Bansky. Vous ne connaissez peut être pas ce nom. Mais vous avez surement croisé dans un magazine ou dans les rues ses oeuvres. C'est la star du street art, le roi du pochoir... Un artiste anglais, imaginatif et drôle, qui est passé en quelques années de la rue et du milieu underground au monde des galeries.
Issu de la planète graph, il a su se faire un nom par ses pochoirs bombés un peu partout sur les murs des grandes villes. Des dessins plutôt bien faits, pleins d' humour et de poésie. Si certains rappellent Ernest Pignon-Ernest, Miss.Tic, ou Jef Aérosol, ils se démarquent souvent de ces signatures par leur message anticapitaliste ou anti militariste.
D'un naturel discret, il s'est fait remarquer par son originalité à la fin des années 1990 à Bristol, la ville branchée où est né à la même époque le trip hop. A force de multiplier les installations, les projets engagés et les vidéos, il est devenu l'artiste tendance du moment, le créateur que les musiciens pointus, les pubeux, ou les vedettes d'Hollywood rêvent d'accrocher chez eux.
En 2005, ses pochoirs représentant des ouvertures sur le mur qui séparent les Palestiniens et les Israëliens avaient grand bruit. Tout comme ses détournements des tableaux de Van Gogh et Monet. De fait, des rétrospectives et des documentaires lui sont consacrées.
Sa côte est énorme. En septembre 2006, Angelina Jolie et Brad Pitt sont même allé jusqu'à débourser 120 000 livres pour acheter une oeuvre montrant un couple d'européens déjeunant sous un parasol entourée de familles africaines.
Au pays de la reine, l'obscur graffeur à la capuche est devenu une institution. La dernière de ses images – représentant un homme tout nu suspendu au perron de la fenêtre de son amante alors que le mari cherche en vain le coupable – a failli être supprimée par la municipalité de Bristol mais le conseil municipal a voté à l’unanimité pour garder la peinture sur le mur.
Connu, reconnu, Bansky ne recherche pas forcément la notoriété. Son but, c'est surtout de faire réagir ou faire sourire. Cet adepte des coups est plutôt en quête de discrétion pour continuer à surprendre.
“ Cela fait parti de la description du boulot de graffiti. Un idiot peut se faire prendre. L’artiste se doit de ne pas se faire prendre, et c’est cela le plus grand buzz à la fin de la journée, parce que vous pouvez accrocher toutes mes merdes dans une galerie du Tate Modern et avoir un vernissage avec Tony Blair et Kate Moss sur des rollers servant des vols-au-vents et cela ne m’excitera pas autant que d’aller dehors et de peindre quelque chose de grand là où il ne faut pas le faire. La sensation que tu as lorsque tu es à la maison, assis sur le fauteuil fumant une cigarette et se disant ‘là, ils ne m’ont pas vu venir’, c’est génial… mieux que le sexe, mieux que la drogue, le pied quoi. ”
L'icône du graf a su imposer son style à la Magritte, sa signature. Ses admirateurs la louent, les jaloux crient à la facilité, et les plus fantaisistes la revisitent. Nick Stern, un photographe réputé pour ses travaux de reporter s'est ainsi lancé dans un défi un peu fou : mettre en scène ses "tableaux de rue" les plus célèbres. Avec succès puisque sa série "You are not Bansky" fait le buzz sur nombre de sites.
Il a fallu pas moins de 7 mois pour réussir à réaliser ces clichés. Un long travail de patience pour repérer des lieux tranquilles qui s'apparent par leur couleur et et leur forme aux murs d'origine, et trouver les costumes et les accessoires originaux.
Une parodie en guise d'hommage il fallit y penser. Mais les pochoirs les connus sont là avec des mannequins plus vrais que les personnages de départ.
Quant on sait que la Mona Lisa au lance missile fait partie du projet. On se dit que cela n'a pas du être facile de trouver tous les ustensiles et que le plus aisé était peut être de réussir le cliché.
Quand la toile s'anime, les étoiles apparaissent. Comme l'impact des tags venait surtout de leur coté décalé ou absurde, même si les gestes, les postures ne sont pas exactement identiques les photos gardent la saveur.
Pas sûr que ces images interpellent de la même manière que les pochoirs découverts au coin de la rue par les passants. Il n'y a pas ni coté surprise ni la force de la récurrence d'une image qui s'ancre dans notre quotidien quand on sort de chez soi et qui par la suite s'ancre dans notre mémoire. Néanmoins, si ce travail permet de jeter un coup de projecteur sur ces deux artistes, tant mieux...
Nick Stern a su sauvegarder le coté satirique, parfois sarcastique des images de la vedette anglaise. A l'image du Christ les bras chargés de sacs de marque de Bansky, l'Américain de Los Angeles n'est pas resté les bras croisés et son projet témoigne également de sa technique. A croire que le courant est bien passé entre les deux rives de l'Atlantique. En tout cas, cela a bien fait marrer les internautes...
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