vendredi 25 janvier 2013

Le classement de la semaine : action, émotion

Clin d'oeil

Tommy Carroll, skateur et aveugle, vous en met plein les yeux





"Be brave, be safe". Cela fait dix ans qu'il skate. Dix ans qu'il arpente les "bowls" et mutilplie les tricks. La glisse, c'est sa vie. Et pourtant il est aveugle. Tommy Carroll à perdu la vue très jeune, conséquence tragique d'un cancer de la rétine diagnostiqué à l 'âge de deux ans. 
Parfois maladroit lorsqu'il marche dans la rue, il déploie ses ailes quand il se lance dans le skate park à côté de chez lui, un lieu qu'il connaît sur le bout des doigts. Il s'y rend la nuit ou aux premières lueurs du jour. A l'aube, il a les modules pour lui seul et peut se laisser guider par ses sensations et le relief. Il peut chuter, repartir, tenter de nouvelles manœuvres, se faire plaisir comme tout un chacun. Il peut  exploiter tout à loisir la moindre parcelle de la structure sans craindre de percuter un autre skateur, sans être déconcentré par les cris de ses voisins. Il ride à l'oreille, et s'oriente en fonction des sons que font ses roues sur le béton, un bruit qui varie en fonction de la vitesse et de la qualité du revêtement. Des images stupéfiantes, un récit émouvant. Une leçon de détermination de la part d'un jeune homme de 20 ans qui ne craint pas les chutes, les coups et qui trace son chemin sans se plaindre. Il tombe, il se relève et repart de plus belle. Au début, Tommy était  regardé avec sympathie juste parce qu'il était aveugle. Une compassion qui l' a agacé et titillé au point de lui donner envie de montrer qu'au delà de son handicap, il se considérait, lui ,comme un skateur à part entière au delà de sa cécité. Et sa ténacité  a payé puisqu'il s'est fait remarqué par de grands champions comme Tony Hawk, une des légendes de la discipline qui s'est rendu dans l'Etat de l'Illinois près de Chicago pour lui prodiguer des conseils et l'encourager. Étudiant en journalisme en deuxième année à Northwestern university,  son histoire de garçon équilibré et volontaire a ému un fabriquant de protections hollandais pour le sport qui a décidé de réaliser un film sur sa décennie passée sur les planches.  Un coup de pub pour l'équipementier hollandais Perry Sports qui fait dire au sportif après une chute, les protections c'est ce qui pour moi fait toute la différence en skate. On a le choix de les porter ou de les oublier, le choix d'avoir peur ou de s'exprimer en toute confiance. Un message très américain "Il y a toujours possibilité de dépasser un obstacle si on le veut vraiment."

 Clin d'oeil

"Invisible women", une très belle vidéo sur les migrants en Grande Bretagne sur Reelhouse.org





"Invisible women".  Un beau film intelligent. Une petite fiction pour parler des conditions de vie des migrants sud américains en Grande-Bretagne. De images léchées pour dénoncer l'indifférence des Anglais vis-à-vis de tous ceux et toutes celles qui travaillent la nuit dans les bureaux des grandes firmes internationales à Londres, à Newcastle ou à Manchester. Anonymes, solitaires. Ils se lèvent quand les autres dorment et vont dormir quand les autres se rendent au boulot. Elles s'appellent Maria, Bertha, Annabel… Des ombres, qui ont du mal à expliquer à leurs enfants qu'elles ne passent leur vie à travailler pour gagner une misère. Pour vivre ou plutôt pour surivre. Katharine Round s'est inspiré des témoignages de colombiennes exilées pour narrer le désarroi de ces latinos  dont personne ne soupconne l'existence. Un tiers d'entre eux à Londres, diplômés, font le ménage, passent l'aspirateur, lavent le linge ou débarassent la vaisselle. Pour certaines l'Europe était synonyme d'Eldorado, à l'arrivée, le rêve a disparu. Elles sont devenues invisibles. Symbole de cette disparition, pendant les cinq minutes que dure cette vidéo où ne voit jamais leurs visages. On entend juste leur voix. Sauf à la fin lorsque la réalisatrice montre leurs traits fatigués face caméra. Une trouvaille forte. Comme quoi l'art peut faire bon ménage avec un propos social.



Clin d'oeil

Un spot WTF pour le WWF : "La journée mondiale du pull" autrement dit "Enfile ta petite laine sinon cela va chauffer"



Il y a quelques années, votre grand-mère  disait "mets ton tricot sinon tu attraperas froid !" Signe des temps, aujourd'hui, les mamies ont changé de refrain : "Porte ton pull et lutte contre le réchauffement climatique". L'idée du dernier film viral du WWF est assez savoureuse.  
Partant du principe que "si chaque Canadien baissait son chauffage de 2° cet hiver (et mettait un pull), 4 mégatonnes d’énergie seraient économisées", la branche nord américaine de l'organisation écologiste a imaginé une opération de sensibilisation pour le moins atypique.
Lancé en 2011 et fort de son succès de 2012 (3,5 millions de canadiens et 300 organisations y ont participé), le National Sweater Day ou Journée de la p’tite laine dans la langue de Molière aura lieu le 7 février 2013. L'occasion de ressortir son pull tyrolien, son débardeur jacquard, de rigoler et de faire un petit geste pour sauver la planète.Ce n'est pas toujours coton de se renouveler quand on parle d'écologie mais avec son humour décalée, cette pub décalée devrait aider les jeunes à prendre de conscience des enjeux de tous nos gaspillages quotidiens.
Une vidéo qui fait chaud au cœur. Un spot atypique qui reçu un accueil chaleureux sur la toile.


Clin d'oeil Cascada, un film de kayak en eaux vives haut en couleur et riche en cascades




Voilà un petit film qui se détache, et de loin, dans la jungle des vidéos outdoor. Une vidéo avec des sportifs qui se démarquent par le goût de l'aventure. "Cascada".  Des cascades dans des cascades, de grosses chutes dans des grosses chutes. Un court métrage très pro par un amateur de belles images, de ralentis, de faibles profondeurs de champs, de plans vertigineux, de caméras embarquées, des portraits sensibles. Un joli travail sur le son, les ambiances, une pépite bien polie. Un mix entre découverte avec une plongée dans la forêt mexicaine avec ses pluies torrentielles, ses animaux et sport engagé avec des athlètes habitués à écumer les meilleurs spots d'écume. Erik Boomer, Tyler Bradt et Galen Volckhausen, Blake Hendrix ont pas mal ramé pour monter leur trip qui n'était pas gai tous les jours sur les sentiers avec de fortes pluies et de longues journées  pour se rendre sur les rivières mais le résultat est à la hauteur de leur investissement. Surtout que le réalisateur Skip Armstrong  qui se pique de doper l'audience a réussi un joli tour de force. Plongez vous dans ce film, cela vaut le coup. 

vendredi 18 janvier 2013

Une semaine sous le signe de la poésie et des bonnes résolutions


Clin d'oeil  "Révélation", la confirmation d'un grand talent

 "Révélation" est une invitation à vivre dans la nature, au rythme des saisons, une incitation à vivre pleinement. En ce début d'année, Seb Montaz Rosset a réalisé une carte de vœux très originale : "un poème visuel". Jolie formule du guide chamoniard et belle initiative qui mixe poésie, musique et vidéo. Sur une bande son onirique, il a posé quelques unes de ses plus belles images. C'est à la fois une présentation de son savoir faire et une petite œuvre artistique. Un montage rythmé à partir d'une multitude de séquences tournées ces derniers mois qui donnent encore plus d'ampleur à un texte très inspiré de Charlotte Davies. Un mixage particulièrement réussi de Zikali, compositeurs, spécialistes du sound design et partenaires habituels du réalisateur. On y retrouve sa marque de fabrique : une altération très légère de l'image, peu contrastée, qui donne une grande douceur à ses oeuvres. Une faible profondeur de champ, un léger filtre et des noirs peu présents."Révélation", la  confirmation d'un grand talent. Pourquoi "Révélation" parce que le poème de Charlotte Davies fait référence à un déclic, à la prise de conscience subite qu'on passe parfois notre vie à la gagner, qu'on passe souvent à coté de notre vie. Et qu'il convient de temps en temps de revenir à l'essentiel, à nos racines, ce qui nous fait vibrer, ce qui nous anime et d'être un peu plus en communion avec les éléments. Bref, à suivre un mode de vie plus équilibré plus simple en harmonie avec la nature et suivre sa voie.



Pourquoi "Révélation" parce que le poème de Charlotte Davies fait référence à un déclic, à la prise de conscience subite qu'on passe parfois notre vie à la gagner, qu'on passe souvent à coté de notre vie. Et qu'il convient de temps en temps de revenir à l'essentiel, à nos racines, ce qui nous fait vibrer, ce qui nous anime et d'être un peu plus en communion avec les éléments. Bref, à suivre un mode de vie plus équilibré plus simple en harmonie avec la nature et suivre sa voie. Voilà ce texte évocateur qui vous dit: "Allez y écoutez vous faites vous plaisir, c'est ainsi que vous serez heureux et retrouverez le goût de l'existence".


Clin d'oeil : " Let’s go crazy !", une campagne fraîche et pétillante

 Soyez fous. Soyez vous mêmes. Inutile d'essayer d'être un autre la place est déjà prise. Au contraire, ce qu'on vous reproche, cultivez le. Tel est le leitmotiv de ce petit film bien fait. Faites vous du bien, cela fait du bien. La joie est communicative, alors autant donner un sourire. Cela change tout.



" Let’s go crazy !" Tel est le thème du dernier film de Coca-Cola. La folie est contagieuse. Une campagne déclinée sous forme de court-métrages étonnant qui mettent en scène certains des héros du quotidien célébrés dans le film, qui ont pris des initiatives un peu folles pour améliorer le monde qui les entoure : de Lea Du Plessis, en Afrique du Sud qui replante des arbres en ville, à Jeff Waldman, qui installe des balançoires dans la ville de San Francisco. 





 L'opération a certes une portée commerciale mais ces portraits tendres et surprenants sont pour le moins rafraichissants. car quoiqu'il en soit la générosité, l'entre-aide sont  des valeurs qui méritent d'être encouragées. Surtout quand elles touchent à la poésie. Des balançoires improvisées, des arbres plantés en pleine ville, personne n'y croit, des idées inattendues qui créent du lien, apportent des sourires, des bouffées d'oxygène qui apportent des couleurs à des journées parfois moroses.


Clin d'oeil  :  "Detox Fashion" de Greenpeace, un dessin animé de bonnes intentions 



Detox Fashion, un film d'animation digne des grosses productions japonaises pour dénoncer les produits toxiques déversés dans les rivières par les usines des grandes marques de prêt à porter et inviter les consomateurs à faire pression sur sur les fabriquants. Une belle création pour responsabiliser les consommateurs et les pousser à boycoter les enseignes qui contueraient à lacher dans les cours d'eau des colorants et des fixants nocifs pour ceux qui habitent à proximité.


Clin d'oeil : Une vidéo interractive qui aider les blogueurs à alerter et informer en toute sécurité



Des conseils pour mettre en ligne des témoignages en toute sécurité. Et éviter ainsi les intimidations ou la prison.
L'ONG hollandaise, Hivos, a mis en ligne sur You tube une vidéo interractive intitulée #DELETECONTROL/. pour aider les blogueurs à ne pas être repérés lorsqu'ils envoient des messages sensibles. A première vue, le film resssemble à un court métrage classique. Une jeune fille élégante se promène dans la rue mais sa ballade se transforme en cauchemar : des passants se mettent à courir devant elle, vite rattrapés par des agents de police qui les rouent de coups. Choquée, elle se précipite chez elle pour se mettre à l'abri. Elle se poste devant son ordinateur pour faire part de son émotion et dénoncer les auteurs de ces violences en diffusant les images qu'elle a prise au vol . Trois possibilités s'offrent à elles, partager sa vidéo sur facebook, l'envoyer à la presse ou la mettre en ligne sur Youtube. A chaque choix, ses risques. En cliquant sur un des trois scénarios possibles, les internautes découvrent les dangers qu'ils encourent et apprennent les ficelles pour ne pas se faire prendre comme brouiller son adresse IP ou flouter son visage…
Des astuces qui permettent de témoigner et passer outre la censure. Une initiative intéressante de la part de militants qui s'efforcent de collecter des dons pour aider les bloggers persécutés et les former pour qu'ils puissent s'exprimer sans se faire prendre.  
Avec ce film ,“#DELETECONTROL / Oserez-vous publier la vérité ?”, la société Godmother films a osé l'originalité. Le procédé interractif attise la curiosité. En plaçant les internautes en situation, elles les forcent à être actifs et faire preuve d'imagination. Une bonne trouvaille. Et une campagne efficace qui a permis aux activistes néerlandais de faire parler d'eux et de communiquer sur les plate-formes d'échange libres qu'ils ont mis récement en place.

Clin d'oeil : "A ta santé". 9 minutes pour comprendre le fonctionnement de la sécu et le financement de notre système de santé






Une explication simple et vivante du fonctionnement de la sécurité sociale, de notre système de santé et de son financement. Un sujet un peu compliqué mais qui devient très simple avec un dessin. Le PCF a mis en ligne sur Daily motion, un film d'animation intitulé "A ta santé", pour bien comprendre les débats de ces derniers mois. Sécufd. "On leur fait un dessin", une série bien faite initiée par des partisans du Front de Gauche. Un propos de parti pris certes, mais une approche intelligente et didactique.

 

dimanche 13 janvier 2013

Drôles de drones : des appareils pour donner de la hauteur à vos films



Firefly. C'est la vidéo sportive de ces derniers mois. Une déambulation en skate dans les rues de Brno en République tchèque. 2 minutes 30 où l'on peut suivre Jan Minol rider sur les trottoirs, les places et dans les tunnels de la ville entre 10  heures et 3 heures du matin.  Un film lumineux qui tranche sur le reste des productions sportives. Pas tant par les prouesses réalisées que par le dispositif utilisé. Une bande de "leds" bleues collées sous la planche qui laisse un sillage coloré derrière le rider et surtout un hélicoptère miniature télécommandé pour suivre les évolutions du jeune tchèque sous tous les angles. 
Vu du ciel,  de trois quart dos, de face, avec un pano qui part des tombants d' une cathédrale. Des points de vues très originaux rendus possibles par l'emploi d'un drone à plusieurs rotors manipulé à distance par Jan Dojcan. 



Le "making of" de Samadhi production montre bien le matériel employé. Dans ce genre de vidéo, les appareils télécommandés ouvrent de nouveaux champs aux réalisateurs. Le choix de modèle réduit est large. Il y a les avions miniatures télécommandés très utiles pour les survols rectilignes, stables, les poursuites sur des longs parcours. Et il y a les hélicoptères miniatures, beaucoup plus maniables qui permettent des vols stationnaires au dessus d'un objet ou d'une personne. Un plus pour les prises de vues. Très souvent, il ne s'agit pas d'hélicos proprement dit. Plutôt de supports métalliques supportés par des rotors fixés de part et d'autre.



Plus il y de rotors, plus la charge soulevée peut être importante, entre un et deux kilogrammes. Et surtout moins il y a de risques de décrochage. Si un des rotors vient à tomber en panne, quand il n'y en a que trois ou quatre, le déséquilibre est tel que l'appareil se met à tanguer sérieusement et risque de s'écraser. Quand il y en a sept ou huit, les autres moteurs peuvent compenser et les pilotes récupérer la trajectoire plus facilement. Un détail non négligeable lorsqu'on met un 5 D mark II ou une caméra de prix dessus. 




Dans les productions audiovisuelles en extérieur, le recours à ce type d'aéronefs offre un gros plus. Les réalisateurs bénéficient de plans qui jusqu'à présents étaient réservés aux graphistes doués  en 3 D ou ou aux auteurs de dessins animés. Aujourd'hui, on peut trouver des modèles réduits capables de supporter une Go pro ou une Contour pour 400 euros. Ce qui devient abordable. Des tarifs qui augmentent quand on souhaite plus de précision et qu'on aspire à orienter et régler les boitiers embarqués depuis le sol avec des écrans de retours.






Quand on recherche des plans larges en ville au dessus des monuments ou dans des univers inhospitaliers en altitude et qu'on n'a pas le budget des grosses productions hollywoodiennes, ces  "modèles réduits" deviennent des atouts. Seb Montaz Rosset, le talentueux réalisateur chamoniard à l'affut de toutes les nouvelles expériences a eu recours ce système  dans son dernier film "Summits of my life "sur le coureur Kilian Jornet. Il a ainsi pu filmer l'athlète au plus près alors qu'il grimpait sur des parois abruptes, des plans que des hélicoptères classiques ou des avions n'auraient pas pu prendre aussi aisément. Sans parler des coûts qui aurait été rédhibitoires. Il a ainsi obtenu des images bluffantes. Le téléspectateur suit les pas du champion sur une arrête escarpée ou  le contemple comme si sa caméra était placée sur un aigle. On est tantôt au dessus du coureur, derrière lui, de côté, de face et on passe d'un point de vue a l'autre de manière fluide comme si on avait une grue. A un détail près, que le caméraman n'est pas en studio, mais mobile et rapidement opérationnel. Résultat, malgré l'altitude, le froid qui réduisait l'autonomie des batteries et qui n' a permis d'enregistrer qu'une quinzaine de plans, on plane aux abords des Grands Montets...


Sébastien Montaz Rosset a pu s'appuyer sur l'expertise de Philippe Gourdain, parantiste confirmé, passionnée d'aéromodélisme qui rêve de voler depuis qu'il a 6 ans. Créateur de Studiofly, avec sa société basée à Coullonges-au-mont-d'or, il propose ses services aux sociétés qui voudraient prendre de la hauteur. Avantage, grâce à un retour vidéo, ses clients ( Effage, Le Crédit Agricole, Publicis ou Décathlon.. ) peuvent voir en direct les plans séquences tournés à l'aide d'un 5 D mark III doté d'un objectif 24 stabilisé ou d'un camescope SONY Nex VG20 capable de faire des images à 16 millions de pixels. Des outils appréciés à tel point que des équipes de télévision, celle de "Kader Sheriff", une série produite par Making prod et celle "Vive la colo" de Marathon images l'ont contacté dernièrement pour les aider sur des fictions pour TF1 et France 2. Institutionnels, fictions, documentaires, cela plane pour la jeune société créée en janvier 2012.


Avec leur octocoptère, un drone à huit pales, qui peut embarquer jusqu'à deux kilos de matériel, Philippe Gourdain et sa soeur Julie frappent fort. Et imaginent même se diversifier dans les secteurs des travaux publics ou de l'urbanisme. Il ont participé l'an dernier  à des travaux d'expertise technique en utilisant des caméras thermiques installées sur leur drôle d'oiseau. "Cela ne paye pas encore vraiment, confiaient-il au Progrès, mais je pense que cela se développer très vite. Le pont de Millau par exemple est inspecté chaque année. La dernière fois, il l' a été grâce  à un drône et une caméra. c'est un gain de coût, de temps et de sécurité énorme. Il y a de gros marchés à saisir."
Il faut reconnaître que les perspectives offertes par ces drôles d'oiseaux motorisés sont immenses. Développé au départ pour des fins militaires, ces appareils radio téléguidés commencent à rencontrer de nombreuses applications de loisir. Notamment dans la vidéo comme en témoigne ce reportage de vice.com.

Il faut aujourd'hui reconnaître que ce qui auparavant était considéré comme un jouet pour enfant est devenu particulièrement maniable. Et précis. A tel point qu'en février 2012, des scientifiques américains fous de modélisme, Daniel Mellinger et Alex Kushleyev se sont mis en tête d'utiliser une batterie de drones à quatre rotors, des quadrocoptères, pour interpréter des morceaux de musique. Un pas n'importe quelle mélodie puisqu'il s'agit d'un générique particulièrement  connu, celui de James bond. Plus trois millions de vues pour cette performance  des ingénieurs de l'Université de Pennsylvanie qui sont arrivés à programmer au centimètre et à la seconde près leurs robots pour qu'ils jouent des cymboles ou du clavier avec une minutie incroyable. 


Les applications sont diverses. Cette semaine encore, une nouvelle démonstration nous est venue du Japon. La vidéo surveillance risque bientôt de subir un nouveau souffle avec ces appareils volants. Une société spécialisée dans la sécurité, la Secom, a mis en ligne une vidéo particulièrement remarquée en Europe. Elle proposera dès avril 2014 la location de drones pour un prix de 5000 yens environ une quarantaine d'euros par mois. Des engins volants dont les images seront instantanément envoyés dans un serveur ou sur un smartphone et revisionnées en cas d'infraction ou de cambriolage. Le mini hélicoptère est censé vrombir, tourner autour des intrus et le mettre en fuite. Et se mettre en route dès qu'une alarme sonnera. Finis les points de vues fixes et les angles morts. Ces quadrocoptères de 60 cm  d'envergure et d' 1 kg 600  fabriqués par Ascending Technologies ont fait un sacré buzz lors de leur présentation lors d'un salon professionnel. D'autant qu'à ce tarif, ce n'est pas volé.



En France, on est encore loin de ces inventions dignes des films de science fiction. L'aspect loisir et créatif est de loin le plus avancé. Un peu partout, on essaye, on développe. A Marseille, par exemple, Frédéric Moura, un monteur très pro, touche-à-tout de talent qui passe sans problème de la fiction au reportage, passionné d'aéromodélisme et de réalisation, teste, reteste des prototypes. Passé ses premiers essais au dessus des splendides paysages de Provence, de Marseille et de ses proches environs, il a  développé un savoir faire certain et a même été appelé pour enrichir les plans d'un clip. Musique, fiction, documentaire, reportages sportifs, l'audiovisuel s'extasie sur ce nouvel outil. Mais très bientôt, ce sera la nouvelle coqueluche des créateurs. Comme quoi l'innovation est dans l'air du temps. Une nouvelle ére s'ouvre.

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vendredi 11 janvier 2013

Un classement très classe



13 Bonne année à vous. Que 2013 vous comble d'aise. Petite innovation en ce début janvier, "Le cœur net" se propose de réaliser chaque semaine une sélection des vidéos les plus étonnantes, un florilège des films les plus spectaculaires, les plus délirants, les plus esthétiques ou les plus édifiants du moment. 



TOP 1 Moonwalk, une vidéo poétique, la highline par soir de pleine lune



"Moowallk" est né de la rencontre entre deux monstres fous d'aventure, celle de Dean Potter, un montagnard adepte de  highline avec Bryan Smith, un réalisateur habitué des tournages de sports extrêmes. Filmé au doubleur avec un 5D Mark II et un énorme objectif, un Canon 800 mn, ce court métrage n'est pas rappeler les évolutions d'"E.T." à bicyclette. On y voit l'équilibriste défier le vide à la tombée de la nuit, se découpant ainsi en ombre chinoise devant la lune. L'idée est originale car avec un tel objectif rarement employé en vidéo, celle-ci semble énorme. 
L'effet est saisissant : le cadre du Parc national du Yosemite est grandiose et  très épuré se prête à merveille à l'exercice. Grimpeur émérite, base jumper connu, Dean Potter a réalisé une traversée sans sécurité. Connaissant bien le lieu, il évolue en pleine confiance." Je sais parfaitement me rattraper quand je tombe, cela fait 19 ans que je réalise ce geste. Je me suis juste concentré sur mon souffle, ma démarche sur la ligne en essayant d'évoluer le plus surement possible malgré le vide."
La séquence a été tournée dans le cadre d'un film, "The man who can fly", qui sera diffusé le 12 février sur la chaîne de télévision du National Géographic en Amérique du Nord. Un documentaire qui rendra hommage à ce chasseur d'adrénaline passionné de wing suit et de base jump et dont les derniers exploits ont été mis en boite aux Etats-unis ( en Californie ) et au Canada (en Colombie britannique). Un projet de grande envergure qui a nécessité pas mal de repérages à l'image de cette séquence qui ne devrait pas tarder à devenir culte tant le timing entre le coucher du soleil, le déplacement de la Lune et de la Terre et l'évolution de l'alpiniste ont été parfaitement calculé. Le moins qu'on puisse dire c'est que cela marche.

TOP 2 Ruben Lenten, le Hollandais volant sort son kite en pleine tempête




Quand on aime les sensations fortes en mer, rien de vaut le kitesurf. Ruben Lenten, gros mental et gros bras, a pris l'habitude de sortir lorsqu'on annonce de gros coups de tabac. Là où les marins auraient tendance à rester au sec, le kitesurfeur batave gonfle  son aile et se jette à l'eau. Partout où cela tabasse, il fait un tabac. Par grand vent, il parvient à tirer des bords à une vitesse phénoménale et saute à des hauteurs faramineuses. A ce niveau là on ne peut plus parler de sauts, mais de vols. 
Le rider passe son temps à scruter la météo, recherchant les conditions les plus extrêmes. Ces derniers jours, il n'a pas hésité à se rendre en Irlande pour y gouter au grand Eire, puis en Hollande dans l'espoir de rider les plus grosses tempêtes de l'année. Il n'a pas été déçu. Aux Pays-Bas, le jeune homme qui est considéré comme un des tous meilleurs dans sa discipline a atteint de sommets avec des jumps incroyables. Le kiteur de Noordwijk adore les conditions dantesques, il a été servi. "Kite" à se faire peur, autant ramener des images spectaculaires, celle de son envol depuis la plage le pieds dans les straps est plutôt forte. 


TOP 3 : "Los Reciclados", l'histoire émouvante d'un orchestre pas bidon



Cateura, au Paraguay, est une petite cité à part.  Située dans la banlieue d'Asuncion, ce bidonville est réputé pour sa pauvreté et sa décharge. Près de 1.500 tonnes d'ordures y sont déversés chaque jour à ciel ouvert rendant l'air irrespirable. Mais fournissant à bon nombre de ses habitants de quoi survivre en triant les immondices et en récupérant des matériaux qui seront par la suite recyclés. 

Souhaitant venir en aide aux familles les plus démunies de sa ville, Favio Chávez s'est demandé ce qu'il pouvait faire pour elles. Passionné par la musique, il a eu envie de partager sa passion avec les plus pauvres de son quartier et s'est mis en tête de donner des cours aux enfants. Mais impossible de faire quoi que ce soit sans instrument... Qu' à cela ne tienne, Favio qui travaille le jour sur le principal site d'enfouissement des déchets les fabrique lui-même à partir de métaux récupérés à droite et à gauche. Et miracle alors qu'on pourrait croire l'entreprise perdue d'avance, il arrive à concevoir des violons et des violoncelles rudimentaires mais qui sonnent presque comme des vrais. 

Cette vidéo est un extrait d’un documentaire en cours de préparation, "Landfill Harmonic". Un film qui raconte l’histoire incroyable de l'orchestre philharmonique de Cateura, de ses interprètes et de ses instruments atypiques : violons, violoncelles, flûtes créés de toutes pièces avec les rebuts de la décharge… Composé principalement de jeunes, débrouillards et mélomanes, son répertoire va de la musique classique aux Beatles. Et en cinq ans, leur groupe s'est fait un nom au Paraguay. Baptisé « Los Reciclados », sa réputation est telle qu'il s’est même récemment produit en concert au Brésil et en Colombie. 
Une expérience culturelle forte placée sous le signe du partage, de la transmission qui a permis de donner des perspectives aux jeunes du bidonville. Une prouesse quand on sait que cette zone infâme connaît un taux de criminalité élevé.
La violence, la toxicomanie étaient jusque là les seuls horizons des jeunes de la région. Grâce à cette initiative, et l'énergie de plusieurs bénévoles dévoués, ces musiciens en herbe  ont  attiré l'attention des médias. 
Ils devraient donner un concert en Arizona courant 2013, ce qui pour beaucoup de ces jeunes musiciens en herbe est déjà une ouverture extraordinaire, une belle récompense. Les premiers pas d'une carrière d'artiste loin du parcours misérable qu'on voulait bien leur tracer. 


Top 4 un film d'animation sur l'autoroute du futur


C'est la vidéo qui fait le buzz : un petit film de Studio Roosegaarde et d' Heijmans Infrastructure qui ont imaginé l'autoroute du futur. Enfin un avenir pas si lointain puisque cette route dont les bandes blanches seront phosphorescentes et les lampadaires  alimentés par les courants d'air générés par le passage des voitures devrait être ouverte en mai dans la province du Brabant. 

Le projet porte sur une voie rapide high tech et  écologique de plusieurs kilomètres. Pour faire simple, le jour, son revêtement absorberait la chaleur et les rayonnements du soleil, une énergie réutilisée le soir pour faire apparaître des indications inscrites sur le sol avec de la peinture photo-luminescentes. 

Pour économiser l'électricité, les lampadaires s' allumeront grâce à des petites cellules au passage des véhicules. Et quand il n'y aura pas de voiture, la route ne sera pas éclairée. 

Pour une fois que les professionnels des travaux publics réfléchissent à des évolutions qui apportent et pas uniquement à engranger du cash, l'inititiative mérite d'être soulignée. Le film d'animation laisse rêveur. Mais cela devrait être très prochainement une affaire qui roule.