vendredi 25 janvier 2013

Le classement de la semaine : action, émotion

Clin d'oeil

Tommy Carroll, skateur et aveugle, vous en met plein les yeux





"Be brave, be safe". Cela fait dix ans qu'il skate. Dix ans qu'il arpente les "bowls" et mutilplie les tricks. La glisse, c'est sa vie. Et pourtant il est aveugle. Tommy Carroll à perdu la vue très jeune, conséquence tragique d'un cancer de la rétine diagnostiqué à l 'âge de deux ans. 
Parfois maladroit lorsqu'il marche dans la rue, il déploie ses ailes quand il se lance dans le skate park à côté de chez lui, un lieu qu'il connaît sur le bout des doigts. Il s'y rend la nuit ou aux premières lueurs du jour. A l'aube, il a les modules pour lui seul et peut se laisser guider par ses sensations et le relief. Il peut chuter, repartir, tenter de nouvelles manœuvres, se faire plaisir comme tout un chacun. Il peut  exploiter tout à loisir la moindre parcelle de la structure sans craindre de percuter un autre skateur, sans être déconcentré par les cris de ses voisins. Il ride à l'oreille, et s'oriente en fonction des sons que font ses roues sur le béton, un bruit qui varie en fonction de la vitesse et de la qualité du revêtement. Des images stupéfiantes, un récit émouvant. Une leçon de détermination de la part d'un jeune homme de 20 ans qui ne craint pas les chutes, les coups et qui trace son chemin sans se plaindre. Il tombe, il se relève et repart de plus belle. Au début, Tommy était  regardé avec sympathie juste parce qu'il était aveugle. Une compassion qui l' a agacé et titillé au point de lui donner envie de montrer qu'au delà de son handicap, il se considérait, lui ,comme un skateur à part entière au delà de sa cécité. Et sa ténacité  a payé puisqu'il s'est fait remarqué par de grands champions comme Tony Hawk, une des légendes de la discipline qui s'est rendu dans l'Etat de l'Illinois près de Chicago pour lui prodiguer des conseils et l'encourager. Étudiant en journalisme en deuxième année à Northwestern university,  son histoire de garçon équilibré et volontaire a ému un fabriquant de protections hollandais pour le sport qui a décidé de réaliser un film sur sa décennie passée sur les planches.  Un coup de pub pour l'équipementier hollandais Perry Sports qui fait dire au sportif après une chute, les protections c'est ce qui pour moi fait toute la différence en skate. On a le choix de les porter ou de les oublier, le choix d'avoir peur ou de s'exprimer en toute confiance. Un message très américain "Il y a toujours possibilité de dépasser un obstacle si on le veut vraiment."

 Clin d'oeil

"Invisible women", une très belle vidéo sur les migrants en Grande Bretagne sur Reelhouse.org





"Invisible women".  Un beau film intelligent. Une petite fiction pour parler des conditions de vie des migrants sud américains en Grande-Bretagne. De images léchées pour dénoncer l'indifférence des Anglais vis-à-vis de tous ceux et toutes celles qui travaillent la nuit dans les bureaux des grandes firmes internationales à Londres, à Newcastle ou à Manchester. Anonymes, solitaires. Ils se lèvent quand les autres dorment et vont dormir quand les autres se rendent au boulot. Elles s'appellent Maria, Bertha, Annabel… Des ombres, qui ont du mal à expliquer à leurs enfants qu'elles ne passent leur vie à travailler pour gagner une misère. Pour vivre ou plutôt pour surivre. Katharine Round s'est inspiré des témoignages de colombiennes exilées pour narrer le désarroi de ces latinos  dont personne ne soupconne l'existence. Un tiers d'entre eux à Londres, diplômés, font le ménage, passent l'aspirateur, lavent le linge ou débarassent la vaisselle. Pour certaines l'Europe était synonyme d'Eldorado, à l'arrivée, le rêve a disparu. Elles sont devenues invisibles. Symbole de cette disparition, pendant les cinq minutes que dure cette vidéo où ne voit jamais leurs visages. On entend juste leur voix. Sauf à la fin lorsque la réalisatrice montre leurs traits fatigués face caméra. Une trouvaille forte. Comme quoi l'art peut faire bon ménage avec un propos social.



Clin d'oeil

Un spot WTF pour le WWF : "La journée mondiale du pull" autrement dit "Enfile ta petite laine sinon cela va chauffer"



Il y a quelques années, votre grand-mère  disait "mets ton tricot sinon tu attraperas froid !" Signe des temps, aujourd'hui, les mamies ont changé de refrain : "Porte ton pull et lutte contre le réchauffement climatique". L'idée du dernier film viral du WWF est assez savoureuse.  
Partant du principe que "si chaque Canadien baissait son chauffage de 2° cet hiver (et mettait un pull), 4 mégatonnes d’énergie seraient économisées", la branche nord américaine de l'organisation écologiste a imaginé une opération de sensibilisation pour le moins atypique.
Lancé en 2011 et fort de son succès de 2012 (3,5 millions de canadiens et 300 organisations y ont participé), le National Sweater Day ou Journée de la p’tite laine dans la langue de Molière aura lieu le 7 février 2013. L'occasion de ressortir son pull tyrolien, son débardeur jacquard, de rigoler et de faire un petit geste pour sauver la planète.Ce n'est pas toujours coton de se renouveler quand on parle d'écologie mais avec son humour décalée, cette pub décalée devrait aider les jeunes à prendre de conscience des enjeux de tous nos gaspillages quotidiens.
Une vidéo qui fait chaud au cœur. Un spot atypique qui reçu un accueil chaleureux sur la toile.


Clin d'oeil Cascada, un film de kayak en eaux vives haut en couleur et riche en cascades




Voilà un petit film qui se détache, et de loin, dans la jungle des vidéos outdoor. Une vidéo avec des sportifs qui se démarquent par le goût de l'aventure. "Cascada".  Des cascades dans des cascades, de grosses chutes dans des grosses chutes. Un court métrage très pro par un amateur de belles images, de ralentis, de faibles profondeurs de champs, de plans vertigineux, de caméras embarquées, des portraits sensibles. Un joli travail sur le son, les ambiances, une pépite bien polie. Un mix entre découverte avec une plongée dans la forêt mexicaine avec ses pluies torrentielles, ses animaux et sport engagé avec des athlètes habitués à écumer les meilleurs spots d'écume. Erik Boomer, Tyler Bradt et Galen Volckhausen, Blake Hendrix ont pas mal ramé pour monter leur trip qui n'était pas gai tous les jours sur les sentiers avec de fortes pluies et de longues journées  pour se rendre sur les rivières mais le résultat est à la hauteur de leur investissement. Surtout que le réalisateur Skip Armstrong  qui se pique de doper l'audience a réussi un joli tour de force. Plongez vous dans ce film, cela vaut le coup. 

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