L'élection présidentielle a déchainé les passions et suscité de très nombreuses créations sur la toile avec un pic lors du débat de l'entre-deux tours. Un intérêt qui ne s'est pas estompé avec l'annonce du nom du vainqueur. Passée la grande fête de la place de la Bastille, les vidéos et les photo montages ont continué de plus belle.
Malheur au vaincu. Les déçus de l'ère Sarkozy n' ont pas hésité tiré sur l'ambulance et dézingué l'ancien maire de Neuilly renvoyé à ses études, plutôt à son étude d'avocat. Des piques projetées souvent avec virulence. En l'espace de deux ou trois jours, les détournements se sont multipliés. A coup de photoshop, les plus facétieux ont transformé des affiches célèbres comme celle de "Good Bye, Lenin !"
Ils ont aussi joué sur l'analogie avec la fameuse émission de télé réalité de Koh Lanta.
Autre jeu, transformer les publicités à la mode. Sur le mode avant / après, à la manière des campagnes de l'opticien Krys. Un clin d'oeil facile. Pour rien. "A l'oeil", pourrait-on dire..
Une vacherie qui avait déjà été sortie pour d'autres "people" têtes de turc des Français comme le joueur du Bayern de Munich Franck Ribery.
Certains se sont même essayés à la vidéo. Le plus gross buzz a été obtenu par un faux générique de film inventé par un sympathisant de gauche. "C'était le Quinquennat 2007- 2012", une production Lilliane et André Bettencourt avec la participation de Kadhafi, père et fils et la participation de Bachar Al-Assad, Hosni Moubarrak, Omar Bongo et Ben Ali. Réalisateur : Patrick Buisson, chef de l'équipe technique tunisienne : Michelle Alliot- Marie. Scénario et dialogues : Henri Guaino et Guillaume Peltier. Conseiller culinaire : Gérard Depardieu, conseiller littéraire : Frédéric Lefebvre, conseillère spéciale à la grammaire : Nadine Morano. Dialogues additionnels : Marine et Jean-Marie Le Pen. Catering : Véronique Genest. 780 000 vues en moins de 5 jours. Un carton pour une vidéo somme toute très simple mais qui rappelle bien des épisodes du mandat de Nicolas Sarkozy.
Autre parodie, musicale cette fois-ci avec un clip de Carla Bruni revu et corrigé. "Quelqu'un qui m' a dit..." est devenu "Ma ché te devon di dopo lundi" (qu'est ce que je peux te dire après lundi) . Même mélodie plaisante, même attitude distante et intrigante. Mais des paroles peu à l'honneur de l'ancien couple présidentiel. La traduction des paroles chantées par la jeune Julianna font référence à l'ancienne vie de la première dame de France et à sa carrière sur les podiums.
"Un jour, tu es Madonna, un jour rien du tout [...]
Peut-être que je pourrais recommencer à faire le mannequin mais je ne me souviens pas comment faire pour marcher avec des talons [...]Si tu as vu trois valises, ne te stresse pas, ce n'est pas ça, je ne vais pas partir [...]Je me retrouve toute seule ici avec mon chômeur Nico Sarkozy"Dans le même style, un détournement a connu un gros succès. Celui d'un programme télé phare de ces dernières années : "L'île de la tentation". Un montage très simple mais efficace pour chambrer ceux qui ont cru jusqu'au bout aux chances du président sortant.
Pas de tuile à Tulle. Pas de tôle non plus. Les plus musiciens ont joué sur l'air du temps, sur les airs à la mode. A l'image d'un des plus grands succès du groupe de rap Sexion D'assaut. Le titre "Avant qu'elle parte" a été réécrit et transformé en "Avant qu'il parte" par MisterJDay, un exercice de style qui a séduit bon nombre de partisans socialistes sur le web...
Malgré les imprécations, le pire ne s'est pas déroulé. Les grands revenus ne se sont pas rués vers la frontière suisse, même si certains se sont imaginé la fuite des futures victimes de l'ISF.
De manière inattendue, le coup le plus dur pour l'ancien locataire de l'Elysée est venu d'Outre-Atlantique. Bien involontairement. La chaîne MSNBC a passé dans ses titres un mauvais synthé en annonçant la victoire du candidat socialiste. En lieu et place de "Sarkozy perd son poste" pour accompagner les images de l'ancien député des hauts-de-Seine, l'opérateur à envoyé "Prostitute Speaks", ( la Prostituée parle ) un titre prévu au départ pour parler des révélations d'une péripatéticienne qui aurait eu des relations en Colombie avec des agents secrets chargés de la protection de Barack Obama. Une énorme bourde... La chaîne a du présenter ses excuses.
Une volée de bois vert s'est abattue sur Nicolas Sarkozy. Ceux qui étaient timorés lorsqu'il était au pouvoir se sont lâchés. Et ont accablé le perdant. Cela dit, la vie sur la toile est sans pitié. Le temps de grâce n'aura pas duré plus de quelques jours pour le nouveau président.
Si le quotidien "Libération" titrait dès le 7 mai "Normal", pour signifier que rien n'était venu déjouer les pronostics et que le bilan de l'ancienne majorité ne pouvait qu'être sanctionné, les partisans de l'UMP s'en sont inspiré très rapidement pour contre-attaquer. Sur planète-ump.org, on a ainsi vu fuser les critiques sur le déplacement de François Hollande en Tulle et Paris et son arrivée escortée par cinquante motards place de la Bastille. Une "Une" corrigée pour une belle correction, pour paraphraser ses termes, histoire de rappeler que ces premiers déplacements somptueux et polluants n'avaient rien d'écologique. Et étaient un peu "too much".
Faute de pouvoir attaquer l' action de l'ancien député de Tulle, ses opposants ont raillé les propos de sa compagne qui demandait à ses anciens confrères de faire preuve de compréhension et de ne pas les suivre 24 heures sur 24. "Merci à mes consoeurs, mes confrères de respecter notre vie et nos voisins". A peine cette phrase lâchée, Brain-magazine.com a inventé les unes à venir des principaux hebdomadaires du pays, reprenant leurs codes, leurs partis pris et leurs mises en page. A la manière de Elle, facile et louangeur : "belle et rebelle", du Point qui survenu son sujet qui attise la curiosité: "Valérie Trerweiler : l'énigme", de 'L'Express " qui joue les liens obscurs, les complots "Son influence, ses ambitions, ses réseaux"ou de Closer qui imagine de fausses histoires de rivalités entre filles :"Valérie Trierweiler Ségolène Royal : c'est la guerre.
Les autres créations ont pris pour thème le surnom du nouveau président "Flanby", un surnom peu flatteur énoncé en 2003 d'Arnaud Montebourg. Le jour du scrutin, une photo montrant des camemberts Président à côté de packs de flan au caramel a été postée et repostée des milliers de fois pour faire passer les résultats avant l'heure ou inviter au vote.
L'autre cliché qui a fait le buzz montre une cuillère de flan devant un téléviseur. Au départ, une blague entre potes lors du discours d'adieu du Président de la République sortant retransmis depuis la Mutualité. Partagée par son auteur Jeromeuh sur Facebook, la photo a été repris sur le réseau et de fil en aiguille est devenu l'image du second tour. A tel point que les médias du monde entier l'ont relayé BBC World News en tête. L'image qui n'aurait pas du sortir de l'appartement de ses amis à fait le tour de la Terre.
Sur la lancée d'autres images avec le célèbre dessert ont fleuri sur la toile.
Une idée déclinée tantôt pour se moquer tantôt pour louer le nouvel arrivant en faisant des jeux de mots "Flanby" devenant "Flamboyant"...
L'heure est à l'humour, le jeune comique Gonzague a poussé le délire plus loin. Et il a imaginé les conversations que pourrait avoir le président de la République avec ses camarades et son prédécesseur sur Facebook. Hilarant. La vidéo a été visionnée près de 2 millions de fois. On y voit François Hollande demander à Nicolas Sarkozy les codes d'accès. Non pas nucléaires comme on pourrait le croire mais Wifi pour surfer...
Depuis des semaines, depuis début janvier, certains observateurs prévoyaient au vu des sondages la victoire de la gauche. Les résultats des dernières consultants municipales, sénatoriales, européennes laissaient penser que le scrutin tournerait une nouvelle fois à l'avantage des socialistes. Surtout si celui ci se transformait en référendum pour ou contre Nicolas Sarkozy. Mais aucun n' a fait preuve d'une aussi grande clairvoyance que Coluche, l'ancien candidat à l' élection présidentielle, disparu en 1986.
Pendant 7 jours, les internautes, anonymes ou non, ont fait assaut de créativité. Donnant des idées aux professionnels. Sacha Baron Cohen, le célèbre comédien, a sauté sur l'occasion pour faire du buzz. Et à mis en ligne avant Barack Obama et Angela Merkel, les félicitations du général Aladeen, le héros de son dernier film "Le dictateur" qui sortira le 21 juin. Récupération, récupération... Un comble. Le monde de la finance est prêt à récupérer le succès du candidat socialiste.
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