Une soirée unique. Jeudi dernier s'est déroulé la 24 ème édition du célèbre dîner en blanc de Paris. Une des fêtes les plus sélect et des plus chic de la capitale. Un repas en plein air qui se tient chaque année à l'approche de l'été dans un endroit prestigieux de la capitale : la place de la Concorde, les Champs Elysées, le parvis deNotre-Dame, l'esplanade des Invalides, la place du Panthéon... Un rendez-vous très "hype" puisque les convives, cooptés, sont en nombre limité. Mais surtout une ambiance de rêve puisque tous les invités habillés de blanc de la tête au pieds rivalisent d'élégance et d'imagination pour célébrer le retour des beaux jours. Au menu, champagne, plats gourmands et comme écrin à ces délices des tables parées de nappes blanches, des assiettes en porcelaine et des flutes en cristal.
Cette année encore, l'événement a tenu toutes ses promesses avec un cadre magnifique : la place des Vosges et les superbes façades XVII ème de ses hôtels particuliers. Un lieu presque champêtre au coeur du Marais, un jardin raffiné à échelle humaine, à l'écart de la circulation. Un moment que nous avons goûté et filmé, comme il se doit, en bon épicurien.
Les coordonnées de ce grand rassemblement sont tenues secrètes jusqu'au dernier moment. La veille, les convives par petits groupes reçoivent un mail leur donnant une heure et un lieu de ralliement dans Paris. Et ce n'est qu' un quart d'heure avant, le jour J que les invités découvrent de la bouche de ceux qui les ont parrainés l'endroit où ils s'installeront pour la soirée.
Un SMS de la part des organisateurs donne le coup d'envoi. Des centaines de personnes débarquent alors d'un pas assuré et déplient leurs chaises, leurs tables en quelques minutes sous les yeux des badauds et des agents ébahis. Leurs nappes immaculées déployées, les fêtards les plus rapides font sauter leurs premiers bouchons de mousseux. Et c'est parti pour trois heures de rires, de bises, de discussions endiablées et de danse "caliente". Une parenthèse enchantée puisque comme Cendrillon, à minuit les happy few repartent comme ils sont venus. Sans laisser de déchets et de traces derrière eux.
Mises devant le fait accompli, et rassurés par la politesse et l'apparence soignée de ces visiteurs d'un soir, les forces de l'ordre laissent faire. Même quand le dîner s'est déroulé à Notre Dame, à quelques pas de la préfecture de police de Paris comme cela a été le cas en 2011. Sans doute aussi parce que parmi les "festayres" parisiens se trouvent des personnes bien placées... Un moyen judicieux pour avoir des blanc-seings. En tout cas, l'assurance de vivre une somptueuse nuit blanche par une chaude soirée de juin.
Le premier diner en blanc a eu lieu en 1988 à initiative de François Pasquier. Fraîchement revenu d'un long séjour à l'étranger, il convie tous ses amis à un banquet un beau soir d'été à Bagatelle. Avec deux mots d'ordre : élégance et tenues blanches. Pour bon nombre de ses connaissances, anciens officiers de Marine, le costume ne posait pas de problème. Pour leurs épouses, non plus, puisque certaines ont saisi l'occasion pour ressortir de leurs robes de mariées... A l'arrivée : une super ambiance, 200 convives conquis. Et une promesse : recommencer chaque année.
Un an plus tard : même lieu, même mois : les joyeux pique-niqueurs remettent le couvert. Le bouche à oreille aidant, ils sont 400. Et ainsi de suite. La sauce prend. Les participants sont 800 en 1990, 1200 en 1991. Dans les milieux branchés, le dîner en blanc devient un des grands rendez vous du début d'été. Mais à partir de 1992, l'événement change de philosophie et de lieu. Les fêtards, toujours de blanc vêtus, découvrent au dernier moment leur point de ralliement : ce sera le Pont des Arts en plein cœur de Paris. Un emplacement, on ne peut plus romantique, au dessus de la Seine avec un point de vue imprenable sur le Louvre et Notre-Dame. Ils s'installent en douce, sans autorisation, et passent une soirée inoubliable. Enorme buzz. Les forces de l'ordre ayant été conciliantes, ils s'enhardissent. Depuis ces rassemblements mondains ont eu lieu sur le Champs de Mars, la place du Panthéon, au Trocadero ou sur le Pont Saint Louis.
Mais l'autre grand moment de ces dernières années a été la superbe soirée de 2010 avec plus de 10 000 convives mangeant, buvant et dansant un peu partout le long du Louvre dans le jardin du Carroussel. Une belle nuit d'été sous les étoiles.
Le célèbre événement mondain a connu son heure de gloire en 2006 avec l'installation de 8 400 bons vivants sur la pelouse des Invalides. Une esplanade recouverte de tables blanches à perte de vue illuminées par des chandeliers en argent. Une vision incroyable. Féérique.
Mais l'autre grand moment de ces dernières années a été la superbe soirée de 2010 avec plus de 10 000 convives mangeant, buvant et dansant un peu partout le long du Louvre dans le jardin du Carroussel. Une belle nuit d'été sous les étoiles.
En 2009, la météo était de la partie. Chaude, avec un superbe coucher de soleil. Sur la place de la Concorde avec un panorama fabuleux, l'avenue des Champs-Elysées, l'hôtel de la marine, l'Assemblée nationale et la Tour Effeil. Des instants privilégiés réservés à quelques happy fews. Ne peuvent participer aux repas que des convives parrainés. Comme le dit Aymeric Pasquier, qui a repris le flambeau de son père : "C'est une affaire de réseau. Il faut être invité par l'un des chefs, qui travaille bénévolement. Aucun argent n'est en jeu, c'est une énorme réunion d'amis d'amis. Il faut juste connaitre la bonne personne !" L'événement n'est pas payant, il faut être apprécié et mériter l'invitation.
Et celles-ci sont de fait limitées, la place dans de tels endroits est rare. Rien n'est moins facile que de disposer 10 000 personnes devant des monuments classés. Impossible de pousser les murs et pas question d'empiéter sur la route.
Les dîners en blanc ressemblent d' immenses flash mobs orchestrés à la minute et au mètre près. Une organisation qui relève de l'horlogerie suisse. Chaque dineur à un place bien identifiée, numérotée à l'avance. Tout comme sa cavalière car pour des événements comme celui là la parité est de mise. Le savoir vivre et la galanterie de règle. Et si il est permis de compter fleurette, en bon chevalier blanc, on vient et on repart en couple... Et les excès proscrits. Si le blanc est bienvenu, les blanc-becs beaucoup moins. On y va pour retrouver ses amis et s'en faire d'autres autour d'une coupe. Peu importe l'âge, le sexe : seuls comptent la convivialité, le sens du partage et l'amour des instants rares.
En 2008, autre grand moment, de part et d'autre des Champs-Elysées. Du rond point des Champs Elysées à l'Etoile, le banquet a réuni plusieurs milliers de pique-niqueurs sur la plus belle avenue du monde. A la plus grande surprise de touristes interloqués, et curieux qui se demandaient ce qui se passait. Les plus facétieux leur répondaient que c'était juste une petite fête pour leur anniversaire. Les autres leur proposaient un verre. Force est de constater que le spectacle était des plus impressionnants : les travées couraient sur les trottoirs du haut en bas de l'artère. Des images hallucinantes. Si d'habitude des musiciens, violonistes, trompettistes ou pianistes, égayent les gourmets, cette année là, un groupe de rock jugé sur un bus à impériale montait et descendait l'avenue pendant les libations. Les photographes de passage, charmés par les accoutrements plus originaux les uns que les autres, s'en sont donné à coeur joie, ramenant chez eux des clichés sympas mais pour le moins inattendus. Une bonne pub pour la capitale.
A tel point que d'autres villes, conseillées par les créateurs de la manifestation parisienne, ont donné carte blanche aux volontaires qui souhaitaient exporter le concept. New York, Montréal, Mexico, Milan, Brisbane, Singapour, Sydney, Barcelone, Chicago, Los Angeles, Cincinnati ont désormais leur "White dinner". Même l'Afrique noire y a pris gout : au Rwanda, Kigali a rejoint le réseau officiel des cités proposant des diners en blancs. Chapeau !
A tel point que d'autres villes, conseillées par les créateurs de la manifestation parisienne, ont donné carte blanche aux volontaires qui souhaitaient exporter le concept. New York, Montréal, Mexico, Milan, Brisbane, Singapour, Sydney, Barcelone, Chicago, Los Angeles, Cincinnati ont désormais leur "White dinner". Même l'Afrique noire y a pris gout : au Rwanda, Kigali a rejoint le réseau officiel des cités proposant des diners en blancs. Chapeau !
Lunettes noires pour nuit blanche. Il était inévitable que ce dîner aux chandelles, sous les étoiles s'installe un jour sur la place de l'Etoile. L'Arc de Triomphe pour couronner ce succès. C'était en 2007. Même si le temps était frais, les conditions n'ont pas rafraîchi les ardeurs des épicuriens présents. Au contraire. Elégant ne veut pas dire guindé. Les tenues les plus affriolantes ou créatives étaient de sortie. Au point de laisser des blancs dans les discussions. DJ et musiciens ont transformé l'événement en "dîner presque parfait" puissance 10 et une atmosphère digne des meilleurs trois étoiles...
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