dimanche 21 avril 2013

Ma sélection : des films tout feu, tout flamme. Show devant.

Après avoir eu un coup de coeur pour "The Grand master" de Wong Kaï War, un biopic sublime où chaque plan est une petite merveille, voici quelques coups de coeur sur quelques films qui valent le détour. 




Clin d'oeil : des pompiers tout feu, tout flamme filmés au ralenti. Chaud devant !  



Il y a caméra et caméra. Certaines comme la Phantom Flex sont comparées à des Rolls et pas seulement à cause de leur prix supérieur à 140 000 dollars. 1000 images en 4K RAW ou 2500 images secondes en Full HD  : de quoi faire des ralentis incroyables...Des caméras dignes des films de Wong Kar Waï, capables de décomposer la trajectoire d'une goutte de d'eau et de la voir se déformer en arrivant sur le sol. Même en base lumière. 
Le constructeur vient de sortir son dernier modèle en 4K lors du salon de la National Association of Broadcasters début avril . Le réalisateur Gregory Wilson a eu la chance de la tester récemment. Et la petite fiction qu'il a tourné avec des pompiers américains est assez parlante.
Grâce au capteur Super 35, il est arrivé a nous plonger de manière ultra réaliste au coeur d'une intervention de l'Hébron Fire Départment. Il a demandé aux bénévoles de cette compagnie de pompiers volontaires située dans le Connecticut de répéter les gestes qu'ils font lorsqu'ils sont appelés sur un feu. Même si il s'agit d'une mise en scène, les hommes tout feu, tout flamme foncent avec leur lance dans une maison qui s'embrasse et le visage fatigué d'un soldat du feu aguerri retirant son masque en dit long sur le soulagement d'un homme qui s'est jeté dans les flammes sans trop savoir ce qu'il pouvait arriver. Un grand show. 

Clin d'oeil  : "C'est la vie", un hymne à la langue française, à sa beauté et son charme


C'est un film que n'aurait pas renié Jean-Pierre Jeunet, un court métrage qui par son rythme, sa fantaisie, et sa légèreté n'est pas sans rappeler "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain". Même voix off, même musique de boîte à musique, même traitement de l'image, même accumulation d'images d'Epinal, même sound design ultra présent. Mais le propos n'est pas là de dresser le portrait d'une jeune fille qui recherche à faire le bonheur partout autour d'elle. Plutôt de montrer l'influence du français sur les langues de nos voisins qu'ils soient italiens ou l'anglais. Nombre de mots font patrie de leurs expressions favorites, des "clichés", du "déjà vu" qui donnent "du charme" aux conversations quotidiennes.  Le récit de la jeune aventurière dont on suit la journée trépidante est truffée de références à la cuisine ou aux "ateliers" de "haute couture" comme foulard. Dans beaucoup de pays, le français est toujours la langue de l'amour, de "la belle vie" et les emprunts toujours de "bon ton" à la langue de Molière donnent du "cachet". L'écriture de cette gourmandise aussi délicieuse comme une "profiterole" est un "tour de force". Et la réalisatrice Simone Rivollini démontre outre des facilités d'écriture, une maîtrise des trucages, de l'utilisation des incrustations, des effets de transition et montre un talent évident.


Son aptitude a donner du rythme, à tout prévoir plan par plan, mouvement après mouvement est aussi bluffante que son style et son esprit caustique comme en témoigne son texte ciselé. Une pluie de stéréotypes en sténographie. 

Clin d'oeil :  Zicocratie, une réflexion sur le management et le leadership autour de la musique



Zoom sur la bande annonce d'un documentaire très original : Zicocratie. La comparaison entre la vie au sein d'un orchestre de jazz et le fonctionement hiérarchique que l'on connait dans l'armée, dans les entreprises ou dans les partis politiques. Un amiral, une femme politique, un sportif, un dirigeant d'entreprise ont assisté aux répétitions de l'ensemble MegaOctet dirigé par Andy Elmer et ils ont été un peu déconcerté par ce qu'ils ont découvert.
Le réalisateur Richard Blois a suivi pendant un an le travail des musiciens et demandé à Maryline Martin, qui dirige le chantier médiéval de Guédelon, Clémentine Autain, féministe, journaliste et femme politique, Jacques Lanxade, chef d’état-major des armées de 1991 à 1995, Alain Felce, ingénieur et coordinateur de lancement de modèles Renault, Patrice Dominguez, tennisman, ancien numéro1 français, DTN et capitaine de l’équipe de France, Charles Claden, capitaine du remorqueur l’Abeille Bourbon ou Bruno Scaramuzzino, PDG de l’agence de communication Meanings ce que cela leur inspirait. Une analyse intéressante sur le management et le leadership. Une idée originale et payante. 

Clin d'oeil : "Obey the giant", un court métrage sur l'histoire du graphiste Franck Shepard Fairey  auteur de l'affiche "Hope de Obama", un film qui l'affiche bien



Le poster "Hope" de la campagne de 2008, c'est son oeuvre. Frank Shepard Fairey est devenu le graphiste le plus connu du monde. Ce petit film "Obey the giant" raconte l'histoire d'un des plus grands artistes contemporains qui s'est fait un nom en touchant à la politique. Il raconte les premiers pas de cet illustrateur de talent, en 1990, alors qu'il était étudiant en art à Providence et que par effronterie il collait ses sérigraphies un peu partout dans la ville notamment sur les affiches de campagne du maire, un brute épaisse au passé trouble.

Adolescent, Shepard Fairey décorait des skateboards, imprimait des autocollants, dessinait des T-shirts. Il frayait avec une faune underground, fan de skate et de punk-rock. Dessinateur, il s'est d'abord fait connaître par les autocollants "André The Giant Has a Posse", le portrait d'un catcheur français au visage cabossé qu'il collait sur les murs de Rhode Island. Ce court métrage de Julian Marshall revient sur ce dessin tout simple représentant André Roussumoff, "André le Géant"l'adersaire d'Hulk Hogan dans les années 80, qui l'a lancé. Placardé sur l'affiche du maire en plein centre ville, il a été vu comme un acte de défiance à l'ordre établi. Et notamment par le candidat républicain Vincent "Buddy" Cianci. 
« C’est la première œuvre qui a vraiment compté. Celle pour laquelle il y a eu un avant et un après.
Ce panneau a provoqué tellement de choses, il a été tellement vu... Les gens se demandaient s’il y avait un acte politique derrière. Tout le monde s’interrogeait.
C’est là que je me suis rendu compte du poids qu’avait une image dans la rue, dès lors que ce n’est pas une pub. J’ai mesuré l’immense pouvoir que c’était. »

Son travail est devenu mondialement célèbre lors de la présidentielle américaine de 2008 avec la création du poster "Hope" de Barack Obama qui deviendra l'icône de la campagne. Une affiche imitée, détournée, reprise dans le monde entier.  L'Institut d'art contemporain de Boston le considère comme des artistes les plus influents du street art  d'aujourd'hui. Son travail influencé par Andy Warhol, Alexander Rodchenko ou Diego Rivera inspire à son tour des illustrateurs et grapheurs des rues à travers ses campagnes virales. Au point d'être street artiste le plus connu de la planète avec Bansky. Sans toutefois perdre de son caractère subversif. 

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