dimanche 13 janvier 2013

Drôles de drones : des appareils pour donner de la hauteur à vos films



Firefly. C'est la vidéo sportive de ces derniers mois. Une déambulation en skate dans les rues de Brno en République tchèque. 2 minutes 30 où l'on peut suivre Jan Minol rider sur les trottoirs, les places et dans les tunnels de la ville entre 10  heures et 3 heures du matin.  Un film lumineux qui tranche sur le reste des productions sportives. Pas tant par les prouesses réalisées que par le dispositif utilisé. Une bande de "leds" bleues collées sous la planche qui laisse un sillage coloré derrière le rider et surtout un hélicoptère miniature télécommandé pour suivre les évolutions du jeune tchèque sous tous les angles. 
Vu du ciel,  de trois quart dos, de face, avec un pano qui part des tombants d' une cathédrale. Des points de vues très originaux rendus possibles par l'emploi d'un drone à plusieurs rotors manipulé à distance par Jan Dojcan. 



Le "making of" de Samadhi production montre bien le matériel employé. Dans ce genre de vidéo, les appareils télécommandés ouvrent de nouveaux champs aux réalisateurs. Le choix de modèle réduit est large. Il y a les avions miniatures télécommandés très utiles pour les survols rectilignes, stables, les poursuites sur des longs parcours. Et il y a les hélicoptères miniatures, beaucoup plus maniables qui permettent des vols stationnaires au dessus d'un objet ou d'une personne. Un plus pour les prises de vues. Très souvent, il ne s'agit pas d'hélicos proprement dit. Plutôt de supports métalliques supportés par des rotors fixés de part et d'autre.



Plus il y de rotors, plus la charge soulevée peut être importante, entre un et deux kilogrammes. Et surtout moins il y a de risques de décrochage. Si un des rotors vient à tomber en panne, quand il n'y en a que trois ou quatre, le déséquilibre est tel que l'appareil se met à tanguer sérieusement et risque de s'écraser. Quand il y en a sept ou huit, les autres moteurs peuvent compenser et les pilotes récupérer la trajectoire plus facilement. Un détail non négligeable lorsqu'on met un 5 D mark II ou une caméra de prix dessus. 




Dans les productions audiovisuelles en extérieur, le recours à ce type d'aéronefs offre un gros plus. Les réalisateurs bénéficient de plans qui jusqu'à présents étaient réservés aux graphistes doués  en 3 D ou ou aux auteurs de dessins animés. Aujourd'hui, on peut trouver des modèles réduits capables de supporter une Go pro ou une Contour pour 400 euros. Ce qui devient abordable. Des tarifs qui augmentent quand on souhaite plus de précision et qu'on aspire à orienter et régler les boitiers embarqués depuis le sol avec des écrans de retours.






Quand on recherche des plans larges en ville au dessus des monuments ou dans des univers inhospitaliers en altitude et qu'on n'a pas le budget des grosses productions hollywoodiennes, ces  "modèles réduits" deviennent des atouts. Seb Montaz Rosset, le talentueux réalisateur chamoniard à l'affut de toutes les nouvelles expériences a eu recours ce système  dans son dernier film "Summits of my life "sur le coureur Kilian Jornet. Il a ainsi pu filmer l'athlète au plus près alors qu'il grimpait sur des parois abruptes, des plans que des hélicoptères classiques ou des avions n'auraient pas pu prendre aussi aisément. Sans parler des coûts qui aurait été rédhibitoires. Il a ainsi obtenu des images bluffantes. Le téléspectateur suit les pas du champion sur une arrête escarpée ou  le contemple comme si sa caméra était placée sur un aigle. On est tantôt au dessus du coureur, derrière lui, de côté, de face et on passe d'un point de vue a l'autre de manière fluide comme si on avait une grue. A un détail près, que le caméraman n'est pas en studio, mais mobile et rapidement opérationnel. Résultat, malgré l'altitude, le froid qui réduisait l'autonomie des batteries et qui n' a permis d'enregistrer qu'une quinzaine de plans, on plane aux abords des Grands Montets...


Sébastien Montaz Rosset a pu s'appuyer sur l'expertise de Philippe Gourdain, parantiste confirmé, passionnée d'aéromodélisme qui rêve de voler depuis qu'il a 6 ans. Créateur de Studiofly, avec sa société basée à Coullonges-au-mont-d'or, il propose ses services aux sociétés qui voudraient prendre de la hauteur. Avantage, grâce à un retour vidéo, ses clients ( Effage, Le Crédit Agricole, Publicis ou Décathlon.. ) peuvent voir en direct les plans séquences tournés à l'aide d'un 5 D mark III doté d'un objectif 24 stabilisé ou d'un camescope SONY Nex VG20 capable de faire des images à 16 millions de pixels. Des outils appréciés à tel point que des équipes de télévision, celle de "Kader Sheriff", une série produite par Making prod et celle "Vive la colo" de Marathon images l'ont contacté dernièrement pour les aider sur des fictions pour TF1 et France 2. Institutionnels, fictions, documentaires, cela plane pour la jeune société créée en janvier 2012.


Avec leur octocoptère, un drone à huit pales, qui peut embarquer jusqu'à deux kilos de matériel, Philippe Gourdain et sa soeur Julie frappent fort. Et imaginent même se diversifier dans les secteurs des travaux publics ou de l'urbanisme. Il ont participé l'an dernier  à des travaux d'expertise technique en utilisant des caméras thermiques installées sur leur drôle d'oiseau. "Cela ne paye pas encore vraiment, confiaient-il au Progrès, mais je pense que cela se développer très vite. Le pont de Millau par exemple est inspecté chaque année. La dernière fois, il l' a été grâce  à un drône et une caméra. c'est un gain de coût, de temps et de sécurité énorme. Il y a de gros marchés à saisir."
Il faut reconnaître que les perspectives offertes par ces drôles d'oiseaux motorisés sont immenses. Développé au départ pour des fins militaires, ces appareils radio téléguidés commencent à rencontrer de nombreuses applications de loisir. Notamment dans la vidéo comme en témoigne ce reportage de vice.com.

Il faut aujourd'hui reconnaître que ce qui auparavant était considéré comme un jouet pour enfant est devenu particulièrement maniable. Et précis. A tel point qu'en février 2012, des scientifiques américains fous de modélisme, Daniel Mellinger et Alex Kushleyev se sont mis en tête d'utiliser une batterie de drones à quatre rotors, des quadrocoptères, pour interpréter des morceaux de musique. Un pas n'importe quelle mélodie puisqu'il s'agit d'un générique particulièrement  connu, celui de James bond. Plus trois millions de vues pour cette performance  des ingénieurs de l'Université de Pennsylvanie qui sont arrivés à programmer au centimètre et à la seconde près leurs robots pour qu'ils jouent des cymboles ou du clavier avec une minutie incroyable. 


Les applications sont diverses. Cette semaine encore, une nouvelle démonstration nous est venue du Japon. La vidéo surveillance risque bientôt de subir un nouveau souffle avec ces appareils volants. Une société spécialisée dans la sécurité, la Secom, a mis en ligne une vidéo particulièrement remarquée en Europe. Elle proposera dès avril 2014 la location de drones pour un prix de 5000 yens environ une quarantaine d'euros par mois. Des engins volants dont les images seront instantanément envoyés dans un serveur ou sur un smartphone et revisionnées en cas d'infraction ou de cambriolage. Le mini hélicoptère est censé vrombir, tourner autour des intrus et le mettre en fuite. Et se mettre en route dès qu'une alarme sonnera. Finis les points de vues fixes et les angles morts. Ces quadrocoptères de 60 cm  d'envergure et d' 1 kg 600  fabriqués par Ascending Technologies ont fait un sacré buzz lors de leur présentation lors d'un salon professionnel. D'autant qu'à ce tarif, ce n'est pas volé.



En France, on est encore loin de ces inventions dignes des films de science fiction. L'aspect loisir et créatif est de loin le plus avancé. Un peu partout, on essaye, on développe. A Marseille, par exemple, Frédéric Moura, un monteur très pro, touche-à-tout de talent qui passe sans problème de la fiction au reportage, passionné d'aéromodélisme et de réalisation, teste, reteste des prototypes. Passé ses premiers essais au dessus des splendides paysages de Provence, de Marseille et de ses proches environs, il a  développé un savoir faire certain et a même été appelé pour enrichir les plans d'un clip. Musique, fiction, documentaire, reportages sportifs, l'audiovisuel s'extasie sur ce nouvel outil. Mais très bientôt, ce sera la nouvelle coqueluche des créateurs. Comme quoi l'innovation est dans l'air du temps. Une nouvelle ére s'ouvre.

<

1 commentaire:

  1. Quite helpful explanations. Entertainment media stuff actually need that revolutionizing filming technology. So, this article basically details some historical, technical facts on it and exposes some future trends of that filming techno.

    Great Job Mr Jean-Marc Paillous... et MERCI BEACOUP

    RépondreSupprimer