convaincu que le condamné trouve son futur lieu de résidence  très romantique.