dimanche 14 octobre 2012

Martyn Ashton revient avec une vidéo de vélo trial qui tient la route et ne manque pas de selle




"Road bike party". On the road again. La dernière vidéo de Martyn Ashton est en bonne voie pour affoler les compteurs des sites de partage. En cinq jours, le court métrage de Robin Kitchin le mettant en scène en train de multiplier les acrobaties avec un vélo de course a déjà atteint 4 millions 200 000 vues sur You tube. 



Un million de visites par jour pour ce petit clip. Un succès considérable qui n'est pas sans rappeler l'aventure d'un de ses amis, Danny MacAskill, qui l'an dernier a posté en toute discrétion une vidéo tournée chez lui à Edimbourg et qui est devenu la super star du Trial grâce à son clip "Way back home". 23 millions de vues et une notoriété mondiale. 



Pour Martyn Ashton, ce soudain coup de projecteur est plus que paradoxal. Le cycliste britannique a été pro à seize ans, quatre fois champion  d'Angleterre et remporté  le titre suprême de champion du monde en 1995 en finissant premier de tous les grands rendez vous de sa discipline : au Japon, en Espagne ou en Slovaquie. 


Il a mis toute son énergie pour faire évoluer l'image du VTT Trial, en créant des événements grand public en ville, en écrivant des chroniques et en manageant une équipe de jeunes riders prometteurs. Et il va devenir célèbre à 37 ans au guidon d'un vélo en carbone conçu pour les compétitions sur route. Un Pinarello Dogma 2, l'engin utilisé par Mark Cavendish, le plus grand sprinteur actuel et par Bradley Wiggins, le vainqueur du tour de France 2012. Une perle à 12 500 euros qu'on manie rarement dans un skate park et encore moins sur les routes de campagne ou un pont à dix mètres de hauteur. 


Une perle de technologie plutôt lourd, très rigide, sans suspension, qui n' a rien a voir avec les prototypes chevauchés habituellement lors des virées urbaines. Et avec laquelle il est fort déconseillé de faire des roues avant ou des sauts périlleux. Très peu de cyclistes ne s'y seraient essayé. Encore moins  auraient réussi à survoler les obstacles avec un tel aplomb. Faut reconnaître que Martyn Ashton est un funambule extraordinaire capable de grimper les escaliers d'un immeuble ou de sauter une falaise. 



Quoiqu'il en soit, l'enthousiasme suscité par cette "road bike party" est une belle reconnaissance du travail du britannique qui depuis 20 ans s'efforce de populariser le VTT Trial, une discipline qui était plutôt confidentielle, très peu médiatisée,  et qui maintenant apparaît sur les chaînes spécialisées et qu'on entrevoit de plus en plus dans les rues en Grande Bretagne. L'aura du coureur devenu Team manager  dépasse aujourd'hui le petit monde des aficionados. N'étant plus directement concerné par le classement des épreuves du circuit pro, il a plus de temps pour faire des vidéos didactiques ou promotionnelles. Des pubs ou des petits films où il montre toute l'étendue de son talent. A l'image de la campagne "eMobile", ou celle de Mercedes-Benz ou il fait office de modèle dans les bureaux de la firme.  



Ce pied de nez ne manque pas de sel mais l'ancien "trialiste" n' en a que cure. Pour lui, l'essentiel est de faire connaître le vélo sans selle, que l'on peut utiliser en ville sur les trottoirs, dans les parks, en pleine forêt ou en montagne et de le rendre plus visible grâce à l'organisation en 2011 d' épreuves en ville à Bristol et Manchester pour le compte de Red bull UK.




Ce spécialiste du street trial a toujours eu le sens du show. Et il a appris à travailler en tandem avec les photographes et les cameramen. Ses photos témoignent d'une prise de risques calculée et d'une approche esthétique du VTT. Des clichés dans des cadres superbes qui sont repris dans les magazines qui montrent le courage et la maîtrise du sportif. Consultant à ses heures, il en connaît un rayon en terme de com et par les reportages auxquels il participe, le Britannique contribue à l'image du vélo plaisir.  







Son but : que son sport progresse. Pour faire évoluer la discipline, il n'hésite pas à donner de sa personne. Il a battu des records de saut en hauteur sur ces petits engins dotés de suspensions, des performances diffusés à la télé anglaise et enregistrées au Guinness book et il réalise de petites vidéos où il donne des conseils aux jeunes. Des petits modules simples et bien mis en scène. 




En bon ambassadeur, il contribue également à faire évoluer le matériel. Le cycliste de Newbury a créé en 2002 sa propre compagnie Ashton Bikes Ltd. Une société qui desinne et fabrique des montain bikes trial haut-de-gamme en série limitée notamment pour Raleigh.
L'entreprise de Martyn Ashton n'est pas encore très connue mais gageons qu'avec un peu de réussite, elle pourrait devenir aussi célèbre dans son secteur d'Aston Martin pour l'automobile.




A défaut, on peut lui souhaiter de faire d'autres vidéos ambitieuses. Tout comme l'autre star de la discipline, Danny MacAskill, qui avec son spectaculaire est devenu un poids lourd du web après avoir sorti deux autres films à succès à Londres et dans une usine désaffectée. 
Mais pas d'inquiétude à avoir, cela devrait rouler pour l'as du vélo à suspension qui a toujours su rebondir... Son nom est déjà plus connu que celui de Catherine Ashton, la porte-parole de l'Union européenne.

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